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Sandre au poisson-nageur : juin, le bon moment pour ouvrir le bal

Crédit photo Benoît Degraux
Parmi l’univers des leurres destinés à la pêche du sandre, les poissons nageurs s’avèrent souvent un excellent choix pour aborder la pêche. Avec une gamme de modèles qui ne cesse de s’étendre, il est utile de définir les différentes catégories et de tenter d’identifier dans quelles conditions elles fonctionnent le mieux. Même s’il n’y a pas de règles strictes et que tous les types de poissons nageurs peuvent provoquer toutes les espèces de carnassiers, je vous propose de passer en revue les trois familles principales qui se révèlent être bien adaptées et très efficaces pour la pêche du sandre.

La fin de la période de frai, fin-mai début-juin pousse les sandres à quitter les zones très peu profondes au profit des zones de vie habituelles situées à proximité des plateaux et des tombants. Au même moment, l’eau qui se réchauffe progressivement joue un rôle d’activateur du développement de la vie sous l’eau. Le poisson fourrage qui s’agite dans les bordures, la végétation qui s’accroît et la température plus élevée qui active le métabolisme des sandres sont des paramètres invitant naturellement à intégrer, voire à imposer les poissons nageurs dans votre arsenal pour aborder la pêche du sandre.

Les sandres attaquent souvent violemment les poissons nageurs.
Crédit photo : Benoît Degraux

Poissons nageurs, les modèles de référence pour le sandre

Dans cette grande famille des leurres durs, on peut citer deux modèles de référence composés par les jerkbaits et les crankbaits, qui sont tous les deux équipés d’une bavette dont la forme et la taille déterminent l’action de nage et la profondeur à laquelle ils vont évoluer lors de la récupération. Ces informations, qui sont généralement indiquées sur l’emballage et idéalement marquées sur une partie du leurre, permettent de connaître rapidement ses caractéristiques. S’ils peuvent sembler similaires au niveau de la conception, une coque dure, une bavette et des hameçons triples suspendus, ces deux leurres présentent des différences majeures à prendre en compte pour aborder la pêche.

Quelques modèles de jerkbaits.
Crédit photo : Benoît Degraux

1. Le jerkbait minnow, parfait pour jouer la carte du mimétisme

Les jerkbaits minnows possèdent un corps de forme effilée décliné dans des coloris souvent ultra-réalistes dans le but de représenter aux carnassiers une proie très séduisante. Dans la plupart des cas, ils possèdent une densité « neutre » qui leur permet de rester en suspension dans la couche d’eau (suspending) lorsqu’ils sont à l’arrêt. Avec une bavette étroite de taille assez réduite, ils évoluent principalement dans la couche d’eau supérieure entre 0,50 et 2 m de profondeur, dans laquelle on les anime de préférence par une succession de tirées (jerk) et/ou de coups de scion (twitch).

Mouvements erratiques et pauses, la meilleure combinaison

Cette animation, induisant aux leurres des mouvements désordonnés, des changements d’axe, des reflets qui dévoilent la couleur du dos et des flancs lors de chaque tirée, crée une nage erratique très appréciée par les sandres. L’animation peut être agrémentée par des pauses plus ou moins longues (une à dix secondes) durant lesquelles le leurre reste immobile dans la couche d’eau. Cette présentation, qui offre aux sandres la vision d’une proie isolée facile à saisir, est très efficace et idéale pour aborder la pêche en bordure, sur les plateaux réguliers ou encore exploiter la couche d’eau au-dessus d’une zone couverte de végétation. Les modèles de 8 à 12 cm qui correspondent de manière générale à la taille du fourrage conviennent parfaitement pour cibler les sandres.

Un long bill minnow est un jerkbait muni d'une longue bavette pour pêcher plus creux
Crédit photo : Benoît Degraux

Une présentation lente peut faire la différence

Si les jerkbaits peuvent être animés de manière rapide et énergique pour faire réagir les sandres en chasse, ils ont surtout l’avantage de pouvoir être présentés plus lentement par de simples tractions suivies d’arrêts afin de maintenir le leurre plus longtemps dans la zone de touche (strike zone). Une récupération linéaire et régulière peut aussi être envisagée avec un jerkbait, mais ce n’est pas vraiment la méthode qui lui convient le mieux. Dans ce cas, il est préférable de réaliser une récupération alternant deux tours de moulinet suivis d’un arrêt bref avec une pause de deux ou trois secondes qui procurent des résultats nettement supérieurs.

Luc Coppens n'ignore rien du potentiel des poissons nageurs
Crédit photo : Benoît Degraux

2. Le crankbait, le roi de la prospection

Ces poissons nageurs disposent d’une forme plus dodue souvent pourvue de billes bruiteuses et de couleurs agressives dans le but de provoquer des signaux puissants capables de déclencher l’agressivité des sandres. La forme et la taille de leur bavette peuvent varier entre une forme carrée (square) de petite taille destinée à aborder les eaux peu profondes et une forme ovale large et longue capable de les faire descendre rapidement à des profondeurs pouvant atteindre 5 à 6 m. La plupart des crankbaits ont la particularité d’avoir un corps flottant leur permettant de remonter vers la surface lorsque l’on cesse la récupération, ce qui est bien pratique pour éviter un obstacle ou permettre qu’ils s’en dégagent.


Crédit photo : Benoît Degraux

Ciblez le bon étage en toute simplicité

L’animation la plus courante est constituée par une récupération linéaire constante durant laquelle on peut effectuer quelques changements de rythme. Cette présentation peut être réalisée dans la couche d’eau à une hauteur précise déterminée par la taille de la bavette. L’évolution du leurre se fait ainsi de manière totalement libre, sans risque d’accrochage avec l’avantage de savoir exactement l’étage prospecté. En général, la meilleure solution consiste à débuter la pêche dans la couche supérieure avec un modèle peu plongeant et de varier ensuite les leurres pour exploiter progressivement les différents étages jusqu’à la proximité du fond.

Willem Stolk est un spécialiste européen du crankbait, et ses résultats tant en guidage qu'en compétition font rêver
Crédit photo : Benoît Degraux

Le bottom tapping, la technique reine du cranking

Le bottom tapping est une technique qui consiste à faire évoluer un crankbait à proximité du fond afin qu’il gratte et heurte régulièrement celui-ci et les éléments qui s’y trouvent. Celle-ci peut être réalisée en choisissant un poisson nageur dont la profondeur de nage correspond ou excède légèrement à la profondeur de la zone. Dans ce cas, la bavette qui heurte régulièrement la structure et les différents obstacles crée d’une part des petits décollements de sédiments qui attirent les carnassiers, mais surtout des mouvements de « décrochage » au contact des obstacles qui cassent le rythme de la récupération. Ces petits mouvements de rebond produisent un effet réellement redoutable sur les sandres. Si le risque d’accrochage n’est jamais totalement exclu, la longue bavette inclinée vers le bas lors de la récupération protège très efficacement les hameçons des obstacles, évitant ainsi les risques d’accrochages. Cette méthode de prospection s’avère parmi les meilleures pour exploiter un plateau au fond régulier parsemé de graviers, cailloux et petits obstacles.

Crankbait, la polyvalence par excellence

Si leur forme trapue leur donne du volume, leur taille est plutôt réduite avec des dimensions comprises entre 5 et 7 cm pour un poids d’environ 15 g. Grâce à la grande variété des bavettes, les crankbaits offrent l’intérêt de pouvoir aussi bien pêcher sur une zone shallow au-dessus des plantes que sur une zone plus profonde au pied d’un tombant. Ils représentent sans nul doute l’outil de prospection absolu pour la recherche des sandres sur de grandes zones. Depuis quelques années, des compétitions comme la World Crank Cup, qui impose l’utilisation exclusive de crankbaits, témoignent très bien de l’intérêt de la technique, et plus spécialement de l’engouement des pêcheurs pour celle-ci.

Les lipless sont également nommés leurres vibration.
Crédit photo : Benoît Degraux

3. Le lipless, la crécelle des poissons nageurs

Dépourvus de bavette, les lipless possèdent une forme assez atypique, avec un corps muni d’un méplat sur la tête et un point de fixation situé sur la partie supérieure qui leur procurent une nage très agressive. Avec un corps très dense et coulant muni de billes, les lipless offrent une solution parfaite pour prospecter les zones plus profondes. Ces leurres, qui peuvent être animés en linéaire, s’accommodent notamment d’une pêche en traction qui consiste à laisser descendre le leurre au contact du fond et ensuite de réaliser une succession de grandes tirées canne haute avec reprise de contact sur le fond. C’est le leurre idéal pour prospecter un grand tombant au coucher du soleil lorsque les sandres remontent des zones de repos vers les zones de chasses. Très attractif sur les sandres actifs, il procure surtout l’avantage de pouvoir suivre les sandres sur différents étages sans perdre de temps à changer de leurre pour profiter au maximum de cette courte période très intense.


Crédit photo : Benoît Degraux

Le choix de la ligne, toujours un dilemme !

Si les puristes de la pêche aux crankbaits apprécient davantage une ligne en fluoro qui a tendance à créer moins de vibrations et d’offrir plus d’élasticité face à la tresse, ce n’est pas pour autant que celle-ci doit être bannie. Pour ma part, je vais même dire que c’est bien le contraire, car la combinaison d’une tresse fine 0,12 mm associée à une pointe de 2 m de fluorocarbone 0,30 mm me permet de faire descendre rapidement un crankbait à 4 ou 5 m de profondeur et de le maintenir dans sa position. La pêche du sandre aux poissons nageurs peut évidemment susciter l’intérêt des brochets avec un risque évident de coupe. Ici, pas question de placer un gros fluoro 0,80 sous peine de littéralement brider et casser la nage des leurres. Pour les jerkbaits, un morceau de 30 cm de fluorocarbone en 0,40, voire 0,50 mm, maximum, peut être un bon compromis pour limiter les risques en conservant de la discrétion et une action correcte du leurre. Pour les crankbaits et les lipless, un petit câble en acier fin et souple d’une résistance de 6 à 8 kg a moins d’impact sur l’animation et donne la garantie d’éliminer totalement les risques.

Optez pour une canne adaptée

La réflexion peut s’avérer identique pour le choix de la canne; si un modèle spécifique crankbait possédant une action fast/regular est une bonne solution, cela n’empêche pas d’utiliser une canne plus polyvalente disposant d’une action fast avec une plage de puissance medium qui est bien adaptée à la plupart des poissons nageurs destinés aux sandres. Ma sélection pour la pêche du sandre aux poissons nageurs se compose de deux modèles spinning Shimano Adrena 276 M2 et Shimano Expride 272 MH utilisés pour les pêches qui nécessitent des distances de lancer importantes, et deux modèles casting Shimano Adrena 1610 M et Shimano Expride 166 M pour les pêches à courte distance. Ces modèles ont l’avantage de pouvoir passer d’un crankbait à un jerkbait en conservant de bonnes performances pour chaque utilisation. Si une canne spinning convient dans la majorité des cas, un modèle casting s’avère cependant plus confortable pour l’utilisation de poissons nageurs « grands plongeurs » qui ont tendance à tirer plus fort dans la canne lors de la récupération.


Crédit photo : Benoît Degraux

Des leurres de qualité, une base élémentaire

Parmi le nombre incroyable de marques et modèles disponibles sur le marché, l’approche la plus judicieuse consiste à orienter le choix vers des produits de qualité qui donnent la garantie d’obtenir une nage parfaite, une bavette solide, un poids et une densité bien respectés afin de correspondre exactement à l’utilité que l’on va en faire. Hormis le risque de perte, un bon poisson nageur peut franchement accumuler les prises durant plusieurs saisons sans vraiment se détériorer, ce qui compense largement le prix investi pour obtenir une bonne sélection. Une boîte garnie avec une vingtaine de poissons nageurs répartis dans différents modèles tels que cinq ou six jerkbaits en coloris naturels, trois ou quatre lipless de poids différents, une dizaine de crankbaits en coloris mixtes évoluant à différentes profondeurs sont largement suffisants pour aborder la pêche en toute confiance. Lors de la sélection des crankbaits, veillez absolument à choisir quelques modèles « silencieux » dépourvus de billes qui font vraiment, et souvent, la différence ! Si les poissons nageurs possèdent des caractéristiques qui les différencient de manière évidente, ils ont surtout un point commun : être pratiques, efficaces et faciles à mettre en œuvre. Quoi de plus simple que de sélectionner un poisson nageur dans votre boîte et de l’attacher sur votre ligne pour être prêt à aborder la pêche du sandre sur tous les types de plan d’eau. Si vous destinez votre crankbait ou votre jerkbait à la pêche du sandre, n’oubliez pas un instant qu’au printemps, un poisson nageur peut intéresser tous les carnassiers, offrant souvent de belles surprises.

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Brochets, Sandres, Perches

Magazine n°123 - Mai & juin 2021

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