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Feeder en étang, pêcher en gérant le courant

Avec des profils de fonds différents et surtout un courant circulaire, Jérémie doit s’adapter à chaque poste pour tirer son épingle du jeu, en témoigne cet étonnant mulet capturé en étang !

Crédit photo Jérémie Boissière
Aussi incroyable que cela puisse paraître, il existe parfois des courants dans certains étangs. En témoigne le plan d’eau de Vallabrègues, dans lequel il faut gérer un mouvement d’eau circulaire.

Cet étang du département du Gard est tout ce qu’il y a de plus commun au premier abord, mais dès lors que l’on s’approche de l’eau, on observe du mouvement en surface. Il y a du courant ! Jouxtant un contre-canal du Rhône, il est alimenté en permanence par des eaux fraîches et riches en nourriture favorisant un bon peuplement piscicole. L’eau arrive perpendiculairement à la berge ouest, dans un coin, et vient frapper celle à l’opposé. Le courant entame ensuite une progression le long des rives arrondies du plan d’eau et en fait le tour complet. Pêcher au feeder sur ce type de parcours demande un minimum d’observation, et un petit tour des lieux avant de s’installer s’impose.

Au bord, un scion de 1/1,5 oz suffit à contrer le contre-courant et permet de conserver de la sensibilité.
Crédit photo : Jérémie Boissière

Trouver les bons postes

La berge frappée par le courant est peu profonde, l’eau claire laisse apparaître un fond jonché de gros graviers et quelques herbes filamenteuses. Cette zone est propice aux chevesnes et goujons. Quelques mulets, oui, vous avez bien lu, des mulets, font le va-et-vient entre zone tumultueuse et celle plus calme. Au fur et à mesure que le courant baisse, le fond devient vaseux et les joncs habillent les berges. Cette zone en fond d’étang est fréquentée par les carpes. Bien que l’eau sorte du plan d’eau dans ce secteur, le flot poursuit son chemin et longe la berge ouest avant de rejoindre son point de départ, créant un cercle. Ce secteur est plus profond mais plus chargé en herbiers de bordure, jussie notamment. Ici les gardons, tanches, brèmes et ablettes pullulent, mais attention, au feeder ce n’est pas toujours évident d’y pêcher.

Quelques pinkies insérés dans la cage suffisent à amorcer et pêcher dans la zone du courant modéré.
Crédit photo : Jérémie Boissière

Des zones bien distinctes

En mai, quelques poissons traînent encore sur les bordures calmes pour finir de frayer. Les brèmes aiment se donner en spectacle au pied de cette berge ouest. Dans un ballet agité, elles se retournent dans les herbes avant de partir vers le large. Cette bordure est intéressante à pêcher. L’eau s’écoule de droite à gauche, doucement. Une canne de 3,50 m de puissance light est appropriée ici. Sa rapidité d’action permet de contrer un éventuel poisson bonus au milieu d’une pêche de gardons, et sa longueur exagérée (en temps normal 3 m suffisent pour pêcher à 15 m) permet de passer le corps de ligne au-dessus des herbiers et d’être en contact direct avec les poissons sans s’accrocher. Au moment de glisser la prise dans l’épuisette, le bras de levier plus long décolle les captures rapidement du fond avant de les faire passer au-dessus de la barrière végétale. Il faut adapter la pêche à ce courant. En début de session, les particules d’amorce attirent les poissons de loin en étant entraînées, mais au fur et à mesure ils se décalent eux aussi! Il faut alors lancer un peu dans le sens du courant, feeder vide, et rallonger son bas de ligne jusqu’à 1 m pour déclencher à nouveau des touches.

Un method feeder et une petite bouillette permettent d’explorer un abord d’herbier dans la zone centrale d’eau morte. 
Crédit photo : Jérémie Boissière

Dans le calme

Ce courant circulaire crée une forme de remous géant au milieu duquel les fonds sont mous et parsemés de taches d’herbes. En fonction de la saison, les poissons se tiennent plus ou moins loin de la veine d’eau. Ce secteur central est intéressant à pêcher au method feeder qui permet de déposer très précisément le montage sur une zone moins vaseuse préalablement sondée avec un plomb ou une cage. Des gros poissons, carpes, carassins, tanches et mulets vagabondent dans ces eaux calmes. Le rendement n’est pas l’objectif mais, en posant la canne sur les supports, scion au ras de l’eau, Nylon tendu et en eschant un dumble ou une micro-bouillette sur un montage au cheveu, il sera possible de créer la surprise.

Le montage à plat ou avec une potence coulissante permet de plaquer le montage au fond pour être stable.
Crédit photo : Jérémie Boissière

Dans le courant

La veine de courant principale sur la berge opposée est une zone à prospecter en été lorsque les eaux mortes sont plus chaudes et moins oxygénées. Les poissons ont du mal à rester localisés mais semblent moins gênés par les promeneurs nombreux et les baignades des animaux domestiques. Il ne faut cependant pas pêcher en plein courant, mais chercher à s’en approcher au maximum en prenant garde de bien sonder la zone et de trouver un fond lisse sur lequel les aguichages sont possibles. Cette zone est favorable aux pêches de plaquettes, puis de brèmes plus grosses avec quelques mulets d’une taille souvent exceptionnelle. Il m’est arrivé de casser à l’épuisette faute de pouvoir rentrer la bête à l’intérieur! Pêcher ce courant demande une approche technique particulière, on se rapproche des pêches en courant classique ou des jours venteux qui remuent les masses d’eau des plus grands étangs. La différence ici, c’est le cisaillement. Le montage est posé dans un courant allant de gauche à droite, la bannière au milieu est dans une eau immobile, et le fil en sortie de canne traverse un flux inverse. Plusieurs ajustements sont nécessaires pour pallier ces contraintes. Il faut pêcher avec une canne de puissance medium équipée d’un scion rigide de 1,5/2 oz en carbone, de 3,60 m ou plus, afin de décoller la bannière du premier courant. Vous pouvez incliner la canne vers le ciel sur des supports afin de soustraire le plus de fil du courant proche. Sélectionnez un corps de ligne en Nylon, de 0,20 mm, qui a moins de prise au courant et moins tendance à ramasser les débris végétaux que la tresse. N’hésitez pas à exagérer le poids du feeder, 30 à 40 g, et à utiliser un modèle à plombée latérale afin de bien adhérer au sol. Ceci lui évitera de rouler et permettra une bonne tension de la bannière. Privilégiez un montage à plat ou avec une potence coulissante pour stabiliser l’esche sur le fond et empêcher les vibrations néfastes.

Adaptez vos amorces


Crédit photo : Jérémie Boissière

Lorsqu’il y a du courant, quelle que soit la profondeur d’eau, les particules fines et légères peuvent se déplacer rapidement et étaler les poissons sur plusieurs mètres. Les gros sujets, carassins, gros rotengles, gardons sont malins et savent reculer avec ces particules afin de se nourrir au calme au-delà de la frénésie du menu fretin. Pour les obliger à rester sur l’impact du feeder, l’amorce doit être collante, non dispersive et mouillée au maximum afin de gorger les particules d’eau et les alourdir. Les produits sucrés comme les biscuits, pain d’épice, tourteaux et farines de maïs permettent de lier les particules. Dans le commerce, les amorces nommées « fond », « gros gardon », « brème », « heavy », sont lourdes et collantes. A contrario, pour explorer les zones plus calmes, les dénominations « gardon », « explosive », « surface », « étang » sont plus volatiles et naviguent dans les couches d’eau. Sachez vous en servir !

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Magazine n°936 - Mai 2023

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