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Eaux rapides : les mouches qu'il vous faut

Crédit photo Bernard Galliano
Les eaux rapides offrent de nombreuses opportunités en matière de techniques et de choix de mouches. Souvent de belle qualité, elles abritent de nombreux macro-invertébrés d’espèces diverses et variées évoluant à tous les stades de leur métamorphose. Pêcher efficacement ces rivières tumultueuses nécessite d’avoir dans ses boîtes des artificielles adaptées, de posséder une connaissance accrue du milieu, mais aussi de maîtriser les montages spécifiques afin d’optimiser ses sessions…

On a tous partagé une sortie avec un ami ou un parent qui, sur le même temps, a capturé plus de poissons que nous alors qu’il utilisait exactement le même matériel, pêchait les mêmes zones au même niveau avec sensiblement la même mouche. Sensiblement, là est la question… Les « classiques » d’eaux rapides sont désormais bien connus de tous. Les sedges en poils de chevreuil, les oreilles de lièvre et autres pheasant tails ont pris et prendront encore du poisson. Mon but n’est donc pas de vous les représenter mais de vous faire découvrir certaines de leurs variantes comme d’autres artificielles moins célèbres. Levons aujourd’hui le voile sur une revisite en cul de canard et poils d’oreille de chevreuil du célèbre Tavan (Pêche mouche n°146) ainsi que sur une « pheasant tail » un peu particulière…

Tavan et jig sont souvent le tandem gagnant dès l’ouverture
Crédit photo : Bernard Galliano

Des matériaux bien spécifiques

Le choix de chaque matériau et de ses coloris n’est pas le fruit du hasard. Chacun d’eux apporte une qualité qui lui est propre et qui, combinée aux atouts d’autres fibres, rend le montage authentique. Pour le Tavan, former une aile en plumes de cul de canard favorise le mouvement et donne une impression de vie. Malgré tout, la flottabilité n’est pas aussi élevée qu’avec les poils de chevreuil, elle devient alors un véritable point fort lorsque les poissons rechignent à se nourrir trop haut dans la pellicule. Côté couleur, j’opte pour un gris « naturel » se rapprochant de la teinte des ailes des insectes. Contrairement au hackle de coq, une collerette en poils d’oreille de chevreuil reste souple et soyeuse. Elle vibre beaucoup lors des dérives tout en gardant un haut niveau de flottaison. Elle renvoie également moins de reflets lumineux que le hackle et se montre plus discrète sur des poissons sélectifs. J’apprécie les dubbings synthétiques et hydrophobes pour créer l’abdomen. Quant au toupet, il doit rester visible tout en étant discret. L’idéal est de le monter avec une mèche de parafibre blanche qu’on coupe à environ 5 mm de hauteur. En cas de changements de luminosité, on peut éventuellement le teinter légèrement sur sa partie supérieure avec un peu de graisse fluo. Les hameçons Fin de Fer sont les plus légers et les tailles 12 à 16 couvrent la plupart des situations rencontrées en eaux rapides. Inutile de se procurer des tailles inférieures car, ce montage comportant beaucoup d’étapes et de fibres, il deviendrait difficile de le monter dans de bonnes conditions en respectant les proportions.

Cette truite dans la main de Dylan aura succombé à une pheasant tail jig de couleur claire
Crédit photo : Bernard Galliano

Pour la nymphe

Depuis la fameuse « Pheasant tail », imaginée au xxe siècle par Franck Sawyer, l’eau a coulé sous les ponts. Victime de son succès, nous assistons depuis de nombreuses années à l’émergence de variantes plus intéressantes les unes que les autres. Celle que j’utilise le plus souvent comporte une bille tungstène en tête et est destinée à la pêche au fil. Montée sur un hameçon jig, elle évolue pointe vers le haut. La base du montage reste évidemment les fibres de faisan réalistes et solides cerclées de cuivre auxquelles j’ajoute à l’arrière un petit tag orange. Ce dernier joue un rôle incitatif qui peut déclencher des poissons apathiques et cibler leurs attaques sur la pointe de l’hameçon. Côté thorax, un dubbing synthétique noir riche en fibres brillantes vient rajouter de discrets éclats. Il laisse apparaître une collerette en plume de flanc de cane qui, en action de pêche, rend la descente de la nymphe plus naturelle tout en y apportant un côté vibratoire intéressant.

Un beau poisson d’eaux rapides capturé avec une pheasant tail par Timothée
Crédit photo : Bernard Galliano

Efficacité toute la saison en variant les tailles

Dans ces biotopes, les périodes pour espérer prendre régulièrement des salmonidés en sèche peuvent varier du tout au tout d’une année à l’autre. Les expériences de terrain me permettent d’affirmer qu’à l’arrivée de l’été les truites sont enfin enclines à lever le museau pour intercepter des insectes dérivant en surface. On peut donc dans ce cas leur proposer notre Tavan et ce jusqu’à la fin du mois de septembre lors d’éclosions massives de trichoptères. Montée sur hameçon de 12, cette mouche aux tons brunâtres peut éventuellement décider nos partenaires de jeu en mars et avril lorsque les éclosions de March Brown sont bien installées et les gobages visibles. Dans ces milieux hostiles et froids une grosse partie de la saison, les poissons se nourrissent à 80 % sous la surface de l’eau. Ce qui donne du « grain à moudre » à notre nymphe toute l’année ! En jouant principalement sur les tailles et profils d’hameçons, les poids et les couleurs de billes, on aurait presque de quoi couvrir la totalité de nos besoins avec un seul modèle.

Bras en position haute et prospection trois quarts amont d’une bordure de Durance
Crédit photo : Bernard Galliano

Une question de couches d'eau...

Avec ces deux artificielles, la question n’est pas sur quels postes les utiliser puisque ces derniers sont manifestement identiques. En effet, nous visons des zones semi-rapides à rapides, des postes marqués, courts ou longs, des bordures de courants plus ou moins puissants ou encore des fins de lisses peu profondes et peu agitées pour y faire dériver notre sèche. Sur ces postes potentiels, on associe le Tavan à des pêches plein amont ou 3/4 amont. Il excelle en présence d’activités de surface soutenues ou l’été pour pêcher l’eau par de faibles profondeurs. De plus, il est possible de le coupler à une nymphe en début ou en fin d’éclosion, voire simplement lorsqu’on désire pêcher les deux couches d’eau supérieures. Les tailles 14 et 16 sont de mise ici. La Pheasant tail « jig » entre en jeu seule et uniquement en pointe quand il est nécessaire de pêcher des postes courts près du fond. En longues dérives, elle peut être surmontée d’une autre artificielle qui prospectera la couche intermédiaire. Le plus important est de présenter sa nymphe aux poissons à la bonne profondeur sans draguer. L’idée est de la faire évoluer le plus longtemps possible dans l’axe du scion de la canne. De cette façon, celle-ci dérivera naturellement et suivra parfaitement la veine d’eau choisie. Mécaniquement parlant, on comprend donc que le fait de pêcher plein amont, 3/4 amont, ou plein travers importe peu du moment qu’on a une canne assez longue pour contrôler au mieux la dérive de notre ligne. Son action ne doit pas être trop rapide pour permettre une pêche « légère » avec de petits jigs si le besoin s’en fait sentir.

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