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Au cœur du championnat du monde de pêche à la mouche

Fin septembre dernier, je me suis rendu en Espagne pour accompagner l’équipe de France de pêche à la mouche lors du championnat du monde, dans la province des Asturies. Je remercie l’équipe qui m’a fait confiance et m’a ouvert les portes de cette compétition particulièrement éprouvante pour eux et stressante pour moi. Récit en interne d’une belle bagarre avec nos amis espagnols qui ne devaient et ne pouvaient pas perdre sur leurs terres…

Le 25 septembre 2022, je rejoins l’équipe à Oviedo capitale de la province des Asturies, pour la cérémonie d’ouverture du 41e championnat du monde de pêche à la mouche. Ne venant pas du monde de la compétition, j’ai beaucoup de choses à découvrir lors de cette semaine en immersion. Je connais déjà tous les membres de notre sélection, qui est certainement une des plus relevées jamais réunie. Le retour du fils prodigue, Julien Daguillanes, n’a fait que renforcer une équipe qui est d’un niveau technique exceptionnel.

Présentation des équipes et des parcours

Le protocole de la cérémonie d’ouverture passé, sont présentés les 23 pays participants. Cela va des cadors européens aux grosses écuries américaines ou australiennes, mais aussi aux nations plus méconnues comme la Mongolie, le Japon ou encore la Lituanie. Il faut être au moins cinq compétiteurs pour pouvoir prétendre au titre par équipe. Chaque membre tournant sur les cinq manches de la semaine, quatre en rivière et une en lac. Les parcours sont aussi révélés ainsi que les secteurs :
secteur I : river Caudal ;
secteur II : river Piloña ;
secteur III : river Trubia ;
secteur IV : river Narcea ;
secteur V : lake El Arenero.
Les compétiteurs sont également répartis en cinq groupes de A à E et vont tourner sur les cinq secteurs en changeant chaque jour. Ainsi, tous les pêcheurs passeront une fois sur les quatre cours d’eau ainsi que sur le réservoir. Un tirage au sort préalable a été effectué par la FIPS-Mouche (Fédération internationale de pêche sportive-Mouche) qui répartit les compétiteurs sur 23 secteurs découpés et choisis au préalable par l’organisation puisqu’il y a 23 pays engagés. C’est ici qu’une part de chance non négligeable entre en ligne de compte ! Les lots ne sont absolument pas égaux en qualité ni même en linéaire parfois. En rivière surtout, vous pouvez tomber sur trois cents mètres de lisses avec très peu de postes sur un parcours « libre » où il est possible de prélever du poisson comme sur quatre cents mètres de beaux courants pleins de caches dans un « no-kill ». Il faut donc prier les dieux de  la pêche et faire une offrande à Saint Pierre pour un tirage favorable !

Une particularité de ce championnat qui a eu lieu fin septembre est qu’officiellement, les rivières à truite des Asturies sont fermées ! Seuls les parcours retenus pour le championnat restaient accessibles aux compétiteurs.
Crédit photo : Herlé Hamon

L'ouverture des hostilités !

Le lendemain, la compétition commence et les journées sont très chargées pour nos athlètes. Le réveil à l’hôtel est entre cinq et six heures du matin suivant les secteurs. En effet, la Narcea, le cours d’eau le plus éloigné, se trouve à quatre-vingt-dix kilomètres d’Oviedo. Le bus part donc très tôt pour déposer tous les participants sur leurs postes et leur laisser le temps de découvrir les parcours, leurs contrôleurs et de préparer le matériel. Il y a une manche par jour qui commence à 10 heures et se termine à 14 heures en rivière, et six rotations de trente minutes sur le lac entre 10 heures et 15h15. Après la manche, ils sont récupérés par le bus et déposés dans divers restaurants de la région. Le retour à l’hôtel s’échelonne entre 17 heures et 18 heures, le temps d’un décrassage rapide. Suivent le debriefing, le dîner et le montage de mouches, car nos champions montent tous les soirs ce qui a le mieux marché pour eux et se partagent les artificielles pour le lendemain ! Pour cette première manche, j’ai décidé de me rendre sur le Rio Pilona pour voir Sébastien Vidal qui est accompagné de Thierry Lelièvre. J’arrive quelques minutes avant le début de la session et suis étonné de voir une jeune fille, d’environ seize ans, vêtue d’un joli sweat-shirt à capuche rose fluo et de petites baskets bien propres, une feuille à la main… Sébastien me présente alors sa « contrôleuse » de la journée… Je ne suis absolument pas misogyne et trouve d’ailleurs que notre discipline manque cruellement de représentantes de la gent féminine, mais j’avoue être interloqué par sa tenue puis par le fait qu’elle va rechigner à mesurer la première truite capturée, n’en ayant jamais vu avant et ne voulant pas la toucher ! Une route longe la rivière en contre-haut et de nombreux « badauds » observent notre Ariégeois, certains ayant des badges de l’organisation officielle. Je ne dis rien sur le moment, la compétition commence à peine, mais je trouve cela surprenant pour un championnat du monde…

La manche en lac avait lieu sur un petit plan d’eau, le lac d’Arenero, un coto intensif c’est-à-dire où est déversé régulièrement du poisson de pisciculture. Vu sa taille modeste, les postes étaient très rapprochés avec parfois trois ou quatre compétiteurs sur une dizaine de mètres de berges.
Crédit photo : Herlé Hamon

Carlos Bobela, un guide hors pair

Je rencontre aussi Carlos, le guide de l’équipe de France avant cette compétition. Il fait l’unanimité auprès du groupe sur ses compétences techniques et son immense apport lors de l’entraînement. Très investi, il va suivre chaque jour nos champions et les conseiller au mieux avant et après les manches. Le dénouement heureux et les deux médailles engrangées ne lui sont pas étrangers. Ne pouvant plus suivre Sébastien en restant en bordure, Carlos me propose de changer de rivière et de partir voir Grégoire sur le Rio Caudal situé à environ trente minutes de route. Nous arrivons sur le secteur et longeons une route piétonnière qui surplombe le cours d’eau de bien cinq mètres. Il y a très peu d’accès et aucun chemin sur la rive. Nous trouvons Greg en transe ! Son contrôleur, un jeune homme fort sympathique, est lui aussi en jogging et baskets et donc dans l’impossibilité totale de le suivre. Grégoire est lancé et enchaîne les poissons et les sprints pour revenir au bord faire valider ses truites. Franchement, j’hallucine ! Il repart à chaque fois de l’autre côté du cours d’eau, qui fait bien ici cinquante mètres de largeur, fait deux ou trois dérives, ramène une truite et doit courir de nouveau ! Il va se battre jusqu’au bout comme un beau diable et finir en nage et à 36 poissons comptabilisés en quatre heures ! Le problème est qu’il a perdu facilement une demi-heure d’action de pêche à courir pour retrouver son contrôleur qui, le pauvre, a fait ce qu’il a pu sans waders, c’est-à-dire peu de choses. Greg finit second de la manche, un poisson derrière la star de l’équipe espagnole, David Arcay. Je n’ai pas vu le contrôleur du champion ibérique et ne peux donc pas dire s’il a perdu autant de temps que Greg. Ce qui est certain c’est que ce dernier aurait fini à plus de quarante truites s’il n’avait pas perdu tout ce temps… Petite parenthèse ici, pour dire que j’ai été très étonné par la disparité des contrôleurs… J’ai pu noter ensuite que certains étaient des moucheurs chevronnés en waders qui suivaient de près les compétiteurs et mesuraient les farios avec rapidité et dextérité, alors que d’autres, comme nous l’avons vu, étaient de gentils touristes non formés et sans équipement, perdant du temps au bord de l’eau ! Les résultats tombent à la fin de cette première session : les Espagnols, comme prévu, sont premiers, mais talonnés par les Français. Julien Daguillanes, qui a remporté haut la main sa première manche sur le lac avec 59 truites, est déjà premier en individuel.

Sébastien Vidal fonce vers son contrôleur pour ne pas perdre de temps. La condition physique est réellement importante dans la pêche de très haut niveau. Sébastien, ici sur le Rio Caudal, aura parfois son contrôleur à plus de cent mètres de lui…
Crédit photo : Herlé Hamon

Le rio Trubia

Pour la seconde journée, je décide de changer de rivière et de partir sur le Trubia, où je retrouve à nouveau Sébastien Vidal. Son parcours est beau, mais il est difficile de le suivre. Je décide alors d’aller observer d’autres nations et m’arrête juste au-dessus pour voir le champion espagnol, Jordi Oliveras, en action. Il y a plusieurs personnes qui le suivent, dont un contrôleur international de la FIPS en plus de son contrôleur local, cela pour éviter un possible « copinage » entre membres du pays organisateur, ce qui est très bien. Malgré mon physique « passe partout », j’ai été repéré et catalogué comme proche de la sélection française lors de la cérémonie d’ouverture notamment, et à l’hôtel officiel ensuite. L’accueil qui m’est réservé est pour le moins tiède… Pourtant, en garçon bien élevé, je salue tout ce petit monde et me dirige tranquillement vers la berge. Je suis immédiatement arrêté dans mon élan, me disant que je n’ai pas le droit d’approcher à moins de vingt mètres de la rive. J’ai la chance de parler et de comprendre assez bien l’espagnol ce qui va beaucoup me servir pour la suite de ce reportage ! Mes « amis » vont alors se mettre à parler entre eux disant que je suis là pour espionner la sélection ibérique, que je suis un membre de l’équipe française et qu’il faut me faire partir etc. Affublé de mon plus beau sourire, je rétorque donc, dans un Castillan correct, que je ne suis pas membre de l’encadrement français mais un journaliste qui a donc parfaitement le droit d’être là. Cela va jeter un froid sur mon auditoire qui va tout à coup baisser le son de quelques décibels… À la fin de cette seconde session, les Espagnols restent devant et les Français confortent leur seconde place. David Arcay passe premier en individuel, talonné par notre Juju. Les États-Unis sont troisièmes, mais perdent des points par rapport aux deux premiers. La Finlande est quatrième et nos amis belges, emmenés par mon camarade Julien Lorquet, qui est quatrième en individuel, sont cinquièmes par équipe !

Un moment important de la journée, le débriefing du soir dans une chambre de l’hôtel autour du capitaine, Sébastien Delcor. Chacun, explique sa journée et les techniques et mouches utilisées pour que les autres en profitent le lendemain.
Crédit photo : Herlé Hamon

Le festival Daguillanes

Pour cette troisième journée, je rejoins Julien sur le Pilona. Il a tiré un parcours très moyen où il a pris six poissons seulement sur les deux premiers jours de compétition. Encore une fois, le jeune contrôleur n’a pas de waders et il n’y a pas de chemin le long de la rive… ! Je discute avec un officiel de l’organisation qui me dit que ce secteur est ouvert au prélèvement et donc pas très bon… La manche commence et Juju ne prend rien dans la première demi-heure, il me dira à la fin qu’il a manqué quatre ou cinq poissons dans ces premiers courants, impossible de les ferrer ! Il reste pourtant concentré et nous avons pu remarquer que l’activité augmente l’après-midi et que les deux dernières heures de la session sont de loin les plus productives. Je suis le contrôleur qui se retrouve bien vite bloqué sur la berge et ne pouvant traverser car en chaussures ! Julien touche ses premières truites rive droite en tête de pool et doit tout redescendre et traverser la rivière, à chaque fois, pour le contrôle. Vers midi, Julien a déjà six truites, c’est-à-dire autant que sur les deux premières manches sur ce parcours. Comme prévu, les premiers insectes vont commencer à sortir alors que nous arrivons sur deux beaux courants. Un officiel me rejoint alors pour un peu de surveillance rapprochée. Il est interdit de parler aux compétiteurs sauf pour le capitaine ou manager de l’équipe et je sens bien que le moindre écart de la part d’un français donnera lieu à réclamation… Juju va « peler » les deux derniers postes de son secteur et faire quatorze truites dont douze « maillées » dans la dernière heure ! Il va alterner la sèche et la nymphe, courir dans tous les sens et surtout être d’une précision chirurgicale. Ce niveau de maîtrise technique est franchement impressionnant, il n’y a pas un geste parasite, pas un mauvais placement. Même le contrôleur officiel me dit que c’est beau à voir ! Julien gagne sa manche avec 18 poissons, c’est-à-dire trois fois plus que ce qui avait été pris les deux premières manches. Quand on est bon on est bon comme dit le proverbe… Dans le même temps, notre « extraterrestre » de capitaine, Sébastien Delcor, qui avait tiré deux mauvais numéros les premiers jours, explose tout le monde sur le Rio Caudal avec cinq truites d’avance sur le second et onze sur le compétiteur espagnol ! Dans l’ensemble, les Français réalisent une grosse troisième manche et reprennent des points aux locaux qui restent premiers. Juju Daguillanes repasse devant en individuel, une médaille d’or qu’il ne va plus lâcher…

L’équipe auréolée des médailles d’argent par équipe et d’or en individuel. Au centre de la photo, un homme important dans ce succès, Carlos Bobela, le guide qui a entraîné l’équipe de France et leur a montré les parcours de ce championnat. Carlos est un excellent pêcheur et un guide très technique. Il connaît par cœur ses rivières Asturiennes. J’aurai l’occasion de vous reparler de lui l’année prochaine car un séjour ensemble est déjà programmé !
Crédit photo : Herlé Hamon

Une vraie journée d'automne asturienne

Pour l’avant-dernière session, je décide de suivre Pierre Kuntz sur le Rio Caudal. Pierre, un peu comme son capitaine, n’a pas eu de veine sur les tirages au sort, mais a réussi, à chaque fois, à limiter la casse. Le temps a changé et ce sont des trombes d’eau qui s’abattent sur les Asturies. Le parcours paraît correct, mais la météo complique les choses. Pour la première fois, je vois un de nos athlètes avoir une contrôleuse en waders ! C’est de bon augure ! Pierre va se battre comme un beau diable et finir à 22 poissons, mais ces farios sauvages du Caudal se battent très bien et plusieurs réussissent à se décrocher en sautant, même en maintenant la canne le plus bas possible au ras de l’eau ! La pluie, presque incessante, a changé la donne et certains secteurs moins arrosés ont été plus productifs. Pierre finit quatrième de cette manche. Sébastien Delcor écrase la concurrence et gagne le Rio Pilona avec vingt poissons d’avance sur le second. Du jamais vu lors de cette compétition… Julien fait du Julien et gagne le Trubia. Sébastien Vidal gagne le lac de superbe manière et Grégoire perd quelques places sur la Narcea, la rivière qui va coûter le titre aux Français… Le dernier jour commence par des rivières hautes, voire en crue, et marron comme le Pilona que pêche Pierre Kuntz qui aura joué de malchance sur l’ensemble de la compétition !

Un gros coup d'eau !

Je rejoins Sébastien Vidal encore sur le Caudal, une des seules rivières pas trop difficiles à longer pour prendre quelques photos. La tension est palpable entre les organisateurs espagnols et les Français qui peuvent encore gagner la médaille d’or, les autres nations étant franchement loin derrière. La veille, une plainte des officiels espagnols avait été déposée à la FIPS contre notre manager, Thierry Lelièvre pour « mauvaise conduite envers un contrôleur » lors de la première journée. Bien entendu, la FIPS n’a pas été dupe et rien n’a été retenu contre l’équipe ou Thierry, mais cela vous montre dans quelle ambiance s’est terminé ce championnat. Je me trompe tout d’abord de secteur et me retrouve en ville où j’aperçois plusieurs compétiteurs avec leurs contrôleurs en waders juste derrière eux. Je repars et trouve enfin le bon pont où commence le parcours de Sébastien, Son contrôleur est en chaussures mais il a des bottes dans un sac en plastique… Le cours d’eau a pris une vingtaine de centimètres et s’est fortement teinté, la pêche ne sera pas la même qu’en début de semaine. Je vais me faire discret mais suivre Seb sur la rive, son commissaire fait le boulot et reste au contact, du moins au début… Rapidement, deux officiels de l’organisation arrivent et viennent demander comment ça se passe et ce qu’a pris Sébastien. L’un d’eux commence ensuite à expliquer au contrôleur qu’il n’est pas obligé de suivre et surtout de rentrer dans l’eau, qu’il vaut mieux laisser venir le pêcheur sur la berge, etc. Bien entendu, ils ne savaient pas que je comprenais ce qui se disait. Suite à cela, je rejoins ces deux messieurs sur le pont qui délimite la fin du parcours et je me présente dans le meilleur espagnol que je puisse produire. Un malaise s’installe alors, surtout lorsque je leur demande ce qui justifie de demander à un contrôleur de ne pas suivre son compétiteur ? Ils m’ont rétorqué que le contrôleur n’était pas tenu de le faire et que c’est à lui d’apprécier et de prendre la décision d’être proche ou non. Eux ne faisaient que rappeler les règles… Mais sont bien vite partis après mes dérangeantes questions. À la suite de leur intervention, Sébastien va devoir parcourir beaucoup plus de distance, et donc perdre plus de temps pour faire valider ses truites, une coïncidence bien sûr ! Julien remporte pour la seconde fois l’or en individuel pour son retour à la compétition. Les Espagnols David Arcay et Ruben Santos complètent le podium. Nous réalisons un superbe tir groupé dans les dix premiers avec Sébastien Vidal sixième, Sébastien Delcor septième et Grégoire Juglaret huitième. À noter, la belle place de quatrième de la jeune équipe belge avec, en fer de lance, mon ami Julien Lorquet dont je vous ai déjà parlé et qui finit cinquième en individuel. Cette semaine à suivre nos champions fut intense et pleine d’émotions diverses. Les critiques émises dans cet article concernent seulement les organisateurs de ce championnat, qui n’ont pour le moins pas toujours été fair-play… La magnifique équipe d’Espagne mérite totalement son titre et les grands compétiteurs qui la composent n’ont rien à voir avec les dysfonctionnements relevés lors de cette semaine Asturienne. Bravo à ces grands champions ! J’espère voir aboutir le projet de championnat du monde en France, dans la région Occitanie, en 2024. Cela permettrait à nombre d’entre nous de voir évoluer dans leur élément les meilleurs pêcheurs au monde. Félicitations à notre belle équipe nationale qui a encore de beaux jours devant elle, à n’en pas douter.

Comment se comptabilisaient les points lors de ce championnat ?

Seules les truites farios et truites de mer étaient comptabilisées en rivière. Chaque poisson pris devait faire au minimum 20 cm pour être comptabilisé. Un poisson capturé rapportait 100 points et ensuite 20 points par centimètre. Exemple d’une truite de 21 centimètres : 100 points poisson + 420 points taille (20 x 21 cm) = 520 points au total.

 

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