Bon anniversaire Pacific Pêche : 30 ans aux côtés des pêcheurs

« Reprendre une entreprise en redressement judiciaire, c’est une aventure », lance Agathe Boidin, le micro à la main devant les invités conviés à cette soirée d’inauguration du nouveau siège social de Pacific Pêche à Saint-Jean-de-Védas. Le rez-de-chaussée est occupé par le magasin pilote de la marque. 850 m2 consacrés à toutes les techniques de la pêche en eau douce et salée. À l’étage, un plateau de 600 m2 accueille les équipes administratives et les responsables de marques. Cette ouverture marque le retour de Pacific Pêche dans la région de Montpellier, tout un symbole…

Une reprise presque par hasard

Mais comment Agathe Boidin, qui ne pêche pas, est-elle arrivée à la tête du plus grand réseau français de distribution d’articles de pêche ? Presque par hasard ! Diplômée d’un master en finance internationale de l’ESLSCA Paris Business School, experte en management et dans les domaines de la distribution et de la logistique, elle a travaillé 18 ans au sein du groupe Orchestra Prémaman, dont elle a assuré la direction générale de 2012 à 2015. En 2016, elle monte la filiale d’Orchestra Prémaman aux États-Unis avant de créer, avec son mari, la structure de conseil Business Beyond Border en 2018. De retour à Montpellier, elle devient directrice générale chez Log’s, groupe international de prestations logistiques. Or Agathe Boidin rêve de reprendre une entreprise bien à elle ! Elle cherche du côté du textile, mais les sociétés sont soit des multinationales, soit de petite taille. Et c’est lors d’une discussion chez des connaissances communes avec les fondateurs de Pacific Pêche qu’elle apprend que l’enseigne est à vendre.

Au bord du gouffre

L’entreprise est en redressement judiciaire, suite à différents problèmes de gestion. Mais il y a un bon réseau de magasins et surtout des hommes et des femmes de valeurs ! « J’ai visité quelques magasins au début du projet de reprise et j’ai rencontré des équipes formidables, des responsables de magasins et des vendeurs passionnés et passionnants », indique Agathe. En pleine période de Covid, la reprise n’est pas simple et même si la voix de la directrice du Groupe AFL Pêche est assurée, on sent bien qu’elle n’a pas dû dormir comme il faut toutes les nuits. « Heureusement que différentes banques nous ont suivis et que les fournisseurs nous ont fait confiance. L’enjeu numéro 1 était de remettre des produits en magasins. Il n’y avait plus de stocks ! », précise-t-elle. Agathe Boidin a également pu compter sur un réseau d’amis entrepreneurs de la région de Montpellier, qui lui ont apporté conseils et soutien. Ils étaient nombreux lors de cette soirée d’inauguration du 1er juin et ne cachaient pas leur affection et leur admiration pour cette femme très dynamique.

Une nouvelle image

Les premiers mois suivant la reprise sont intenses ! Tous les services bénéficient du savoir-faire de la nouvelle directrice générale. La logistique, basée dans la région d’Orléans, est externalisée afin de gagner en efficacité et de nouveaux systèmes informatiques sont déployés dans les magasins, ainsi que dans la partie administrative. Les chefs de marque sont mis à contribution. 6000 produits sont sourcés dans les différents univers sous les marques propres de Pacific Pêche, comme Evok pour le carnassier, Team France pour la pêche au coup ou Mack2 pour la carpe. La volonté revendiquée par Pacific Pêche est de proposer toutes les techniques de pêche sous le même toit souligne Arnaud Pellegrini, directeur général adjoint. Le choix de gamme a été élargi. Aujourd’hui, ce sont plus de 30000 références qui sont disponibles en magasin, mais aussi sur Internet. Depuis la reprise par AFL Pêche il y a trois ans, quatre magasins ont été relocalisés, deux rénovés et cinq nouveaux points de vente ouverts. Une agence de merchandising a retravaillé la signalétique des magasins et l’implantation des rayons. Peu à peu, le nouveau balisage et le parcours client vont être déployés dans les 43 magasins du groupe. Les 249 collaborateurs sont enchantés par ce dynamisme.

Et demain ?

L’ambition d’Agathe Boidin a-t-elle des limites ? Pas sûr ! La vision sur les prochaines années semble claire : continuer d’étendre le réseau de distribution en ouvrant des magasins, à raison de trois à cinq par an, soit en propre, soit sous forme de franchise. Et puis, forcément, le regard est également tourné vers l’international… Une sacrée aventure !

Rive : le haut de gamme du coup

"Sauver une marque aussi prestigieuse que Rive est vraiment passionnant, assure Philippe Leonet, nouveau chef de marque nommé en 2023. Le groupe était en redressement judiciaire, au bord du dépôt de bilan lorsque le groupe AFL, par le biais d’Agathe, s’est positionné sur le dossier. Il y a eu beaucoup d’études, de rencontres, nous avons travaillé méticuleusement sur le dossier. L’enjeu n’était pas seulement de sauver le nom, mais aussi le plus d’emplois possible ainsi que le stock. Je suis passionné de pêche au coup depuis mon plus jeune âge et j’ai toujours travaillé dans le secteur. Chez Decathlon au départ, comme formateur des nouveaux responsables de rayons pêche, puis chez Pacific avec diverses missions, notamment sur la pêche au coup avec la création de la gamme Team France. Après la reprise de Rive par AFL, le 1er décembre 2022, mes connaissances dans le domaine halieutique m’ont permis de prendre ce poste de chef de marque. Nos ambitions pour Rive sont simples : redevenir le leader dans le matériel haut de gamme pour la pêche au coup, que ce soit à la grande canne mais aussi au feeder et à l’anglaise ! Rive est une marque premium, avec des produits différenciants, de qualité. Nous effectuons des contrôles poussés auprès de nos fournisseurs pour nous assurer de cette qualité. Nous allons développer de nouveaux produits, avec l’aide de pêcheurs de renoms, compétiteurs ou non, mais qui sont visionnaires et pourront réfléchir à la pêche de demain, voire après-demain. 60 % du chiffre d’affaires de Rive sont réalisés à l’export, ce qui nous oblige également à tenir compte des évolutions des techniques dans les différents pays. C’est très enrichissant ! Dans les années qui viennent, nous devons notamment travailler sur le poids des stations avec des matériaux modernes, peut-être des polymères ou du carbone, mais toujours en conservant la solidité de ces articles. La modularité sera également au cœur des innovations. Il nous faut construire une plateforme que le pêcheur pourra ensuite personnaliser à sa guise et selon ses besoins ou techniques de pêche. Une gamme Smart sera créée dans toutes les familles de produits, de la station aux cannes, avec des produits spécifiques qui permettront d’entrer dans l’univers Rive à moindres frais. Entendons-nous, ce n’est pas de l’entrée de gamme, une station coûtera peut-être 500 €, c’est déjà cher chez la plupart de nos concurrents… Enfin, nous nous engageons sur le SAV ! Tous les produits au catalogue depuis 2018 peuvent être réparés. C’est une notion de service, mais aussi d’économie, qui colle bien aux valeurs de la société actuelle".

Evok : de belles surprises à venir

"Nous allons positionner Bzone en entrée de gamme ou plutôt « prêt à pêcher, précise Anthony, responsable de l’univers carnassier et navigation chez Pacific Pêche. Cette marque sera dédiée aux pêcheurs débutants, tandis qu’Evok sera destinée aux pratiquants confirmés. La force de Pacific Pêche, c’est d’avoir un très large réseau de magasins et donc de clients et de vendeurs. Dès qu’il y a une demande, une nouvelle technique qui apparaît, nous avons la capacité de réagir rapidement, de sourcer des produits chez nos fournisseurs internationaux et de les mettre en rayon dans la foulée. Nous disposons d’un pôle de recherche et développement interne et nous sélectionnons les produits en fonction de cahiers des charges précis. Et avec tous les passionnés qui évoluent dans nos magasins, nous avons les moyens de les tester très rapidement et d’avoir des retours d’utilisateurs chevronnés".