Autour de Glomel, petit paradis breton

Nous voici donc au cœur des Côtes-d’Armor, dans la région du petit village de Glomel. Très étroit ici, le canal de Nantes à Brest ne paye pas de mine au premier regard même si son histoire est unique. Si la Grande tranchée (voir encadré) n’est pas spécialement intéressante pour la pêche, l’escalier d’écluses mérite lui bien plus qu’un simple coup de ligne. Rien que sur la commune de Glomel, on en dénombre vingt-sept, de la Grande tranchée à celle de Rosquelven, sur les 236 que compte le canal.

Les écluses

Les écluses de Créharer et de Saint-Péran sont les plus rapprochées, en raison d’une forte dénivellation. Tout au long du canal, entre deux écluses, certains biefs sont étroits quand d’autres, plus larges, dévoilent de hauts-fonds riches en végétation aquatique. D’autres encore sont reliés à des marigots, constituant de belles frayères à brochet comme c’est le cas, rive droite, entre l’écluse de Créharer et celle du Quinquis. On ne touchera certes pas ici le brochet de sa vie mais régulièrement des poissons de 75 cm. Le contre-halage, très sauvage, offre des postes de choix. Le leurre souple non lesté et la mouche donnent d’excellents résultats. Ces biefs abritent aussi une belle population de sandres avec de beaux sujets de 80 cm et des perches atteignant parfois les 45 cm.

L'écluse de Créharer

On accède facilement en voiture au bief amont de l’écluse de Créharer qui forme un petit étang riche en nénuphars où le brochet est bien présent. Ici, les grenouilles seront de sortie. Du côté du centre nautique, les pêcheurs au coup à la grande canne font de belles pêches de gardons et de brèmes. Abondantes, les carpes viennent aussi sans problème sur un coup bien amorcé.

L’étang de Trébel

L’étang de Trébel n’est en fait qu’un élargissement du canal. On le découvre au lieu-dit de Pont ar Lenn, avec un accès par la D3 reliant Rostrenen à Glomel. La mise à l’eau récemment restaurée permet de pêcher en bateau. Le float-tube est également autorisé. La rive gauche, avec le chemin de halage, est dégagée. Coup et anglaise (gardon, brème, carpe, tanche) sont ici à l’honneur. Sauvage et peu accessible du bord, la rive droite est agrémentée de petites anses riches en nénuphars. Le brochet est bien présent et vif, leurres et mouche donnent de bons résultats. Le sandre, de son côté, se tient plus en aval, à proximité de l’écluse, où la profondeur est évidemment plus importante. L’hiver, nombreux sont les pêcheurs locaux qui le recherchent, du bord ou en bateau, au vif, au leurre souple ou à la tirette.

L’étang de Mézouët

L’étang de Trébel est discrètement relié au plan d’eau de Mézouët, par un étroit passage accessible uniquement en bateau. Cette belle étendue de 18ha est alimentée par le ruisseau de Kerjean, venu du lac du Corong. Plutôt difficile d’accès car ses rives sont très encombrées. Très appréciées des pêcheurs de carnassiers évoluant en bateau ou en float-tube, de très belles plaques de nénuphars recouvrent les postes. Brochets, sandres et perches y sont très bien installés, principalement sur les bordures, dans les entrelacs de bois, plus ou moins immergés, et d’herbiers. La profondeur moyenne est de 2m environ avec des fonds un peu lisses. Plus difficile à cerner que celui de Trébel, le plan d’eau de Mézouët est assez irrégulier mais son charme est évident.

Le lac du Corong

Le lac du Corong est le véritable poumon touristique de la commune de Glomel. Édifiée en 1841, cette retenue de 75 ha, profonde de 4 m en moyenne, est riche en poissons blancs, gardons, brèmes, tanches et carpes. Ses berges en pente douce sont très accessibles et, par endroits, la pêche en wading est possible. Rive droite, le secteur de Ty-Rouz est particulièrement prisé des pêcheurs au coup. Brochets, sandres et perches sont aussi très abondants, pêchés ici au vif ou aux leurres. Le bateau, au moteur électrique uniquement, le kayak et le float-tube sont autorisés, une mise à l’eau étant à disposition près du camping. L’hiver, nombreux sont ceux qui recherchent le sandre à proximité du barrage en pêchant à gratter au leurre souple ou encore à la tirette avec de petits vifs. C’est au pied du barrage que la profondeur est évidemment la plus importante, atteignant une bonne dizaine de mètres. Des travaux ont été réalisés par l’AAPPMA locale, notamment sur le secteur de Ty-Rouz, pour recréer des habitats (enrochements immergés) à destination des carnassiers.

Pas très loin

Bien que très encombré, le secteur de la chapelle de Saint-Corrogan mérite une attention toute particulière. Il marque en effet la jonction entre la zone en réserve et celle qui est autorisée à la pêche. Riche en végétation, cette réserve constitue une importante et efficace frayère à brochets. Voici donc autant d’excellentes raisons de passer quelques jours à Glomel, sachant en outre que si vous souhaitiez élargir un peu votre rayon d’action, le lac de Guerlédan, dont la réputation n’est plus à faire, n’est qu’à 35 km !