Le lac de Golinhac

Construit à la fin des années 1960, à l’entrée des gorges du Lot entre Estaing et Entraygues-sur-Truyère, le barrage de Golinhac est l’un des plus récents du département de l’Aveyron. C’est un ouvrage de type poids, renforcé à l’arrière par trois grands éperons de béton. Il mesure 35m de hauteur pour une longueur de digue de 104m, laquelle n’est pas accessible au public, le passage étant uniquement réservé aux employés. Pour assurer la production d’électricité, les eaux du barrage sont acheminées quatre kilomètres vers l’aval, jusqu’à la centrale hydro-électrique de Golinhac, via une conduite forcée souterraine. Après le barrage, un débit réservé assez soutenu serpente dans des gorges très étroites. Bien que modeste, avec sa superficie d’une cinquantaine d’hectares, pour une profondeur maximum de trente mètres, le lac de Golinhac n’en est pas moins digne d’intérêt pour la pêche.

Ses eaux suivent le profil de l’ancien lit du Lot en épousant les méandres sur environ 6,5km, soit d’Estaing jusqu’au mur du barrage. Sa largeur varie de 45m au plus étroit à 160m au secteur le plus large, qui se trouve environ à mi-parcours. Le plan d’eau ne subit pas de marnages trop importants mais peut néanmoins baisser d’un mètre pendant l’été. Lors des fortes crues du Lot, les eaux peuvent se teinter fortement ce qui en général compromet la pêche pendant plusieurs jours. Rive droite, traversant le village d’Estaing, le lac reçoit l’apport des eaux fraîches du ruisseau la Coussane qui favorisent une belle présence de goujons, d’ablettes et de vairons à proximité.

Une rive droite très accessible

La rive droite est entièrement longée par la D920, ce qui rend les berges facilement accessibles en plusieurs points, et ce jusqu’au lieu-dit Le Paradou. Signalons, aux abords du large virage proche du hameau des Carmarans, le long de la route, un grand parking très pratique. Ensuite, sur le dernier tiers aval, la berge est alors en pente raide, très rocailleuse et bordée par endroits d’une végétation dense. Il faut chercher les quelques rares petits passages, comme celui qui mène à la chapelle del Dol ou bien en créer un ! Cela peut en effet valoir vraiment la peine même si les postes sont un peu inconfortables, car sur ce secteur, la pression de pêche devient évidemment quasi inexistante.

Une rive gauche plus tranquille

Pour se rendre en rive gauche, laquelle est la moins fréquentée, il est nécessaire de traverser le vieux pont d’Estaing puis, après avoir parcouru une centaine de mètres en direction de Villecomtal, de prendre à droite la petite route goudronnée qui longe le lac. Sur environ la moitié de son linéaire, elle mène jusqu’à une vaste prairie avant d’arriver à la confluence avec le ruisseau de Luzane. Le long de cette petite route à faible circulation, en contre-bas, plusieurs postes sont accessibles pour la pêche au coup et pour le carnassier. Ensuite, il n’est plus possible d’accéder à la rive car le dernier tiers du lac est bordé de falaises abruptes.

Bien que l’on puisse réaliser de jolies pêches du bord, en règle générale, pour pouvoir profiter au mieux de toutes les potentialités qu’il offre, une embarcation équipée d’un échosondeur s’avère nettement préférable. Le moteur thermique est autorisé ici, mais, afin d’éviter la dégradation des berges et par mesure de sécurité, la vitesse y est limitée à 10km/h. Compte tenu de l’étroitesse du lac, à l’amont immédiat du barrage qui est à système déversant, la navigation y est interdite 900m avant. Cette zone est matérialisée par des bouées jaunes situées à proximité de la chapelle del Dol. Ce secteur inaccessible constitue donc une très grande zone de refuge pour les poissons.

Blancs et carnassiers

Le lac est riche en nutriments charriés par le Lot. En saison chaude, il compte de nombreux herbiers de bordure qui servent de refuges à une grande variété de poissons blancs : gardons, rotengles, ablettes, brèmes, tanches, chevesnes, vandoises rostrées. On rencontre aussi des barbeaux sur la zone amont, là où le courant du Lot se fait encore sentir. Ce lac bénéficie aussi d’une réputation de longue date pour sa belle population de carpes. La densité en perches n’est pas exceptionnelle mais on rencontre en revanche de très beaux sujets. Les sandres quant à eux sont bien présents et bien répartis. Certains remontent même en amont d’Estaing, sur le cours de la rivière. La population de brochets est moindre avec toutefois quelques beaux spécimens. Elle est cela dit en progression grâce à la recrudescence de nouvelles étendues d’herbiers, bons pour la reproduction et qui abritent le garde-manger pour les prédateurs. Le silure, arrivé lorsqu’a été effectuée la vidange du barrage de Castelnau-Lassouts, est présent désormais en densité moyenne mais avec des sujets qui peuvent atteindre 1,80m.

Un lac toutes techniques

De part et d’autre des rives, la configuration des différents postes offre la possibilité de pêcher soit au coup à la grande canne, soit à l’anglaise, avec un avantage pour l’anglaise sur les secteurs où le lac s’élargit. Les mêmes postes permettent de pêcher les carnassiers avec tout l’arsenal des techniques statiques, au vif, au posé ou au flotteur. En été, en tête du lac, à l’arrivée du Lot, on pourra tenter les gros chevesnes au poisson-nageur ou aux leurres de surface. En bateau ou en float-tube, toutes les techniques de pêche actives sont exploitables : mort-manié, verticale, linéaire, drop-shot, dandine pour la perche. Les meilleures périodes pour le carnassier sont généralement juin, puis l’automne et le début de l’hiver.