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Kit de premier secours : bien équipé pour pêcher assuré !

À la pêche, les petits bobos ne sont pas rares. Disposer du nécessaire pour se soigner ou soigner les autres devrait être un réflexe ! 

Crédit photo Lilian Fautrelle
Glisser, chuter, faire une réaction allergique, une hypo ou hyperthermie, se cogner, se fouler, se brûler, se couper, s’hameçonner, se faire piquer, se faire mordre… La pêche à la ligne, notamment celle du silure, présente des risques. Disposer d’un kit de premiers secours n’est pas du luxe !

La pêche est une activité physique de pleine nature, souvent appelée « Outdoor », dans laquelle les pratiquants œuvrent sur des espaces, des sites, des itinéraires, des milieux naturels aquatiques. Cette activité comporte des risques même en prenant soin de ne pas se mettre en danger inutilement. L’omission d’une trousse de secours adaptée s’érige contre la notion de sécurité dans cette pratique. Il serait dommage de devoir raccourcir une session de pêche pour une petite blessure qui aurait pu être traitée avec du matériel adéquat. En cas d’accident plus grave, nous devons également garder en tête que là où nous pratiquons, il n’y a pas toujours d’aide rapide ou de réseau téléphonique. Autant d’arguments qui plaident en faveur d’un kit minimum de secours à emporter avec nous.

Organisation générale

Ce matériel doit être adapté à nos activités et aux types d’interventions et de dangers. Pour ma part, j’organise mes capacités de prise en charge d’un accident en trois niveaux. Le premier concerne « la bobologie ». Une petite trousse permet de traiter l’ensemble des blessures superficielles sans gravité mais qui surviennent régulièrement. Nous devrions tous posséder cette trousse individuelle pour traiter les blessures légères, des plaies superficielles de la peau. La mienne est toujours à portée de main du bord comme en embarcation (voir encadré).

Kit No Limit (Hémotion)

Il est conçu par Tony B. ancien secouriste au combat dans les forces spéciales. Le Kit No Limit est une trousse de premiers secours à emporter partout, parfaitement adaptée pour les sports de pleine nature. Ce kit, qui pèse à peine 160 grammes, correspond ici « au niveau 1 » et peut se ranger aussi simplement qu’une canette de soda. Composé de dix équipements de premier secours, vous trouverez sur son emballage en plastique 100 % recyclable les procédures les plus importantes et les numéros de téléphone nécessaires pour passer votre alerte.

Pinces à épiler fine et large, ciseaux, lingette imbibée d’alcool à 90° pour désinfecter les instruments, sac étanche zippé de congélation, pansements hydrocolloïdes pour ampoule, tampon hémostatique, pansements hydrocolloïdes pour petites brûlures, collyre, sérum physiologique, compresses stériles, pansement waterproof de toutes tailles, bande adhésive, pansement waterproof carré, steri-strip, bande non adhésive, sparadrap, contenant.
Crédit photo : Lilian Fautrelle

Niveau 2 et 3

Le niveau 2 est une trousse contenant du matériel un peu plus encombrant et dont l’usage est moins fréquent. Elle me permet d’intervenir en cas de blessures plus conséquentes, traumatismes en lien avec une chute ou un choc et une souspochette en cas d’hémorragie. Elle est rangée dans une poche étanche et stockée dans des espaces de rangement de l’embarcation ou au fond de mon sac à dos. Lors d’une session collective, il est bon d’en avoir au moins une à disposition pour l’ensemble du groupe. Enfin le niveau 3 est un sac de secours plus lourd que je garde dans mon véhicule en cas d’accident plus grave (voir encadré). Le contenu de ce dernier sac de secours nécessite des formations qualifiantes pour être bien utilisé. Ces formations, accessibles à tous et partout, se révèlent aujourd’hui être un véritable engagement citoyen, dans la vie quotidienne comme dans nos vies de pêcheurs. Elles se divisent en plusieurs paliers et sont dispensées par des professionnels. Suivant le niveau, PSC1, PSE1, PSE2, elles permettent d’acquérir les compétences nécessaires à l’exécution d’une action d’assistance à personne en tant que secouriste isolé, en équipe et avec matériel voire le brancardage. Le BNSSA permet d’acquérir les compétences de sauvetage et de secourisme aquatique, bien utiles pour nous pêcheurs.

Aïe le 3/0… un risque bien connu qui n’évite pas le danger… mais ce n’est pas le seul à la pêche !
Crédit photo : Lilian Fautrelle

Matériel lourd !

Dans mon sac de secours « niveau 3 » qui reste dans mon véhicule ou à une portée de moins de 15 minutes, je dispose d’un nécessaire d’intervention en zones isolées: une trousse pharmacologique avec divers médicaments de base, des atèles (cheville, genou), colliers cervicaux, un brancard souple d’urgence, divers appareils de mesures permettant d’établir des bilans plus précis dans l’attente d’une unité de secours et d’évacuation de la victime (oxymètre de pouls, tensiomètre, glycémie capillaire…) et un stock permettant de réalimenter si besoin mes trousses de niveau 1 et 2.

Dans l'ordre

Je place les éléments de secours dans des poches zippées de congélation afin de les protéger de l’humidité. Une trousse souple a l’avantage de se glisser aussi bien dans un vide-poches de barque que dans un sac à dos. Si vous pêchez tout le temps à bord du même bateau, une boîte étanche rigide est une option intéressante. Dans ce kit, j’emporte de quoi nettoyer et panser toutes sortes de blessures superficielles de la peau. Pour le nettoyage, j’utilise du sérum physiologique et rien d’autre, et des compresses stériles. Comme nous sommes en cours de session de pêche, je prends le temps de bien me laver les mains à l’eau claire et/ou de porter une paire de gants en nitrile (moins allergisant que le latex). Commencez par nettoyer les abords et le pourtour de la plaie en veillant à ce que l’écoulement ne souille pas la blessure. Ensuite seulement intéressez-vous au nettoyage de la lésion. Une fois la plaie bien nettoyée, vous pouvez la panser.

Voici les trois kits de secours présentés par Lilian. Le sac à dos reste dans le coffre de la voiture, le kit trauma et hémorragie sur lui mais au fond du sac ou du coffre, et le kit de « bobologie » toujours à portée de main. 
Crédit photo : Lilian Fautrelle

De nombreux pansements

Le choix du pansement dépend de la taille, de la forme et de l’emplacement de la plaie. Dans ce kit, j’ai donc une multitude de formes et de formats de pansements prêts à l’emploi. Je rajoute également du sparadrap pour éventuellement maintenir une compresse en place, des compresses hémostatiques pour les saignements de nez, des pansements hydrocolloïdes en cas de petites brûlures et d’autres typés « ampoules » pour les pêches du bord en prospection, du pansement en rouleau extra-large (souvent pour réaliser un surpansement), et des « steri-strip » pour resserrer les chairs lors d’une coupure nette et profonde (dents de brochet, maladresse avec un couteau, choc d’un coffre de voiture…). Je rajoute quelques fioles de collyre pour les yeux et des petits accessoires indispensables comme une paire de ciseaux et une pince à épiler.

La pochette « hémorragie » contient: sérum physiologique XL, compresses stériles XL, gants en nitrile, bande hémostatique Celox, garrot tourniquet (en métal), deux pansements compressifs avec renvoi type israélien, deux couvertures de survie, un marqueur permanent (pour écrire l’heure et les gestes réalisés sur une victime). 
Crédit photo : Lilian Fautrelle

Hémorragie

Dans la trousse de secours Niveau 2, je place tout ce qui peut me permettre de prendre en charge une plaie grave, jusqu’à l’hémorragie ou un accident traumatique : entorse, luxation, fracture… À partir de là, quelques connaissances et formations (le PSC1) sont nécessaires pour un usage efficace. On retrouve des gants, des flacons XL de sérum physiologique et des compresses. Je possède deux couvertures de survie afin de protéger la victime de l’hypothermie qui arrive très vite en cas d’hémorragie ou d’immobilisation au sol. Ne vous contentez pas de recouvrir le blessé mais essayez de l’emballer afin de l’isoler du sol. Rapidement accessible, le kit de prise en charge des hémorragies est composé d’un garrot tourniquet, deux pansements compressifs israéliens, une bande hémostatique de type Celox et un marqueur permanent. Ce n’est pas la blessure la plus courante à la pêche, mais la gravité et l’urgence de l’hémorragie sont telles que ce matériel doit être accessible très rapidement quel que soit le milieu où l’on se trouve.

La paire de ciseaux Raptor est pliable et compacte. Elle est munie en plus d’un brise-vitre et d’un coupe-suspentes.
Crédit photo : Lilian Fautrelle

Traumatologie

La trousse contient des bandages élastiques de type « strapping » et « tape » en cas d’entorse légère ou de déchirure musculaire non grave (le dénommé « claquage »), des bandes et deux écharpes triangulaires « de Mayor » permettant de réaliser des écharpes de maintien en cas de blessure du membre supérieur. J’emporte en plus une poche de froid instantané à percuter, un sifflet, un fumigène et deux gros cyalumes pour signaliser clairement ma position si besoin. Une paire de ciseaux Raptor de Leatherman est capable de découper tous types de tissus ou de chaussures. Pour l’anecdote, je me suis déjà retrouvé avec un triple 3/0 dans le pouce planté au travers d’un gant de sécurité anti-coupure. L’heure passée à découper le gant avec une paire de ciseaux inadaptée et à sentir l’hameçon se promener dans mon pouce fut bien assez éprouvante pour que je ne lésine pas aujourd’hui sur la qualité de cet accessoire.

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