Test du leurre 3DS Flat Crank - Yo-Zuri

On découvre pas mal de nouveautés intéressantes chez Yo-Zuri cette année, notamment une série de crankbaits de belle facture. Comme le 3DB Crank 1.5 Squarebill, un modèle à bavette carrée assez classique mais silencieux, ou encore le 3DB Deep Crank, grand plongeur à la sonorité aiguë. Pour cette rubrique, nous avons retenu le 3DS Flat Crank pour son côté inhabituel, une prime à l’originalité en quelque sorte.

Plus haut que large

On note qu’il existe chez Yo-Zuri plusieurs séries (3DB, 3DS, 3DR, etc.) dont la signification n’est pas toujours claire. 3D fait référence au système de finition 3D Prism Finish qu’on retrouve sur de nombreux modèles de la marque, c’est donc la dernière lettre qui importe. Les séries 3DB et 3DS correspondent à des leurres eau douce, la principale différence étant que les 3DS sont de plus petite taille, il s’agit d’une gamme finesse (S pour small ?) La majorité des modèles 3DS mesurent dans les 7 cm pour un poids inférieur à 10 g, adaptés aux carnassiers de taille moyenne (perche, chevesne, belles truites) ou à la pêche finesse d’espèces plus conséquentes (black-bass notamment). Le Flat Crank mesure 55 mm pour 7,5 g (7,7 sur ma balance) mais compense cette petite taille par un large flanc puisqu’il s’agit d’un flat crankbait (flat signifiant plat en anglais). Il est donc nettement plus haut (21 mm) que large (14 mm) et semble plus imposant dans l’eau qu’il l’est réellement. C’est un peu le profil d’une perche-soleil. Ce type de silhouette génère beaucoup d’effets visuels, accentués ici par le procédé de décoration à film réfléchissant.

Un véritable hybride

Autre particularité, il possède une bavette en L (dite aussi bavette cassée) rare sur un crankbait. C’est plutôt un attribut de wobbler peu plongeant en général (Super Shad Rap, par exemple). En dépit de son nom, le Flat Crank n’est donc pas un véritable crankbait mais plutôt un hybride. D’ailleurs il s’anime très bien, ce qui est quasiment impossible avec un pur crankbait hyper-vibrant. En résumé, sur une animation continue, la nage peu profonde (environ 60 cm) est rapide, nerveuse et serrée mais moins puissante que celle d’un crankbait (moins de vibrations mais plus d’effets visuels). Si on anime par petits coups secs (twitching), le leurre se désaxe très bien avec encore plus d’effets visuels. Ce serait déjà pas mal mais ce n’est pas tout ! La moindre pression d’eau sur la bavette, qui est assez petite, associée à la forme aplatie (avec donc un centre de gravité relevé) en fait un leurre naturellement instable.

La cerise

A contrario d’un vrai crankbait qui nage comme sur des rails, il a donc tendance à s’échapper et à faire spontanément des écarts latéraux gauche droite sur les accélérations. C’est la cerise sur le gâteau en quelque sorte mais ça rend son utilisation plus délicate puisque l’on est parfois à la limite du décrochage surtout si, comme ce fut le cas pour un des deux exemplaires testés, le réglage n’est pas parfait (léger tirage à droite). Une fois cet éventuel défaut corrigé (NDLR: c’est exactement le sujet de notre tuto du mois de février), le leurre se comporte admirablement et donne alors tout son potentiel.