Pour pêcher en ultra-léger, on utilise essentiellement des leurres de moins de 5g pour moins de 5cm. Pour les lancer à distance et les animer avec précision, du bord ou en bateau, une canne de 2,10 m est idéale. Sa plage de puissance sera comprise entre 0,5 et 7 g maximum. Pour les pêches les plus fines, une action extra fast et une rampe d’anneaux fins sont idéales, la détection des touches et la maîtrise des combats étant également optimales. Une canne un peu plus souple peut satisfaire les pêcheurs utilisant aussi des cuillers ou des micro-spinnerbaits mais une action de pointe plus marquée est toujours plus tactile et précise pour animer finement de si petits grammages. Un moulinet taille 1500 ou 2000 suffit mais avec une récupération supérieure à 75cm/tmv pour conserver un contrôle permanent de sa bannière lors des animations. Pour la tresse, une 8 brins en 6 ou 8/100 favorise les lancers précis à distance et la détection des touches.
Crédit photo : Julien Mathien
Un bon fluorocarbone
Reste à raccorder un bas de ligne en fluorocarbone. Pour le black-bass ou le chevesne en surface, on ne dépassera pas le 25/100, sachant qu’on pourra avoir à descendre en 16, 14 voire 12/100 pour séduire les plus méfiants ou les petits sujets. Veillez alors à utiliser un fluorocarbone de qualité (Trout Hunter, Powerline, Varvivas, Yuki). Il est pratique de réaliser un bas de ligne long comme la canne pour pouvoir le couper et changer de leurre sans avoir à le refaire à chaque fois. Cela permet aussi de protéger la tresse de l’abrasion, de retrouver un peu d’élasticité, de limiter les décrochages et de rester très discret. Un nœud de raccord mal réalisé peut accrocher dans les anneaux et gêner les lancers.
Crédit photo : Julien Mathien
Pas si évident
Le nœud de chirurgien est idéal pour raccorder ces deux fils fins et une astuce consiste à laisser une chute de tresse (1 ou 2cm) pour favoriser la glisse du nœud dans ces anneaux et le protéger des frottements. On peut bannir l’agrafe, excepté pour les petits poissons-nageurs qui, souvent, nagent mieux avec. On privilégie alors plutôt les n°00 ou 000. S’il est facile de repérer chevesnes et black-bass, rôdant près de la surface, sous les frondaisons ou au milieu de la végétation, les surprendre est moins évident. Il ne faut pas oublier d’enfiler des habits sombres et une paire de lunettes polarisantes avant d’approcher les postes le plus discrètement possible. On peut utiliser des petits stickbaits ou des poppers, lancés loin derrière les poissons, pour ne pas les alerter avant de revenir vers eux, en marquant quelques pauses.
Crédit photo : Julien Mathien
Ne pas faire peur
On peut agir plus finement avec des imitations d’insectes, dures ou souples, piquées sur un hameçon simple. Il ne faut surtout pas louper les premiers lancers pour déposer l’imitation à moins de 2m de l’objectif de manière à l’alerter mais sans lui faire peur. Une dérive naturelle du leurre, ponctuée d’une petite animation pour le faire frétiller sur place, est souvent la clé pour décider les poissons méfiants. En eau douce, les structures peignées par les courants abritent toujours des poissons blancs et, pas loin, des percidés, notamment des perches. Les petits poissons-nageurs (minnows, crankbaits, lames vibrantes) permettent de contourner ces structures et de réaliser des premiers passages rapides pour capturer les poissons actifs. Mais la plupart demeurent au cœur des obstacles et les petits leurres souples sur micro-têtes plombées sont parfaits pour gratter sans accroc sur les fonds rocheux. Quand les structures sont verticales et plus complexes, on remplace les têtes plombées par des micro-jigs de même grammage. Ils s’utilisent de la même façon et n’accrochent quasiment jamais grâce à la brosse anti-herbe. Ils sont aussi plus planants à la descente grâce à leur jupe en silicone. On peut ainsi les faire bondir sur le fond ou au cœur des structures encombrées sans risque. En revanche, comme avec un montage texan, le ferrage doit être légèrement retardé et nettement plus appuyé.
Crédit photo : Julien Mathien
L’armement
Je n’ai pas généralisé l’utilisation d’hameçons simples sur tous mes leurres. Mes crankbaits ou jerk minnows par exemple, sont encore équipés de triples. Ils sont en effet le plus souvent interceptés en pleine course par les poissons et piquent plus efficacement. Mais mes micro-poppers, micro-stickbaits et micro-insectes en sont tous équipés car l’hameçon simple est plus facilement aspiré. Il est en outre bien plus discret, ce qui a son importance sur des leurres que l’on maintient parfois immobiles. Quel que soit votre secteur, il existe forcément une opportunité pour pêcher en surface ou en street fishing près de chez vous. Profitez-en !
Voyager léger
C’est l’intérêt des pêches légères de ne nécessiter que très peu de matériel. On peut ainsi facilement profiter d’un créneau court pour être opérationnel rapidement. À part votre ensemble, vous n’aurez besoin que d’une paire de waders, si vous souhaitez marcher dans l’eau, d’une épuisette et d’un petit sac à dos pour avoir sous la main, pince, ciseaux et accessoires.
