Quand les aspes sont sollicités et par conséquent très méfiants, rien de tel que de jouer la carte du mimétisme. Les finitions des leurres modernes sont de plus en plus bluffantes mais ce sont les leurres souples qui permettent de pousser l’illusion d’un vrai poisson à son paroxysme, et ce pour bien des raisons. Tout d’abord, un leurre souple est généralement plus légèrement armé et une simple tête plombée suffit dans la plupart des cas tandis qu’un poisson nageur est équipé d’un ou deux hameçons triples beaucoup moins discrets.
La carte du mimétisme
Les leurres souples sont parfaite ment silencieux ce qui n’est pas le cas des poissons nageurs, même quand ils sont démunis de billes, car les armements frappent légèrement la coque dure lors des animations et produisent inévitablement du bruit sous l’eau. Les leurres souples émettent en général des vibrations et des stimuli plus fins que les poissons nageurs. Un shad sera toujours plus discret qu’un poisson nageur à bavette. Les leurres souples peuvent être imprégnés d’attractants et leur gomme souple permet de parfaire l’illusion, on peut également en ajouter sur les poissons nageurs mais dans tous les cas, le carnassier qui frappe un leurre souple aura plus souvent tendance à revenir s’il loupe sa proie que sur un leurre dur. En revanche, peu de différences notables sur les coloris et que ce soit sur une matière souple ou sur une coque dure, les finitions actuelles sont vraiment très réalistes. Privilégiez des leurres au dos foncé et au ventre clair ou transparent, et éventuellement ponctués de paillettes, pour simuler la robe des ablettes ou des gardons, proies de prédilection des aspes à toutes les saisons.
Crédit photo : Julien Mathien
Microleurre souple
Les aspes sont particulièrement complexes à leurrer quand ils chassent au cœur des alevins car ils sont focalisés sur ces toutes petites proies et rares sont les poissons nageurs ou leurres métalliques qui permettent d’évoluer tel un alevin en panique. En revanche, un petit shad ou un finesse monté sur une tête plombée légère de quelques grammes remplit parfaitement le contrat. Il faudra certes s’approcher avec discrétion car les distances de lancers seront limitées, mais si vous réussissez à atteindre le cœur des chasses et à animer votre leurre souple en linéaire rapide en ponctuant votre animation de coups de scion, vous avez de fortes chances de vous faire intercepter par les aspes en chasse sans pour autant alerter leur vigilance.
Crédit photo : Julien Mathien
Buzzing en surface
Pour peigner les grands linéaires et radiers où les aspes se déplacent rapidement, vous pouvez opter pour un shad monté en weightless ou sur une tête plombée légère puis l’animer en récupération rapide canne haute pour faire plus ou moins frapper sa queue en surface. Le raffut sera repéré par les carnassiers actifs et vous pourrez ensuite jouer sur la vitesse de récupération ou les pauses pour le faire planer ou couler sous la surface afin de faciliter l’attaque d’un poisson suiveur. L’utilisation d’un leurre souple permet dans ce cas précis de proposer une bouchée très planante, évoluant juste sous la pellicule d’eau et son contact avec la surface est beaucoup plus discret qu’un leurre dur ou métallique plus lourd.
Crédit photo : Julien Mathien
Shad à gomme dure
Les shads à gomme dure et/ou caudales larges émettent des vibrations fortes lors des tractions ou des récupérations rapides. Ils sont une bonne option pour peigner plus creux ou au cœur des courants puissants, vous pouvez ainsi vous faire repérer grâce à des tractions amples dans la couche d’eau avant de laisser le leurre descendre librement et de manière plus discrète jusqu’au fond. Cette alternance de vibrations fortes à la tirée et plus discrètes à la descente est une bonne option pour déclencher les attaques d’aspes méfiants évoluant en profondeur. On adapte bien entendu le grammage de la plombée à la profondeur et l’activité du jour. Une plombée lourde fait généreusement vibrer le leurre à la descente tandis qu’une légère rend le montage plus planant et sollicite moins la caudale lors des pauses.
Crédit photo : Julien Mathien
Finesse et tête à darter
Les leurres aux nages erratiques simulent parfaitement une proie en panique et sont des valeurs sûres pour déclencher l’agressivité des aspes. C’est pourquoi l’utilisation de leurres souples de type finesse montés sur des têtes plombées à darter peut être redoutable d’efficacité sur les poissons actifs et méfiants car vous conservez tous les atouts et la discrétion d’un leurre souple tout en obtenant une nage aléatoire grâce à une récupération en twitching qui fera danser votre leurre de gauche à droite. Il suffit d’adapter le grammage de la tête plombée et la taille du leurre souple pour copier la taille du fourrage sur place et évoluer de la surface jusqu’au fond en simulant une proie en fuite.
L’effet palette
L’efficacité des palettes n’est plus à prouver et les flashs lumineux qu’elles envoient sous la surface peuvent certains jours faire la différence et déclencher des touches quand rien d’autre ne fonctionne. Il est donc toujours bon d’en avoir dans sa boîte d’accessoires pour les ajouter à votre montage. Vous pouvez soit armer votre leurre souple d’une tête plombée à palette ou bien utiliser des palettes à visser que l’on ajoute sous le ventre du leurre ou en queue pour remplacer la caudale après l’avoir coupé.
