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Casse-tête à Villerest

Le lac de Villerest, dans la Loire, est un haut lieu de la pêche du sandre en France mais les bons spécialistes savent bien que la réussite n’y est jamais acquise, surtout quand la température de l’eau est au plus bas. En voisin et bon connaisseur de ce lac, le Nivernais Henri Compère a dû résoudre, quand nous l’y avons suivi, un véritable jeu de piste et se battre jusqu’au bout pour tirer son épingle du jeu.

Le lac de Villerest, dans la Loire, est réputé être l’un des meilleurs de l’Hexagone pour le sandre. Classé grand lac intérieur de montagne, il est en outre ouvert à la pêche aux leurres jusqu’à la mi-mars ! Détaillant dynamique à Decize (58), Henri Compère a la réputation d’être un très bon pêcheur aux leurres. J’avais donc toute confiance dans sa capacité à attraper ces diables de sandres de Villerest, où nous étions convenus de nous retrouver pour deux jours. « Le lac est haut, les eaux assez teintées et le thermomètre n’est pas trop descendu depuis une semaine, m’avait-il confié quelques jours avant notre rendez-vous. Des amis ont fait des pêches très honorables ces derniers jours dans 11 m de fond. Nous devrions les trouver. » Mais cette espèce n’est pas toujours très coopérative et en fait, rien ne fut simple…

Il y a deux mises à l’eau sur Villerest. Henri a choisi celle de Bully pour attaquer cette première journée.
Crédit photo : Thierry Bruand

Grosse pression

La mise à l’eau de Bully que nous empruntons ce premier jour permet d’accéder à la partie amont de Villerest, souvent plus rentable quand les eaux sont hautes. Nous remontons sur huit kilomètres pour dépasser le magnifique secteur des gorges et attaquer en amont du château de la Roche, croisant au passage une dizaine de bateaux. La pression de pêche sera forte tout le week-end, comme souvent sur Villerest. Mais pas de quoi décourager Henri qui, après avoir repéré quelques échos, se positionne au-dessus d’une dizaine de mètres de fond comme il l’avait prévu. J’apprécie d’accompagner ainsi un pêcheur non sponsorisé, car la palette de leurres embarqués me semble toujours plus intéressante. Henri, sobre, efficace, ne se noie pas dans le matériel. Se déplacer avec deux cannes est à ses yeux amplement suffisant. Il attaque avec un grand classique : un One Up Shad (Sawamura) blanc de 5 pouces. « C’est mon leurre et ma couleur de base en début de session, m’explique-t-il. Je m’en sers pour récolter mes premières informations. »

C’est entre le château de la Roche et le pont du Vourdiat qu’Henri réalise ses premières dérives.
Crédit photo : Thierry Bruand

Où sont les sandres ?

Canne tenue en porte-plume, sans gants malgré le froid, yeux rivés sur le sondeur, Henri enregistre une touche au bout d’une quinzaine de minutes. Le poisson a bien coffré le leurre mais il est de taille modeste. Un bon début ? « Pas forcément, précise-t-il à ma grande surprise. À Villerest, les gros n’occupent pas toujours les mêmes postes que les petits. » Nous restons toutefois sur la zone, Henri optant pour un leurre chartreuse. Aucune autre touche n’est enregistrée sur ce poste ni même en redescendant près du château. Henri a plutôt privilégié des animations minimalistes, la caudale du shad n’est activée, quelques centimètres au-dessus du fond, que par la dérive lente du bateau. Les informations échangées lors de la pause déjeuner avec une autre équipe de pêcheurs ne sont guère réjouissantes. Aucun poisson maillé n’a été capturé dans la matinée et aucun n’a réussi véritablement à trouver d’écho sur des zones qui avaient pourtant rapporté des poissons dans la semaine…

Henri croit dans les attractants pour la verticale, surtout quand il doit insister sur une zone. L’hiver, il privilégie les produits coulants et huileux, le froid figeant les plus pâteux.
Crédit photo : Thierry Bruand

Fausse joie...

Henri avoue sa perplexité. Changer de secteur, se rapprocher du barrage ? Cela réduirait notre temps de pêche avant la tombée de la nuit, moment favorable. Retourner sur la zone de la fin de matinée ? Les échos semblaient modestes. Il tranche pour la seconde solution et reprend sa prospection en s’approchant davantage du pont du Vourdiat. Il ne change ni son leurre ni son option minimaliste mais accélère légèrement ses dérives. Cela paye puisqu’il enregistre une lourde tape. « Cette fois c’est un gros, s’enthousiasme Henri. Il tient le fond ! » Tellement bien d’ailleurs qu’il comprend qu’il s’agit d’un silure… Au bout d’un quart d’heure de combat, après un dernier rush violent sous le bateau, c’est la casse et pas de photo ! Un peu dépité mais toujours motivé malgré le froid, Henri reprend sa quête. Devant l’absence de touche, il multiplie les essais, jouant sur les tailles et les couleurs mais en misant davantage sur les finesses.

Maigre récompense avec ce petit sandre, capturé in extremis avant que la nuit tombe, mais récompense tout de même! Demain sera peut-être un autre jour.
Crédit photo : Thierry Bruand

Nouvelle stratégie

Mais rien n’y fait et il faut attendre une baisse importante de luminosité pour toucher le premier poisson à peu près correct de ce samedi. Et encore… Trois touches, un sandre d’une petite cinquantaine de centimètres au bateau. Rude journée… Le lendemain, Henri revoit sa stratégie : départ au lever du jour pour profiter de la faible luminosité sur les secteurs de Saint-Maurice-sur-Loire, mise à l’eau à la base de loisirs. Mais rien ne se passe comme il faut… Un incident électrique sur la remorque ne permet pas d’attaquer aussi tôt que prévu. Et une demi-heure à peine après notre arrivée, les gobages et l’activité, intenses depuis l’aube, cessent subitement.

D’entrée, la journée de dimanche s’annonce plus agréable au niveau de la météo mais la belle et prometteuse activité matinale s’interrompt très rapidement. Il va encore falloir se creuser la tête pour trouver ces diables de poissons.
Crédit photo : Thierry Bruand

Un peu de soleil

Henri ne touche aucun poisson dans les deux premières heures. Le casse-tête continue… Nous quittons la grande baie proche de la mise à l’eau, privilégiée pour ne pas perdre de temps, et filons sur le secteur du port de la Caille, bien connu ici. Ce dimanche est plus ensoleillé et les conditions de pêche un peu plus agréables. C’est juste après la pause de midi, prise sur le bateau, qu’Henri touche le premier poisson de la journée, sur une zone quasiment vierge d’écho. Un sandre d’environ 60 cm, pris en grattant le fond avec une grosse virgule. Il semble un peu sorti de nulle part puisque aucune autre tape n’avait été enregistrée dans le secteur. L’animation est reproduite mais sans succès. « La pêche est vraiment compliquée, rien ne se dégage nettement au niveau technique, m’explique l’ami Henri. Retournons donc à la mise à l’eau de manière à pêcher jusqu’au dernier moment sur les secteurs où nous avons vu tous ces gobages ce matin. Là, au moins, il y a du poisson fourrage et je crois bien que c’est notre dernière chance ! »

Ce shad blanc tout ce qu’il y a de classique est le leurre avec lequel Henri démarre toutes ses sessions. En fonction du résultat, il va affiner ses choix stratégiques.
Crédit photo : Thierry Bruand

Un joli final

En reprenant le leurre qui lui avait permis de prendre un poisson le samedi soir, le One Up Shad chartreuse, fidèle à la profondeur de 11 m et au poids de sa tête plombée (21 g), notre spécialiste enregistre trois touches en 45 min seulement. Un petit poisson anecdotique d’une trentaine de centimètres, un autre hélas vite décroché mais surtout, au tout dernier moment, un joli sandre bien gras de 65 cm. Comme quoi, quand on est au bon endroit au bon moment, il ne faut pas négliger les derniers lancers. Bravo Henri pour cette belle leçon de persévérance.

Ce n’est qu’en toute fin de seconde journée qu’Henri touche enfin le sandre tant attendu. Loin de son record certes mais ce qui s’appelle un poisson bien mérité.
Crédit photo : Thierry Bruand

 

Son matériel

  • Bateau : Fishpro X3 (V Boats)
  • Moteur : 70 CV (Yamaha)
  • Moteur électrique : Xi5 (Motorguide) 55 lbs
  • Sondeur : HDS Live12 (Lowrance)
  • Cannes : Bassforce Elite Verticale (Hearty Rise), Red Chadow Baitcasting (Hearty Rise)
  • Moulinets : MX9 2000 (Mitchell), TourMG T101 (Quantum)
  • Tresse : G-Soul WX4 Ohdragon (YGK) 0,8 PE
  • Fluorocarbone : Invisible Clear (Asso) 25/100
  • Attractant : Baku-Ru Formula (Madness)
  • Têtes plombées : Deep Jig (Berkley) 17 g, artisanales (17-21 g)
  • Leurres favoris : X-Layer Curly (Megabass), Slick Shad (Fox), Madfin (Madness), One Up Shad (Sawamura)

Henri aime coordonner les couleurs de la tête plombée et du leurre. Il les repeint toutes (poudre plastifiante Optimum TP), parfois même en deux couleurs pour coller avec ses leurres favoris.
Crédit photo :

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