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Leurres : les créatures atypiques pour la pêche du sandre

Lorsqu’il est dans son emballage, un leurre souple de type créature ou écrevisse peut vous faire penser à un véritable épouvantail sorti de nulle part. Oui peut-être, et pourtant lorsqu’il est dans l’eau, ce leurre en plastique souple muni de ses multiples appendices agit souvent comme une bouchée irrésistible pour les sandres. Je vous propose de passer en revue les raisons pour lesquelles ces leurres atypiques sont si intéressants pour la pêche du sandre !

Dans la plupart des cas, les pêcheurs de sandres préfèrent davantage les leurres souples de type shad ou finesse qui produisent une action d’apparence naturelle similaire à celle du poisson fourrage. Cependant, on peut remarquer que les modèles créatures et craws viennent peu à peu jouer le trouble-fête en suscitant à juste titre un engouement de plus en plus important. Cette nouvelle approche offre l’avantage qu’elle n’impose pas de matériel spécifique et qu’elle peut très bien se faire avec celui que vous destinez habituellement à la pêche du sandre aux leurres souples. Un ensemble composé d’une canne medium ou medium heavy très tactile et d’un bon moulinet en taille 3000 garni d’une tresse 8 brins 0,13 mm procure un confort et une sensibilité optimale. Si une simple tête plombée conviendra pour certains leurres, les montages comme le cheburashka, le rubber jig et l’hameçon texan utilisé sous divers variants conviendront davantage à ce type de leurres. En résumé, il suffit de choisir quelques leurres, d’adapter une paire de montages, et vous êtes prêt pour l’aventure.

Un ensemble composé d’une canne medium ou medium heavy très tactile et d’un bon moulinet en taille 3000 garni d’une tresse 8 brins 0,13 mm procure un confort et une sensibilité optimale.
Crédit photo : Benoît Degraux

Formes atypiques, l’ADN qui fait leur force

En général, les créatures qui conviennent bien pour la pêche du sandre ont une taille qui varie de 3,5" (8 cm) à 5" (12,5 cm) mais certaines marques proposent des versions plus petites de 2" (5 cm) à 3" (7,5 cm), bien adaptées pour la pêche en finesse. Aujourd’hui, les différents fabricants produisent des leurres avec des styles de corps et des appendices très différents, créant ainsi des produits quasi « uniques » qui génèrent des actions et des vibrations très différentes. Parmi les nombreux modèles présents sur le marché, vous avez vraiment l’embarras du choix avec des leurres fabriqués au Japon ou aux États-Unis conçus initialement pour le black-bass et des modèles européanisés de très bonnes qualités.

Un beau spécimen pris sur une écrevisse Pure Craw.
Crédit photo : Benoît Degraux

Quelles couleurs choisir pour le sandre ?

Si les leurres souples en forme de créatures sont disponibles dans une grande variété de coloris, les teintes foncées avec des nuances de bleu, brun, noir, vert, rouge dominent largement les gammes. Parmi celles-ci, une petite sélection de teintes sera suffisante pour aborder la pêche. Pour les situations d’eau claire, essayez le coloris green pumpkin, le watermelon ou encore le fameux motor oil qui passent partout. Pour les eaux plus chargées, optez davantage pour des coloris qui se démarquent comme le black/blue, le black/chartreuse voire un chartreuse/lime.

Les écrevisses font partie des créatures incontournables.
Crédit photo : Benoît Degraux

Jouez sur le volume des leurres

En action de pêche, on peut constater que la taille plus volumineuse de certains leurres s’avère souvent très intéressante pour séduire les beaux sandres. Dans ce cas, monter en taille est une première possibilité, mais l’utilisation d’un jig s’avère aussi un excellent moyen pour donner du volume sans augmenter la taille du leurre et, par définition, le poids du montage. Il est d’ailleurs fréquent que plusieurs passages avec une créature sur une tête plombée classique laissent le sandre indifférent, alors que le même leurre équipé d’un rubber jig qui offre une plus grosse bouchée, provoque la touche du sandre au premier lancer.

Misez sur le changement

Pour l’avoir vécu à de nombreuses reprises, il arrive souvent, en raison de différents facteurs, que le sandre soit inactif ou totalement désintéressé face aux leurres classiques qui passent devant son nez. Le passage d’un leurre atypique telle qu’une créature ou une craw représente pour lui quelque chose de différent qui trompe sa vigilance, attise sa curiosité et stimule très souvent son opportunisme lorsqu’il croit être face à une belle écrevisse ! Pratiquer une pêche au lancer avec une récupération entrecoupée de petits rebonds et surtout de pauses sur le fond est certainement la technique la plus adaptée pour présenter une belle créature. En fonction du modèle du leurre et de sa forme, on peut l’utiliser avec différents montages dont la plombée peut varier de 2 g à environ 20 g en fonction des conditions et de l’endroit.

Montage têtes plombées

Lorsque le corps est suffisamment épais, on peut envisager d’enfiler le leurre sur une tête plombée sabot qui permettra de maintenir le leurre sur le fond avec les pattes tendues vers le haut, comme le fait une écrevisse ou encore sur une tête plombée football jig équipée d’un système anti-herbe qui permettra une prospection dans les endroits plus encombrés. La forme spécifique de certaines plombées imposera au montage une position totalement verticale du leurre posé sur le fond.

Les écrevisses de type Yum Papi et Crawbug montées sur des rubber jig, bien maniées, sont très efficaces sur le sandre.
Crédit photo : Benoît Degraux

Montage rubber jig

Le rubber jig, largement utilisé par les pêcheurs de black-bass, est également très efficace pour la pêche du sandre. Sur ce montage, il suffit d’enfiler le leurre sur l’hameçon comme sur une tête plombée classique ou de le fixer simplement par le nez. Dans les deux cas, le leurre fait office de trailer avec la particularité de donner du volume mais surtout de ralentir fortement la descente du montage lors des phases d’animations. Au contact du fond, la multitude de petits brins composant la jupe associée aux appendices du leurre qui bougent au moindre mouve ment est une véritable provocation pour les sandres !

L’articulation du montage cheburashka lui confère une action particulièrement appréciée par les sandres
Crédit photo : Benoît Degraux

Montage cheburashka

Le système cheburashka est composé d’une plombée sphérique articulée et amovible associée à un hameçon texan large (Wide gap 2/0 à 5/0) sur lequel on vient placer le leurre. Ce système a l’avantage de pouvoir s’adapter à la majorité des leurres, de pêcher les zones dégagées ou encombrées et de s’accommoder parfaitement à tous les types d’animations. Son articulation lui confère une action particulièrement appréciée par les sandres. Ils adorent ça ! 

Le montage tête plombée texan est constitué d’une plombée fixe coulée sur la tête d’un hameçon texan sur lequel il suffit d’installer le leurre en veillant à ce qu’il soit en butée contre le plomb.
Crédit photo : Benoît Degraux

Montage tête plombée texan

Ce montage est constitué d’une plombée fixe coulée sur la tête d’un hameçon texan sur lequel il suffit d’installer le leurre en veillant à ce qu’il soit en butée contre le plomb. Son effet est sensiblement identique à une tête plombée classique avec l’avantage de limiter les accrochages. Quand les sandres ramassent, privilégiez les longues pauses En général, la méthode de récupération que vous utilisez pour animer vos shad et/ou finesse fonctionnera également pour animer les créatures et craws. Si, en temps normal, les sandres saisissent souvent le leurre lors de la pause en suspension ou lors de la phase descendante, ici cela se révèle souvent être l’inverse. Les sandres que l’on essaye de tromper adoptent un comportement assez différent en attaquant plus volontiers le leurre lorsqu’il est posé sur le fond et immobile. Inutile de dire que dans de telles conditions, il est vraiment important de réaliser de longues pauses sur le fond. Et si rien ne bouge, rien ne vous empêche de faire un passage énergique en mode fuite de l’écrevisse.

Une tête plombée football jig équipée d’un système anti-herbe permettra une prospection dans les endroits plus encombrés.
Crédit photo : Benoît Degraux

Une créature en verticale, ça peut faire mal

Face à certains postes qui méritent une prospection verticale, le long d’un quai, d’une pile de pont, ou au milieu d’un éboulis de pierres, dandiner une créature en réalisant des petits écarts lors de chaque tirée est une méthode très efficace pour faire déclencher un sandre qui fait sa sieste sur la structure. En lac de barrage, animer une créature au milieu de bois noyés provoque des mouvements de déploiement et de rétraction des appendices qui ont un réel pouvoir de provocation sur les sandres. Impossible de parler de verticale sans y intégrer la technique du dropshot, qui se révèle parfaite pour présenter en douceur une petite créature qui frétille de toutes parts.

Montage carolina et créatures, une combinaison de premier choix

À la manière de la tirette des anciens, une créature installée sur un montage carolina est une solution imparable pour peigner une grande zone dégagée. Une plombée de 6 à 14 g placée sur un corps de ligne en fluorocarbone de 0,30 mm et un bas de ligne d’environ 70 cm de fluorocarbone 0,25 mm muni d’un hameçon texan numéro 3/0 suffisent à faire glisser calmement le leurre à proximité du fond. Lors des pauses, le leurre a tout le loisir de descendre lentement les quelques dizaines de centimètres qui le séparent du fond.

Les sandres adorent

Peu importe à quoi elles ressemblent, ces créatures munies de pattes et d’appendices vibrent, virevoltent au moindre mouvement. Elles ont sans conteste un pouvoir attractif évident sur le sandre. Qu’elles soient assimilées à une écrevisse, un ver, ou simplement un intrus inconnu, les sandres en raffolent, et ça, c’est le plus important pour nous. Profitons-en !

Attractant, pensez à recharger vos leurres

Dans la plupart des cas, les leurres de type créature craw intègrent des produits attractants au sein même de la matière ou sous forme de produit de trempage dans l’emballage. En action de pêche, pensez à recharger vos leurres en utilisant si possible le même produit ou, à défaut, un arôme similaire (crawfish, crustacé, anis). Durant les longues pauses du leurre sur le fond, les sandres ont du temps pour analyser le montage et percevoir les odeurs qui peuvent les pousser à attaquer plus vite ou plus franchement.

 

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