Nénuphar, potamot, myriophylle et dans certains endroits jussie, abondent dans nos cours d’eau. Les températures estivales leur ont permis de croître au maximum et ces parterres végétaux sont parfois très durs à pêcher tant ils sont compacts. On peut séduire le brochet avec des spinners baits, des leurres souples montés en texan ou utiliser des leurres durs de type stickbaits ou popper ainsi que nous l’avons vu dans le dernier numéro pour traquer les perches. Mais il existe d’autres poissons nageurs, encore plus efficaces pour ce carnassier.
Crédit photo : Lyonel Chocat
Un peu de profondeur
Les leurres présentés ici ne peuvent être utilisés qu’en présence d’une petite surface d’eau libre au-dessus de l’herbier. De quelques centimètres pour les modèles les plus flottants à une vingtaine pour ceux évoluant juste sous la pellicule mais dont les gros triples pendent sous le corps et demandent un peu plus de hauteur d’eau! Dans les zones de nénuphars ou si les herbes touchent la surface, rien ne vaut une grenouille en matière souple munie d’un hameçon double protégé, conçue à la base pour la traque des black-bass !
Les cranks de surface
J’ai utilisé avec succès un ancien crank Harashi de Storm dont la bavette positionnée verticalement lui permettait de se dodeliner en surface, comme un gros insecte ou un rongeur. Il mesurait environ 7 cm de longueur et m’a permis de capturer de beaux black-bass et ma grande surprise de jolis brochets qui venaient le cueillir avec d’excitantes chandelles alors qu’il y avait au moins deux mètres d’eau libre au-dessus des herbiers. Ce leurre repose en paix dans un arbre inaccessible ! Il n’était pas énorme et lorsque j’ai attaché pour la première fois le Grenade de Megabass au bout de ma ligne ce fut un choc ! Ce leurre-là mesure 10,8 cm et pèse 45 g. C’est un boulet de canon que l’on propulse loin ! Avec sa bavette courte et plate à l’avant il ne descend pas profond. On peut même le faire nager en surface en réduisant la vitesse de récupération. Il bascule sur ses flancs avec un rolling et un wobbling très marqué. Il déplace beaucoup d’eau et n’est pas discret ! Ça tombe bien on lui demande d’attirer les brochets de loin et de les décider à sortir du couvert herbeux ! Autre crank du même acabit, le Tyran de Digital Squad Fishing, qui vous avait été présenté dans sa grosse version, 10 cm et 70 g. Ce wakebait, c’està-dire leurre qui laisse un sillage derrière lui en surface, est désormais disponible dans une taille inférieure, 8,5 cm et 42 g tout de même. La technique de pêche avec ses trois modèles est simple, on lance, on ramène au-dessus des herbiers ou des bois morts immergés avec quelques pauses. C’est moins technique que l’animation d’un stickbait ou d’un popper.
Crédit photo : Lyonel Chocat
Bruyant
Si le Grenade est silencieux ou presque, son cousin, toujours de chez Megabass, le I Jack est quant à lui plus que bruyant ! C’est même sa marque de fabrique. Je n’avais jamais entendu un leurre faire autant de bruit sur l’eau lorsqu’on le ramène. C’est vraiment quitte ou double au niveau des touches. Soit les poissons réagissent bien et montent dessus comme des fous, soit ils doivent se tasser encore plus sous les feuilles pour amortir le son grave et sourd de la bille interne ! Ce lest en tungstène est installé sur un drapeau qui désaxe fortement l’I Jack dans sa nage. Suivant la vitesse de récupération on peut faire descendre ce crank shallow runner juste sous la surface ou au maximum à environ 20 cm. Il mesure 11 cm et pèse 26 g ce qui permet d’utiliser une canne d’une puissance moyenne.
Crédit photo : Lyonel Chocat
Un jointed pour le volume
Dernier leurre que j’ai découvert et utilisé cette année c’est le Blast Bone d’Illex. Il existe en deux tailles, j’ai pêché avec le plus gros modèle, 190 SF, qui mesure 19 cm de longueur et pèse 51 g. Son petit frère demande un matériel moins puissant pour le lancer puisqu’il mesure 15 cm et ne pèse que 26 g. Ces deux modèles disposent d’une bavette quasi verticale qui va pousser de l’eau et faire un peu plonger le leurre sous la surface. Le corps en deux parties produit un bruit caractéristique sous l’eau. Gros avantage, le leurre est équipé d’une queue très souple en élastomère qui continue de vibrer et bouger même lorsque vous faites une pause dans la récupération. Cela peut déclencher l’attaque du brochet. Attention toutefois à ne pas mélanger ce type de queue avec d’autres leurres souples car cela peut la faire fondre. Tout comme le Grenade, le Tyran et l’I Jack, ce Blast Bone va provoquer des attaques brutales. Les brochets s’extirpent de la végétation et viennent engamer le leurre en se retournant sous la surface. Très souvent, entraînés par leur élan, ils sortent de l’eau. Grosse montée d’adrénaline et ferrage appuyé s’en suivent normalement !
