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Tout savoir sur le spinnerbait, un leurre quasi universel

Un peu comme le fut longtemps la cuiller tournante, dont il est de toute évidence dérivé, le spinnerbait doit être considéré comme un leurre quasi universel. Il peut en effet prendre absolument tous les carnassiers (brochet, black-bass, silure, sandre...) dans un grand nombre de situations différentes. Au-delà d’une efficacité jamais démentie, son principal atout, sa grande simplicité d’utilisation, ne doit pas occulter certaines subtilités dans le choix de tel ou tel modèle.

Si vous pensiez qu’un spinnerbait, c’est un spinnerbait, un point c’est tout… cet article risque de vous faire changer d’avis ! C’est qu’il en existe une grande variété de tailles, de grammages, de types de palette ou de coloris qui doivent être choisis avec soin pour obtenir à la fois les meilleurs résultats et les meilleures performances, en termes de confort de pêche, distances de lancer, bonne profondeur, etc.

TYPE OUVERTURE LONGUEUR PALETTE ARMATURE HAMECON POIDS TOTAL
1 Micro Spinner 30 mm 6 cm n°0 à 3 70 à 80/100 n°2 à 1/0 6 à 8 g
2 Petit Compact 35 à 40 mm 7 cm n°2 à 3 80 à 90/100 n°1/0 à 2/0 10 à 13 g
3 Spinner Compact 35 à 45 mm 7 cm n°3 à 3,5 80 à 90/100 n°1/0 à 2/0 15 à 20 g
4 Spinner Standard 60 à 65 mm 8,5 cm n°3 à 4 90 à 100/100 n°3/0 à 4/0 20 à 25 g
5 Gros Spinner 75 à 80 mm 10 cm n°3,4 à 4,5 100 à 120/100 n°4/0 25 à 40 g
6 Spinner Big Bait +80 mm +13 cm n°5 ou + 130/100 > à n°4/0 + 50 g

Les tailles

En matière de taille, on trouve de tout, du micro spinner au magnum big bait (voir tableau ci-dessus). On pensera peut-être que je coupe les cheveux en quatre avec mes six tailles mais je garantis qu’en action de pêche les différences de ressenti et de comportement sont flagrantes. D’ailleurs pour exploiter la totalité de ces six tailles, il faut disposer de trois ou quatre cannes de puissances différentes. Mais quelle taille choisir ? Une approche logique consiste à opter pour celle adaptée à l’espèce visée. Sans être une erreur, ce n’est pas non plus si simple puisque, pour chaque espèce au moins, quatre des six tailles décrites sont exploitables. Il n’y a donc pas une et une seule taille optimale par espèce.

Il y a un vrai décalage entre une certaine complexité, s’agissant de la conception et de la fabrication d’un spinner –et donc de son choix–, comparée à l’extrême simplicité de son utilisation sur l’eau. 
Crédit photo : Pierre Fernandès

Pour le black-bass, le spinner standard est le n°4 mais il est fréquent que les résultats soient meilleurs en utilisant la taille au-dessus (n°5) pour jouer sur la provocation ou au dessous (down sizing) face à des poissons éduqués ou inactifs. Un n°2 en particulier, ce que j’appelle «petit spinner compact», fait parfois des miracles par temps calme et ensoleillé, quand le standard fait office d’épouvantail. Il s’agit d’un petit leurre à une seule palette de taille modeste, avec jupe peu fournie et sans trailer, qui doit passer pour un genre de gros insecte ou de petit poisson. En résumé, la taille, c’est important. Sur ce point, le spinnerbait se rapproche beaucoup du leurre souple.

Sa polyvalence n’est pas une vue de l’esprit et toutes les espèces, sandre compris, sont prenables au spinner. 
Crédit photo : Michel Tarragnat

La dynamique

Ce que j’appelle la dynamique d’un spinnerbait obéit à un ensemble de critères: aérodynamisme (performances de lancer), profondeur de nage, tirage (résistance à la traction), comportement sur un relâcher ou une accélération. Tout ça détermine si le spinner va bien pêcher ou pas dans les conditions rencontrées. Même si la jupe et l’éventuel trailer (leurre souple ajouté sur l’hameçon) jouent un rôle, le dynamisme dépend essentiellement de la combinaison grammage-palettes. Le principe est le suivant : plus le plomb est lourd et la palette petite, mieux le leurre se lance, plus il pêche profondément et plus les vibrations sont rapides (haute fréquence). Inversement, un faible grammage associé à une ou plusieurs grosses palettes donne un leurre qui se lance mal, plonge très peu et émet de grosses vibrations de basses fréquences. Entre ces deux extrêmes, toutes les combinaisons sont bien sûr possibles : léger avec petite palette, lourd avec grosses palettes, différents styles de palette, ajout d’un trailer qui augmente la portance, etc. Il n’existe donc pas deux spinnerbaits identiques.

C’est le petit point faible. Mieux vaut ligaturer la jupe pour éviter de la perdre. 
Crédit photo : Michel Tarragnat

Les conditions de pêche

Bien choisir est alors affaire de circonstances : tenue du poisson (plus ou moins profond), pression de pêche (si elle est importante, baisser la taille), température et degré d’agressivité (qui déterminent la vitesse de récupération). Pour rester concret voici trois exemples :
1. Pêche très peu profonde (50 cm)
Tête légère (7 ou 10,5 g) avec palettes moyennes (n°3 ou 4), jupe fournie et trailer. Ça va planer un max et permettre de ramener lentement sans racler le fond ou les herbiers. Performances de lancer passables à médiocre en cas de vent. Un micro spinner ou petit spinner compact peut aussi le faire quitte à ramener plus vite et canne haute.
2. Pêche peu profonde (0,50 à 2 m)
Quasiment tous les spinners à l’exception des plus lourds sont capables d’exploiter cette tranche, zone de confort de ce leurre. L’important est de savoir si on veut passer près de la surface, ou plutôt entre deux eaux, ou près du fond, et à quelle vitesse. Le simple fait de jouer sur cette dernière change la profondeur de nage, mais si on veut une profondeur précise avec une vitesse précise alors il faut choisir son spinner en fonction. On ne peut pas pêcher vite et au ras du fond avec un modèle léger à grosse palette, tout comme on ne peut pas pêcher lentement sous la surface avec un truc lourd à petite palette.
3. Pêche profonde (3 à 6 m et +)
Il faut ici un modèle assez lourd (21g) équipé d’une seule palette pas trop grosse (une n°3, par exemple) et pas de trailer (ou alors vraiment très fin). C’est le spinner à sandre par excellence. Autre option (brochet, black-bass) : un modèle à grosse palette très lourd (30-40 g). On aura compris le principe de la dynamique. Il ne faut pas hésiter à faire des essais, changer de palette ou de trailer, etc. Avec l’habitude, quand ça pêche bien dans les conditions rencontrées, on le sent tout de suite. Quand ça pêche mal aussi…

Le black-bass est sans doute l’espèce la plus réceptive aux signaux multiples envoyés par un spinnerbait bien ramené. Il peut prendre un gros comme un petit.
Crédit photo : Michel Tarragnat

Les trailers

L’ajout d’un leurre souple est facultatif et je m’en passe autant que possible car ça dénature plus ou moins la nage. Mais ça peut donner plus de volume, ajouter une petite touche de couleur, faire planer et faciliter l’aspiration. Mieux vaut éviter les gros trailers, style shad dodu de 13 cm ! Ce n’est plus du spinner c’est du leurre souple à palette… mais ça marche aussi. Plus un trailer est fin (worm), moins il interfère. Plus il offre de surface portante (écrevisse, créature) plus il fait planer. S’il a une nage forte (shad à caudale), ça tire plus et pêche moins profond.

Le poids de la tête plombée, qui assure l’équibre du leurre pendant sa récupération, est évidemment un des éléments importants pour orienter son choix. C’est souvent la seule donnée chiffrée indiquée par le distributeur. 
Crédit photo : Pierre Fernandès

Les palettes

Le choix de formes est vaste d’autant que les marques ont à cœur de personnaliser les leurs. Bien que n’y accordant pas une énorme importance (la taille importe plus à mes yeux), j’ai un faible pour les formes arrondies : Colorado, Indiana ou French Blade, c’est-à-dire style Aglia. Moins utilisées que la feuille de saule, elles pulsent davantage. Je trouve que la qualité des vibrations est meilleure mais c’est très subjectif, cela n’engage que moi.

Une palette de forme allongée, dite en « feuille de saule», tire assez peu mais génère beaucoup d’éclats lumineux. 
Crédit photo : Pierre Fernandès

La forme Colorado, la préférence de Michel, vibre très intensément et va résister bien plus fort à la récupération.
Crédit photo : Pierre Fernandès

L'armature

Le diamètre de la corde à piano doit être adapté à la taille du spinner mais, à moins de les faire soi-même, on n’a guère le choix. En revanche, il faut choisir entre attache ouverte ou fermée, même si la question ne se pose qu’en présence de brochet. S’il n’y en a pas, toutes les attaches se valent, on noue le nylon sur la courbure. S’il y en a, j’utilise un bas de ligne acier car il est fréquent qu’ils engament un spinner compact entièrement. Qui dit crinelle dit attache fermée, sinon l’agrafe coulisse lors du lancer ou du combat. Il existe des spinners à attache torsadée (également plus robustes) mais on peut aussi fermer une attache ouverte. Inox ou titane ? Je répondrai à cette bonne question quand j’aurai trouvé un spinner en titane qui ne casse pas au bout de quelques poissons, voire au premier !

A gauche : joint tonique. En haut : bricolage maison cuivre + étain. A droite : torsade d'origine. En bas : tronçon de gaine silicone.
Crédit photo : Pierre Fernandès

 

 

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Magazine n°930 - Novembre 2022

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