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Sharpshooting : pêche des pélagiques avec Rémi Seigler sur le lac de Vouglans

Rémi Seigler est un pêcheur complet qui aime les défis. Nous l’avons accompagné dans le Jura, sur le célèbre lac de Vouglans, pour une belle démonstration de traque des poissons pélagiques appelée sharpshooting, une approche pointue mêlant recherche intensive au sondeur et lancers ultra précis. Exigeante mais très efficace.

Ancien tonnelier devenu guide de pêche, Rémi Seigler bénéficie d’une belle réputation d’expert en matériel dédié à la pêche des carnassiers. Après une courte période de partenariat avec la marque Westin, en 2020 il a intégré pleinement cette entreprise pour laquelle il développe de belles gammes de produits carnassiers.

Une météo à double face n’a pas beaucoup aidé notre invité ce jour-là. Tantôt ciel bleu et grand soleil, tantôt apocalypse et pluie intense… Cela n’a pas empêché Rémi de rester concentré, l’œil vissé sur l’écran du sondeur. 
Crédit photo : Lilian Fautrelle

Une météo difficile

C’est avec joie que je retrouve ce vieil ami, pêcheur de talent, pour une sortie dans le Jura, sur le lac de Vouglans. Au téléphone, Rémi m’avait particulièrement intrigué en évoquant une approche assez exigeante dont il s’est fait, semble-t-il, une spécialité ! Après l’été infernal que nous avons vécu, c’est sans surprise que je découvre un lac particulièrement bas. La météo nous promet les quatre saisons dans la journée, ce qui ne facilitera pas forcément notre tâche. Ce matin, le ciel est bien bas et menaçant lorsque nous voguons tranquillement vers les premiers postes.

Un bel écho vient d’être repéré. Rémi doit tout d’abord prendre le temps de stabiliser son bateau car son lancer, dans l’axe de portée de la sonde, doit être parfait. Cette précision extrême est un élément constitutif de ce qu’on appelle le sharpshooting.
Crédit photo : Lilian Fautrelle

Pas plus bas que 10 m

Sur le trajet Rémi m’explique sa mystérieuse approche : « Au large des plages et des falaises, avec une sonde Live, je vais chercher les échos de tous les poissons pélagiques qui avoisinent le mètre, explique-t-il. C’est bien simple, je règle la profondeur maximum du sondeur à 10 m, nous ne verrons pas ce qu’il y a en dessous ! » C’est que Rémi ne veut faire aucun compromis pour remettre ses poissons à l’eau dans les meilleures conditions. Il estime que, pris plus bas, le brusque changement de pression subi par n’importe quel poisson remonté est presque toujours fatal. En outre, piqué haut dans la couche d’eau, et quelle que soit l’espèce, chaque touche, chaque combat devient un plaisir incroyable. « Les frappes des sandres t’arrachent la canne des mains, les brochets attaquent comme des balles, s’enthousiasme-t-il. Et puis avec le silure, le combat est un régal sur ces cannes légères. »

Rémi n’hésite pas à faire confiance à divers attractants, toujours à portée de main sur le bateau, histoire de booster l’efficacité de ses leurres souples. 
Crédit photo : Lilian Fautrelle

Super précision

Car bien sûr, en procédant ainsi, il ne s’agit pas des géants que l’on affronte en pêche spécifique du silure, mais les sensations sont tout de même top. Si Rémi repère quelques échos de gros silures de temps à autre, il ne les attaque pas, le matériel qu’il utilise pour cette stratégie, relativement léger, n’étant absolument pas prévu pour ça ! Cette stratégie, appelée parfois sharpshooting (tir de précision en anglais), permet de repérer la position des poissons ainsi que leur éloignement grâce à la sonde Live. Pour le pêcheur, il s’agit donc de réaliser un lancer d’une très grande précision, pile dans l’axe du poisson et, si possible, un peu derrière lui afin de lui faire passer le leurre devant. Pas si simple ! Un lancer approximatif, et le poisson s’enfuit. Et même quand le lancer est parfait, que le poisson commence à suivre le leurre, les refus sont fréquents.

Avec son matériel prévu pour capturer aussi des brochets et des sandres, Rémi délaisse volontairement les éventuels très gros silures dont il croise la route. Mais celui-ci, qui sonde à l’aplomb du bateau, quoique de taille modeste, ne s’en laisse pas conter.
Crédit photo : Lilian Fautrelle

On voit tout

C’est d’ailleurs ce qui nous arrive aujourd’hui lors de nos premières traques. Ce qui ne m’empêche pas de trouver d’entrée cette approche addictive… Comparée à une pêche en linéaire classique, on a là la certitude d’être suivi, on voit sur l’écran le poisson suivre le leurre. En fonction de ça, Rémi a mis au point une méthodologie mathématique, limite chirurgicale, qui lui permet généralement de trouver le leurre du jour et la manière de déclencher les attaques ! Avant d’entamer cette chasse aux pélagiques, Rémi a préparé deux LiveCast W3 (Westin), des cannes qu’il a contribué à concevoir très spécifiquement pour cette approche. La première est une 30-80 g pour 2 m, dédiée au lancer des leurres finesses, grubs et shads de taille moyenne (13 à 20 cm) sur des bas de ligne en fluorocarbone (50 à 60/100). La seconde est plus puissante (60 à 140 g) et plus longue (2,23 m), conçue pour de gros voire très gros shads sur des bas de ligne fluoro (100/100). Sur le bateau, les boîtes de leurres dévoilent un vaste éventail… À partir de ce moment-là, la folle rotation des leurres commence. Tous les deux ou trois lancers réussis puis suivis mais non sanctionnés d’une touche pour le même leurre, Rémi change ! Et ce matin, c’est une valse ininterrompue jusqu’à ce que, après un orage, la première touche claque enfin !

Après plusieurs refus, ce premier petit silure a finalement craqué pour le shad blanc nacré habilement présenté par Rémi. Un bon début.
Crédit photo : Lilian Fautrelle

Silure ou borchet ?

Un petit silure de 80cm, après avoir craqué sur un petit shad blanc nacré, rejoint l’épuisette. Le temps de remettre ce premier poisson à l’eau, un franc soleil perce la couche nuageuse dégageant un large ciel bleu. Immédiatement, Rémi s’adapte à cette nouvelle donne et monte un shad argenté à tête bleue, rappelant les ablettes aperçues dans les couches supérieures. Un écho imposant se dessine à 20 m, sur la droite du bateau, et Rémi marque un temps d’observation : « Ça peut faire dans les 1,30m, estime-t-il en exécutant parfaitement son lancer de précision. C’est un silure ou, coup de chance, un parpaing de brochet ! » Sur l’écran, je vois le leurre descendre puis le poisson se retourner juste avant que Rémi lance, un peu crispé : « Pendu ! » Quelques secondes plus tard, le miracle n’a pas eu lieu, c’est un silure… Le combat est superbe dans cette eau qui a retrouvé sa transparence sous le soleil au zénith. Rémi parvient à glisser, non sans mal, ce second poisson dans l’épuisette. Au loin, de nouveaux nuages bas semblent approcher. Suivent quelques échos timides et des lancers pas simples, sous de fortes bourrasques puis un écho de taille, très haut dans la couche d’eau, à moins d’un mètre sous la surface, sur une zone profonde de 40…

Le shad est le leurre de base de Rémi, le jeu consistant à trouver le plus vite possible celui qui fonctionne le mieux.
Crédit photo : Lilian Fautrelle

Brochet !

Rémi stabilise au mieux le bateau avant de lancer. Le prédateur est sûrement à l’affût des bancs d ’ablettes innombrables qui prennent le soleil juste sous la surface. Le leurre de Rémi est à peine tombé que le poisson est déjà dessus ! Un joli combat s’engage et cette fois, c’est un brochet qui rejoint à son tour l’épuisette. Une masse de nuages bas s’amoncelle au-dessus de nos têtes et, en route pour une petite pause déjeuner, nous terminons notre trajet sous une pluie battante.

Ce joli sandre est venu clore en beauté une journée où la pêche ne fut certes pas si facile mais très instructive. 
Crédit photo : Lilian Fautrelle

Les sandres

Après cette interruption qui a vu passer les ondées les plus violentes, nous profitons d’une courte éclaircie, sous un soleil radieux. Rémi file au large d’une plage de fins graviers qu’il sait fréquentée par les sandres le soir. Les échos détectés sont un poil plus profond, entre huit et dix mètres, comme si les pluies avaient fait descendre les poissons. Sans vraiment changer de pattern, il ajoute un petit lest sous la tête du shad pour passer plus creux.

La sonde Live opère de manière horizontale, ce qui permet de détecter les poissons devant et sur les côtés du bateau. Le cône étant restreint, elle est généralement montée sur une perche et dirigée dans la direction voulue. Pour libérer ses mains, Rémi l’a montée sur un ancien moteur électrique avec direction par câble et commande à pied. Il peut ainsi orienter sa sonde dans toutes les directions tout en gardant ses deux mains libres.
Crédit photo : Lilian Fautrelle

Addictif

Option payante : après un premier poisson décroché, un second sandre échoue dans l’épuisette. À l’arrivée, et malgré la météo, j’ai pu juger du bien-fondé de la méthode de Rémi qui permet de croiser des poissons de belle taille, toutes espèces confondues et qui pourrait bien venir allonger la liste de mes addictions… halieutiques.

Leurres : les choix de Rémi

Sandre, silure

  • Shadteez Slim (Westin)
  • Hypoteez (Westin)
  • Twin Teez V-Tail (Westin)

Brochet

  • Swim Glidebait (Westin)
  • Ricky the Roach (Westin)
  • Shadteez (Westin)

 

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