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Silure au poisson mort, variez les techniques

Le poisson mort a toujours été un excellent appât pour traquer les silures. C’est d’ailleurs grâce à ce dernier que la plupart des pêcheurs ont capturé leurs premiers glanes. Coup de projecteur sur ces techniques oubliées.

A ujourd’hui, lorsque nous parlons de pêche du silure au poisson mort, nous pensons immédiatement au mort manié ou à la verticale. Nous avons oublié que nos premières captures avec cet appât se faisaient souvent au posé, à l’aide d’une ligne rudimentaire constituée d’un plomb, d’un émerillon et d’un hameçon. Le poisson mort esché était généralement un gardon ou une ablette. Par le passé, cette simplicité a démontré toute son efficacité, et ces appâts morts restent particulièrement redoutables de nos jours. La majorité des passionnés de silure préfère des traques plus dynamiques aux pêches statiques d’attente. Et pourquoi ne pas mélanger ces deux techniques ?

Un poisson mort demeure un redoutable piège à silure.
Crédit photo : Damien Modrak

Le retour du poisson mort posé !

Le poisson mort reprend vie, si j’ose dire ! La technique du mort au posé, vieille comme le monde, revient sur le devant de la Seine (ou du Rhône d’ailleurs). Remise au goût du jour, cette présentation de l’appât est tout simplement redoutable, surtout lorsque les poissons sont méfiants. Et, il faut bien l’avouer, c’est le cas aujourd’hui dans la plupart de nos cours d’eau. Grâce aux technologies modernes, nous pouvons malgré tout améliorer les rendements de ces pêches en allant déposer nos appâts directement sous le nez des poissons. Aidé d’une embarcation, les lignes tendues à l’arrière du bateau, il y a fort à parier que l’attente sera de courte durée. Il faut cependant porter une attention particulière à la présentation des lignes et des appâts. Une nouvelle fois, une logistique des plus sérieuses doit être mise en œuvre pour préparer et pour réaliser ce type de pêche. Avoir une embarcation est un réel avantage pour déposer ses esches sous le nez des silures, afin d’éviter de longues heures d’attente à espérer qu’un poisson soit sur le poste. De plus, le poisson mort étant un mets habituel du silure, il n’y a pas besoin d’effectuer un amorçage préalable. À l’inverse des pêches aux pellets, où il faut souvent attendre une accoutumance et les effets de l’amorçage, avec ces appâts les touches sont très souvent rapides, dès lors que l’on est sur la bonne zone. Il ne faut donc pas hésiter à pêcher dynamique et à relancer les lignes toutes les 20 minutes.

Optez pour des lancers en souplesse.
Crédit photo : Damien Modrak

Les phases préparatoires

Pour pratiquer efficacement la pêche au posé depuis une embarcation, il est nécessaire de bien préparer son bateau. Cela va vous permettre d’améliorer la présentation des appâts. La position des supports de cannes est importante car ils évitent que les lignes se croisent en action de pêche. Ils doivent être positionnés soit au niveau du tableau arrière, soit sur l’un des côtés de l’embarcation, en fonction de la rive pêchée. Il est important que votre coque soit positionnée de trois quarts face au courant. L’avant du bateau doit être plus proche de la berge que l’arrière. Que ce soit sur la rive droite ou sur la gauche, il est nécessaire de respecter ce positionnement. Sur les zones permettant de poser une ancre, l’embarcation doit être stabilisée en deux points, afin d’éviter que le bateau ne tourne sur lui-même avec le vent et les courants. Un poids est placé à l’avant et un second est positionné sur le côté extérieur à la rive la plus proche. Le bateau se trouve ainsi écarté de quelques mètres du bord. Les lignes se présenteront alors de trois quarts aval par rapport au courant. Dans l’idée de pouvoir suivre le poisson pendant le combat, il convient de fixer une bouée à la corde de chaque lest. La bouée équipée d’un mousqueton, nous pouvons ainsi décrocher rapidement ces attaches pour suivre le silure lors du combat.

N’utilisez pas forcément d’énormes poissons appâts.
Crédit photo : Damien Modrak

En dérive, immobile !

Pour ceux qui n’arrivent pas à tenir en place, une autre technique s’offre à vous. L’utilisation d’un poisson mort en dérive est également efficace. Deux types de montures sont possibles pour présenter l’appât. La verticale sur monture à épingle est bien connue. Généralement, les passionnés utilisent ce genre de monture pour effectuer des animations, afin de donner vie au poisson mort. En restant immobile et surtout en rasant le fond, vous passerez inévitablement devant la gueule des silures. La canne en main, le scion au ras de l’eau, vous devez prospecter les fosses les plus profondes. Avec l’arrivée des eaux froides, les silures se regroupent dans les profondeurs des cours d’eau. Beaucoup moins utilisé, et pourtant redoutablement efficace, un montage « vertical » avec un long bas de ligne donne toujours de bons résultats. Habituellement employé pour la pêche au vif, ce montage simple est constitué d’un plomb, d’un émerillon et d’un bas de ligne.

Un montage simple qui permet une présentation très discrète
Crédit photo : Damien Modrak

Afin d’améliorer cette présentation, une astuce consiste à employer un anneau triple émerillons rolling. Ainsi, le montage ne vrille pas et l’appât reste toujours parfaitement présentable lors de la dérive. Pour réaliser ce montage, il suffit de raccorder une tresse de corps de ligne en 40/100 sur l’un des émerillons qui compose le triple rolling. Une fois la tresse attachée à l’aide d’un nœud de Grinner, vous devez raccorder un plomb d’environ 150 g sur l’un des deux émerillons restant à l’aide d’un petit anneau brisé. Enfin, le dernier œillet de l’émerillon disponible sert à raccorder le bas de ligne réalisé en tresse de combat de 100 à 150 kg, long d’environ 80 cm. Conçu à la base pour la pêche à la bouée, cet anneau composé de trois émerillons est un réel avantage pour cette technique du mort en dérive. Cet appât sera armé d’un hameçon simple de 1/0 à 7/0 et d’un triple allant de 1 à 2/0. L’hameçon simple sera piqué dans la narine du poisson mort et le triple sur le dos du poisson. Les meilleurs appâts pour cette traque restent les poissons blancs (gardon, brème, barbeau). L’efficacité de cette technique n’est pas réellement corrélée à la vigueur des appâts. Certains jours, la pêche au vif ne rapporte rien et, dans ce cas, il ne faut pas hésiter à sacrifier l’un de vos poissons pour tenter une pêche au poisson mort. Souvent, ce changement de stratégie déclenche l’appétit des silures, et les résultats sont à la clé. Une fois la ligne réalisée, la technique consiste à vous laisser dériver dans le courant en contrôlant légèrement la trajectoire. Imaginez que votre poisson mort dérive naturellement dans le courant. À l’aide du plomb, vous devez sonder le fond, afin de toujours rester à proximité (30 cm maximum). Un léger contrôle de la dérive à l’aide du moteur électrique permet de faire passer le poisson mort avant le plomb. Ce détail est important car si vous descendez trop vite, c’est le plomb qui passera en premier sur la tête du silure. La touche est assez particulière avec ce montage. La longueur du bas de ligne impose souvent un temps de retard entre le moment où le silure prend l’appât en gueule et la sensation de résistance. De ce fait, les touches ressemblent souvent à des tensions ou à des accrochages. Il faut alors garder la tension et observer la tresse. Si cette dernière descend le courant avec vous et que la tension est perceptible, ne vous posez pas de question et ferrez ! Le silure a pris l’appât en gueule et il descend le courant avec vous. Lorsque la touche se fait à contre-courant, vous vous poserez moins de questions. La violence du départ vous mettra immédiatement en contact avec le silure. Le combat va alors s’engager.

Comme toujours avec le silure, du matériel adapté est de rigueur.
Crédit photo : Damien Modrak

Bien adapter son matériel !

Pour une pêche en bateau à poste fixe au poisson mort, préférez des cannes dont la longueur est comprise entre 2,20 et 2,40 m. Cela permet d’écarter les lignes du bateau, mais également d’éviter les « salades » de lignes. Un moulinet de taille 5000 dont la bobine est garnie d’une tresse de 40/100 est parfaitement adapté à la technique. Évitez les tresses plus grosses, car elles vibrent trop dans le courant. Gardez à l’esprit que vos ensembles sont positionnés dans les supports. Pour les pêches en dérive, une canne plus courte est préférable. Plus légère, elle sera mieux adaptée à cette traque canne en main. Les tailles inférieures à 2 m permettent aux pêcheurs de mieux percevoir leurs lignes en action de pêche. Équipé d’un moulinet spécifique de taille 4000, l’ensemble reste léger et agréable à utiliser pour le pêcheur. La tresse du corps de ligne allant de 35 à 45/100, vous pourrez ainsi vous mesurer aux plus gros carnassiers de nos eaux douces. Une fois de plus, le silure nous permet de changer notre technique d’approche. Avec les nombreuses opportunités de traque que permet cette espèce, chaque pêcheur trouvera son angle d’attaque. Que ce soit du bord, en bateau, aux leurres ou aux appâts, le silure n’a pas fini de nous passionner !

Pour ces techniques au poisson mort, il est possible d’améliorer les effluves de l’appât. Lorsque les poissons sont frais, vous pouvez réaliser plusieurs entailles sur les flans des poissons morts. Si les poissons morts sont conservés au frais, d’un à trois jours, il est possible de les faire mariner dans différentes préparations, comme l’huile de sardine, l’huile d’halibut ou le viandox. Cette démarche permet d’améliorer la perception de l’appât par le silure et surtout de faciliter la prise en gueule par le carnassier.
Crédit photo : Damien Modrak

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