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Carpe au posé : construire son amorçage

Dans les grands milieux, il est obligatoire d’amorcer sur plusieurs jours pour espérer concentrer les poissons sur le poste. Un bon repérage est toutefois nécessaire pour déposer graines et bouillettes sur les lieux de nourrissage des cyprins. Les carpes ont des circuits et peuvent venir dans ce type de baie à des heures spécifiques de la journée.

Crédit photo Eric Deboutrois
Bien que l’on puisse pêcher sans amorcer, quand on peut le faire cela permet de concentrer et accoutumer les carpes. Et elles apprennent vite ! Périodicité et quantité vont dépendre des saisons, de la nourriture naturelle, de la densité de poisson et de l’épaisseur de votre porte-monnaie.

Du printemps à l’automne vous pouvez raisonnablement tabler sur deux à trois amorçages dans la semaine qui précède votre sortie de pêche. Par exemple le mardi et le jeudi, ou lundi, mercredi, vendredi, pour une pêche le samedi. À chaque fois, vous pouvez distribuer deux kilos de graines ou de bouillettes. Beaucoup disent que les carpistes amorcent trop, mais en réalité c’est très peu. Voici un calcul simple et objectif. Une carpe mange l’équivalent de 2% de son poids environ par jour. Avec 2 kg, vous calerez tout juste les dents creuses de 10 carpes de 10 kg (ou 20 de 5 kg), voire moins si vous prenez aussi en compte les brèmes, carassins, rotengles et autres poissons blancs qui s’inviteront à la table.

S'adapter au rythme des touches

En revanche, le jour de votre pêche, je vous conseille de peu, voire de ne pas amorcer du tout. Disons une dizaine de bouillettes par canne (à la fronde ou au tube lance-bouillettes) ou une pelle de graines (ou un Spomb ou deux) pour relancer l’activité, mais pas trop non plus, pour ne pas retarder les touches si vous n’avez que quelques heures ou une journée de pêche devant vous. Rappelez-vous que les carpes mangent peu, mais souvent. Pour avoir une touche, il faut qu’elles tombent sur votre esche au milieu de tous les autres appâts. Il sera toujours plus facile de rappeler avec quelques bouillettes ou graines au cours de la partie que d’en enlever une fois au fond. Comme elles apprennent vite, les carpes peuvent aussi vite déserter un poste après les premières captures. Si le rythme des touches baisse, essayez de pêcher un peu en périphérie de l’amorçage – elles sont peut-être en recul –, ou laissez carrément le poste se reposer. Changez de secteur !

Les mélanges de graines permettent de maintenir les carpes sur le coup très longtemps, car elles doivent fouiller le fond pour trouver les plus petites dont elles raffolent. 
Crédit photo : Eric Deboutrois

Avoir un plan B

Pour cela, vous pouvez préparer deux ou trois postes que vous pêcherez en alternance et que vous entretiendrez. Soulignons un autre avantage non négligeable à agir de cette manière : si, à votre arrivée, et par le plus grand des hasards bien sûr, il venait à y avoir un autre pêcheur sur « votre » poste, pas de stress, vous aurez ainsi un plan B, voire un plan C. Je parle d’expérience. C’est ce que j’ai fait pendant ma semaine de vacances en avril dernier, en ne pêchant que de jour, du bord. J’avais préparé trois postes pour la fin de la semaine, sachant que le samedi c’était l’ouverture du carnassier avec le grand week-end du 1er mai, donc une affluence légitime au bord et sur l’eau. J’ai amorcé le lundi, mercredi et le vendredi tout en pêchant d’autres postes. Enfin, le vendredi je n’ai pu amorcer que deux postes sur trois, vu qu’il y avait un pêcheur sur le premier. Samedi matin, sur le second poste, je n’ai pas eu une seule touche de la matinée. À 15 h, j’ai bougé d’un kilomètre environ pour aller sur le troisième poste. Et là, 15 minutes après avoir lancé mes esches accompagnées d’une petite chaussette soluble, j’ai eu une première touche, suivie d’une seconde, alors que la première carpe était encore dans l’épuisette. L’amorçage avait réussi. La suite est digne de Tartarin de Tarascon (avec des carpes à la place des lions) : j’ai pris onze carpes de 15 h 30 à 21 h, deux à l’heure ! Loin de moi l’idée de fanfaronner avec cette histoire, juste d’illustrer le fait que l’amorçage ne marche bien que s’il est réalisé là où se trouvent les poissons.

N’oubliez pas de visiter et pêcher les secteurs de roches ou d’éboulis, riches en écrevisses, très consommées par les carpes.
Crédit photo : Eric Deboutrois

Alternatives

Il est aussi possible de faire un gros amorçage d’entrée, par exemple un plein seau « Sensas » de graines, et d’attendre. Il faut vraiment être sûr de son coup et du cheptel, et avoir un peu de temps devant soi. Une alternative est de faire un amorçage sur le long terme, c’est-à-dire d’accoutumer les carpes pendant plusieurs semaines, sans les pêcher. Cela représente un investissement (appât de qualité, carburant) et nécessite aussi beaucoup de discrétion (amorcer tôt le matin ou tard le soir), vous comprendrez aisément pourquoi. Le but n’est plus simplement de concentrer quelques poissons, mais de tous les accoutumer, y compris les plus gros, à manger jour après jour en toute confiance. C’est une méthode terriblement efficace sur le long terme pour prendre régulièrement des gros poissons.

Une jolie carpe commune a découvert l’appât déposé par Éric au milieu d’un amorçage savamment dosé. Un poisson magnifique !
Crédit photo : Eric Deboutrois

Où amorcer ? 

Si vous ne savez pas où sont les carpes, je vous conseille de progresser par tâtonnement. Elles sont très opportunistes et il est possible de savoir s’il y en a dans le secteur sans amorcer, ou presque, et en étant mobile. Ce n’est pas une pêche de rendement, vous n’en prendrez peut-être pas ici ou là, mais vous comprendrez ainsi où elles sont pour construire votre amorçage au bon endroit. Pour cela, je vous conseille d’abuser des matières solubles ! C’est ce que nous verrons dans un prochain article.

Où trouver les carpes et amorcer ?

Les carpes cherchent l’oxygène, la nourriture, la température, la tranquillité, etc. Il y a grosso modo trois types de postes. Les zones de tenue correspondent à un endroit où les carpes stationnent plus ou moins longtemps pour satisfaire un préférendum, une zone oxygénée l’été ou à l’ombre des frondaisons ou encore proches d’obstacles cassant le courant. Les zones de nourrissage sont des secteurs moins profonds, où la lumière pénètre, permettant la pousse des herbiers concentrant les escargots. Pensez aussi aux poches de vase, aux secteurs rocheux avec des écrevisses ou boisés avec des colonies de dresseines. Enfin, les zones de passage sont situées entre les deux, elles ne produisent des touches que lorsque les bancs y passent. Il faut alors être patient !

 

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Magazine n°938 - Juillet 2023

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