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Tout savoir sur la plongée - Partie 2

Crédit photo Lilian Haristoy
Vous l'aurez compris, une fois que l'on maîtrise les quelques paramètres de la plongée évoqués dans le numéro précédent, on peut réaliser des images subaquatiques dans de bonnes conditions. Vous pouvez avoir le meilleur matériel du monde pour faire des images subaquatiques, si vous ne savez pas plonger, vous ne réaliserez rien de bon.

Dans la partie 1 de cette rubrique j'ai parlé du fait de ne pas faire de bruit quand on plonge, ce qui est une évidence lorsqu'on veut réaliser des images d'animaux sauvages. C'est un point important. Il faut aussi avoir une attitude zen dans l'eau, sans gestes brusques, à l’image des poissons qui évoluent à côté de vous, tranquillement. Si vous avez la bonne attitude dans l'eau vous avez fait 80% du chemin qui vous mènera aux images de carpes ou d’autres poissons. Les 20% restant c’est le matériel photo ou vidéo et même s’il n’y a rien de bien compliqué, là encore il y a quelques fondamentaux à connaitre.

Il faut garder la zen attitude !
Crédit photo : Lilian Haristoy

Une boîte à carpe

La gamme de matériel disponible sur le marché pour réaliser des images subaquatiques est assez large et elle s'est bien démocratisée depuis quelques années. Que je pense que j'ai commencé la photo subaquatique en argentique, avec des diapositives et un appareil compact, ça nous ramène peu après l'extinction des dinosaures ! Bref, si le temps passe vite ce n’est rien à côté de l’évolution de la technologie. Le monde de l'image subaquatique est assez vaste et technique, je n'aborderai que la photo dans cette rubrique. Même s’il y a des points communs, la photo et la vidéo restent deux pratiques très différentes. Je ne pratique la photo subaquatique qu'avec des boitiers hybrides ou reflex donc je parlerai que de cette gamme de produits. J'ai bien sûr réalisé des images avec des caméras d'action type GoPro mais en termes de photo cela reste très limité, c'est plus adapté à la vidéo qui connaît aussi des limites mais ça rend bien service.

Souvenirs d’un instant sub lors du tournage du DVD Carpe destination « Saône et Loire »
Crédit photo :

Qui dit appareil photo reflex dit évidemment caisson étanche pour aller sous l'eau. La majorité des caissons sur le marché sont des caissons de plongée capables d'aller à de grandes profondeurs et donc de supporter de grande pression ; il existe une multitude de marque, Hugyfot, Ikelite, Nauticam, etc.

Ce type de caissons est à flottabilité négative ou neutre, c'est à dire qu'une fois dans l'eau ils ne pèsent plus rien vu qu’ils sont équilibrés pour être facilement manipulables sous l'eau. De conception robuste pour résister à la pression, ils sont soit en aluminium, soit en matière polymère et de ce fait pèsent plusieurs kilos hors de l'eau.

Afin de bien mettre sa combinaison, rien de tel que de l’eau savonneuse
Crédit photo :

Attention à ne pas se tromper en achetant un caisson pour son boîtier, car il existe aussi des caissons en fibre carbone ou matière polymère destinés à la photo de surf, c'est à dire destinés à faire des photos à la surface de l'eau. D’une part ce type de caisson pour l'aquashot (Aquatech, Liquideye etc.) n’est pas fait pour résister à la pression de l'eau en profondeur (au-delà de 10m), et d’autre part son inconvénient majeur est qu'il possède une forte flottabilité. Cette dernière caractéristique est contraignante lorsqu'on plonge, il faudra donc lester son caisson sinon il ne descendra que très difficilement ce qui vous gênera dans vos plongées, même à faible profondeur.


Crédit photo : Lilian Haristoy

La majorité des caissons fonctionnent mécaniquement, c'est à dire que l'ensemble des accès aux boutons de réglage s'effectue par un relais mécanique sur le caisson. Il existe une marque Italienne (Easydive) qui réalise des caissons à fonctionnement électronique entre le boitier photo et le caisson, c'est une autre logique de réglage à laquelle il faut s'habituer, moins intuitive.

Si vous ne faites que du snorkeling il existe une multitude de produits peu encombrants et plus abordables pour réaliser des images sympas, comme des étuis étanches pour smartphone ou des caméras d'action. Comme je le disais plus haut, la gamme de produit disponible est très large et permet de s'adapter à toutes les situations et aux besoins de chacun.

Afin de bien mettre sa combinaison, rien de tel que de l’eau savonneuse
Crédit photo : Lilian Haristoy

Sous les feux de la rampe

Dans la pratique de la photo, l'élément indispensable reste la lumière or, sous l'eau son intensité diminue rapidement. C'est pour cette raison que dans la majorité des cas il est bon d'utiliser un objectif grand angle de 12 à 24mm, avec une ouverture maximum à environ f 2.8 afin de capter le maximum de lumière. Ce genre d'objectif, s'il possède une mise au point minimum assez intéressante, vous permettra de réaliser la majeure partie des images subaquatiques. Vous pourrez réaliser de belles images d'ambiance subaquatique et vous pourrez aussi avoir les poissons plein cadre sans trop de difficulté. Un poisson pas trop farouche approche ou se laisse approcher à un bon mètre environ, parfois moins, ce qui vous permettra de réaliser de bonnes images. Bien entendu il est possible d'utiliser un objectif de 50mm ou alors un objectif macro comme un 60mm macro afin de réaliser des images d’animaux aquatiques plus petits. Chaque situation déterminant le matériel à utiliser, il faut anticiper sa plongée et savoir ce que l'on veut faire avant même d'aller dans l'eau, pour prendre le bon. Pour photographier des carpes il sera bon d'utiliser un grand angle en pouvant aller jusqu'à un 70mm pour les plus grandes focales. La carpe est un poisson relativement gros qui rentre bien dans le cadre même sans être trop proche du poisson. Tout cela dépendra du style d'image que vous souhaitez faire.

A l’approche de l’épuisette
Crédit photo : Lilian Haristoy

Il peut parfois être utile d'utiliser des flashs additionnels que l'on fixe sur le caisson et qui fonctionnent par fibre optique avec le boîtier photo. Vous pouvez également utiliser des spots de lumière fixe, comme des lampes, afin d’éclairer le sujet. Cet ajout de lumière est à réserver aux situations où la lumière fait cruellement défaut et lorsque la qualité de l'eau s’y prête. En effet les particules en suspension ont tendance à refléter la lumière et à créer un phénomène de diffraction. Un éclairage en frontal du sujet aura ainsi tendance à faire ressortir les particules en suspension sur l'image, il est donc préférable d'utiliser les éclairages soit dans des eaux très limpides sans particule en suspension soit très près du sujet pour limiter le nombre de particules entre vous et le sujet. Une autre option qui n'est pas toujours facile à mettre en œuvre est d'éclairer la scène ou le sujet de façon latérale, ce qui permet d'avoir moins de diffraction et de particules à l'image. Pour ma part, j'utilise l'éclairage artificiel avec parcimonie et le réserve bien souvent aux images en macrophotographie. Néanmoins un éclairage photo de qualité et bien utilisé peut-être très utile pour mettre le sujet en valeur. J'aime travailler avec la lumière naturelle qui, la plupart du temps, créé des ambiances très particulières mais une fois encore il faut que l'eau soit assez claire pour laisser passer la lumière correctement. La majorité du temps et toujours selon la qualité de l'eau, on peut réaliser des images en lumière naturelle jusqu’à cinq mètres de profondeur, au-delà la perte de lumière est trop importante et change radicalement la donne. Cela fait partie de mes critères de plongée. Comme bon nombre de plongeurs nous recherchons des eaux claires qui sont tout de suite plus agréables et plus créatives en termes d'images. Mais des ambiances particulières peuvent être intéressantes à traiter dans des eaux plus sombres.

En snorkeling !
Crédit photo : Lilian Haristoy

La bonne attitude

Au-delà de la technique photo, je mettrai l'accent sur l'approche globale pour réaliser des images et appréhender le milieu aquatique. La plongée et la photographie subaquatique demandent de la rigueur et de la concentration. Il faut préparer à la fois son matériel de plongée et de photographie. Dans les milieux aquatiques une erreur de maintenance sur le caisson et c'est le drame si l'eau y rentre ! Dans cette pratique il y a beaucoup de technique mais finalement c'est l'expérience, une bonne analyse des conditions et du milieu qui vont être déterminants pour réaliser de bonnes images. La photo subaquatique des carpes reste une branche de la photo animalière, il faut donc l’aborder comme telle et connaître le comportement des animaux.

Des palmes pour la plongée en bouteille
Crédit photo : Lilian Haristoy

Vous pouvez aussi vous inspirer de technique de chasse car réaliser ce genre d'images est une forme de chasse photographique. Dans la chasse sous-marine il y a deux grandes techniques de base, l'agachon qui consiste à rester cacher au fond et attendre que le poisson vienne à vous et la chasse à l'indienne qui consiste à prospecter le milieu proche du fond en avançant discrètement vers le poisson. En fait il faut savoir faire les deux pour réaliser des images de carpe. Selon les endroits et les individus, il faudra adapter sa technique d'approche à la situation. Bien entendu ces deux techniques sont valables en apnée comme en bouteille même si je préconise l'apnée pour les raisons déjà évoquées de discrétion.

Pêcheur de carpe et de bien d'autres poissons, j'ai beaucoup appris grâce à la plongée. Le fait de passer de l'autre côté du miroir est très instructif pour la pratique de la pêche. Vous observez les poissons dans leur milieu, leurs attitudes, les lieux où ils aiment se reposer… Tout ceci est une mine d'or qui permet de récolter un maximum d'informations. Pour la carpe, le plus intéressant est de repérer les zones de nourrissage, ce que font beaucoup de carpistes quand ils le peuvent car quand vous repérez le hot spot la pêche devient tout de suite plus facile par la suite. En réalisant des images vous en apprendrez aussi beaucoup sur le comportement des poissons en votre présence. C'est parfois étonnant. Sur des sites où les carpes sont peu, voire jamais pêchées, il arrive que les poissons viennent directement sur vous pour analyser cette masse maladroite et bruyante qui ressemble à une énorme grenouille ! Elle reste à votre contact sans aucun stress, vous faites partie du paysage et c'est presque un jeu pour elle de venir vous voir de prés. Dans ces conditions c'est du caviar comme on dit, vous pouvez vous permettre beaucoup de choses et la plongée se passe très bien.

Chaque combinaison a sa spécialité
Crédit photo : Lilian Haristoy

Mais en général la carpe n'est pas un poisson téméraire. Elle garde ses distances et est très sensible aux bruits et gestes que vous pouvez faire. Bien sûr il y a toujours des exceptions, chaque poisson est différent et possède un caractère qui lui est propre, il y a toujours un individu plus curieux que les autres ou plus farouche. Aussi, pour approcher certaines carpes il faut redoubler de motivation et aller plonger au cœur de l'hiver, dans des eaux glaciales, au milieu des obstacles ou embâcles, où ces poissons sont en mode hibernation. Statiques, posés sous des branches ou des herbiers, dans les eaux très froides il est possible de venir vraiment au contact de ces animaux, tout en évitant de les déranger. Leur métabolisme est au ralenti pour économiser l’énergie et passer l'hiver tranquillement en puisant dans leur réserve ; tout dérangement intempestif pourrait les affaiblir. Il faut parfois rester nous aussi au chaud, au coin du feu à trier les photos de la saison passée, et attendre le réveil de la nature pour se remettre à l'eau dans de meilleures conditions.

 

Je souhaite à tous les pêcheurs de mettre un jour la tête sous l'eau afin de découvrir une autre dimension des milieux aquatiques et de les préserver pour vivre encore longtemps leur passion et la transmettre.

 

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