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Durs, durs, les barbeaux de l'Hérault

Avril est un mois de transition, avec des poissons qui sortent peu à peu des rigueurs de l’hiver mais ne sont pas encore au summum de leur activité. C’est ce que Charles Hily a pu constater ce jour-là, lors d’une sortie orientée barbeau sur un spot qu’il connaît pourtant par cœur.

Je rejoins ce mois-ci Charles Hily, un grand passionné de toutes les techniques de pêche au coup, et notamment de feeder. Je connais d’ailleurs très bien l’endroit où il décide de me faire une petite démonstration de pêche du barbeau puisque c’est à quelques kilomètres de là que j’attrapai mon premier poisson… il y a de cela plus de vingt-cinq ans !

Ce type de cage, assez plate, donc bien stable, permet de délivrer les esches et l’amorce avec précision même dans une veine de courant. 
Crédit photo : Jérémie Boissière

Repérés d'entrée

Nous voici donc au bord de l’Hérault, non loin de Ganges. Rejoint par l’Arre au niveau de Pont d’Hérault, le fleuve s’élargit, donnant naissance à de longues zones de courant calmes. Le fond est rocailleux, les berges sableuses avec une végétation de bordure assez dense. La nourriture est riche dans ces eaux qui, autrefois, regorgeaient de truites fario et de beaux chevesnes. Aujourd’hui, Charles espère donc attraper les seigneurs de ces eaux: les barbeaux. Ces grands combattants sont habitués ici aux eaux froides et vives de la rivière. À peine arrivés, Charles pointe du doigt une tache sombre au milieu de l’eau limpide, un beau banc de poissons ! Une centaine, peut-être plus, en plein courant, tranquilles, se pavanant au soleil et se laissant dérive au gré du courant. Première constatation : cette eau est vraiment très claire, ce qui permet de remarquer au passage que la nature du fond change sur la largeur de la rivière. C’est assez inhabituel de voir ainsi aussi bien tout ce qui se passe sur le fond, on pourrait presque y repérer son feeder sur les graviers ! Charles me fait remarquer qu’à son avis, pour prendre ces barbeaux, il va falloir rechercher un lit de graviers en s’éloignant des abords sableux et d’une zone morte, creuse et vaseuse.

Les eaux de l’Hérault sont si claires ici que Charles a vite repéré ce joli banc de barbeaux. C’est un premier pas !
Crédit photo : Jérémie Boissière

Tout le monde remonte

Rapidement, notre ami commence à s’installer sur un poste qu’il connaît bien, face à ce magnifique banc de poissons. Effrayés, ceux-ci remontent immédiatement d’une dizaine de mètres. En outre, un rapide coup d’œil montre qu’en aval, dans moins d’eau, aucun poisson n’évolue. Charles décide alors de remonter lui aussi d’une vingtaine de mètres, dépassant les poissons. Il prévoit ainsi d’amorcer en amont du banc, de manière à faire dériver les particules d’amorce dans la coulée pour les mettre en appétit. Le courant étant relativement fort, au moment de sonder le coup, canne haute, Charles doit choisir un feeder de 60g pour tenir en place à 25m. Il s’installe en s’orientant vers l’aval, de manière à diminuer un peu la pression du courant sur sa bannière.

Il s’agit là d’une pêche d’attente typique. Il faut savoir prendre patience.
Crédit photo : Jérémie Boissière

L'amorce

Les poissons semblant méfiants dans cette eau claire et encore froide, Charles adapte son amorce en conséquence. Il mélange ainsi deux parts de Gros Gardon (Champion Feed) –une amorce collante, très sombre et de granulométrie moyenne qui devrait plaquer le mélange sur le fond– et une part de Feeder (Champion Feed), un mélange explosif, avec quelques particules plus grosses, rouges pour certaines, qui devraient dériver. Pour finir, une poignée de pellets 2mm Special Method (Ringers Baits) à base de farine de poisson est intégrée. Deux ou trois cages, les mêmes que pour le sondage, servent à installer l’amorçage de départ. Elles sont chargées grassement en asticots blancs et en maïs. Au vu des conditions du jour, Charles préfère aborder la pêche façon method feeder, c’est-à-dire en rechargeant peu souvent mais en assez bonnes quantités.

Sur ce parcours, c’est l’asticot rouge qui est de loin l’esche préférée des beaux barbeaux.
Crédit photo : Jérémie Boissière

Les esches

S’agissant des appâts, Charles fait dans la simplicité. Une boîte d’asticots blancs et jaunes mélangés, une de maïs essoré, des vers de terreaux et, surtout, quelques beaux gozzers rubis pour l’hameçon, considérés ici comme des esches miracles ! Nous voilà donc partis pour 5 heures d’une pêche d’attente, d’autant plus que les poissons ne semblent guère disposés à remonter vers les appâts. Ils semblent même changer de coulée, les individus restant en banc très serré les uns aux autres, ne semblant pas se nourrir sur le fond de gravier. Après trois heures infructueuses, Charles considère que le moment est venu de «taper» plus fort, en forçant un peu sur les asticots blancs et le maïs dans la cage. En rivière courante, faire un peu de bruit est souvent une bonne solution pour attirer l’attention des poissons et les mettre en appétit. Il dépose ainsi trois ou quatre cages en un petit quart d’heure, et de manière un peu surprenante, ça marche ! Les poissons se sont enfin mis en mouvement et une première touche fait plier la canne en deux. Un peu surpris après trois heures d’attente infructueuse, Charles rate son ferrage.

L’amorce brune est assez collante, ce qui permet de ralentir un peu l’évacuation des appâts dans le courant.
Crédit photo : Jérémie Boissière

Et le banc qui suit

Il a à peine le temps de relancer que, rebelote, le scion s’agite comme lors d’un passage dans le fil puis plie violemment. Le poisson est ferré et le combat s’annonce rude. Le barbeau se déplace en plein travers de la rivière comme prévu, et à notre plus grande surprise, le banc le suit jusqu’à une quinzaine de mètres de l’épuisette… Un spectacle étonnant !

Charles oriente la position de sa canne franchement vers l’aval pour limiter l’emprise du courant sur sa bannière. 
Crédit photo : Jérémie Boissière

En confiance

Deux touches consécutives et un poisson de plus de deux kilos dans la bourriche, la confiance est revenue. Mais cet espoir est de courte durée. Les poissons semblent en effet avoir été effrayés par le combat auquel ils ont en fait assisté de près ! Ils sont bien vite redescendus dans la coulée. Charles change alors de tactique et essaye une pêche à rouler, en laissant partir volontairement un petit feeder de 28g dans le courant, mais sans succès. Il opte alors pour un method feeder, déjà installé au cas où sur une seconde canne, identique à la première. Il s’agit alors de déposer amorce et appâts plus en aval, et sans pré-amorçage donc, directement au milieu du banc de poissons, ne serait-ce que pour observer leur réaction.

Ce joli spécimen avait fait se lever quelques espoirs mais sa capture va effrayer tout le banc
Crédit photo : Jérémie Boissière

Fini de jouer

Curieusement, ils ne bougent même pas du spot et Charles enregistre de nombreux passages dans le fil. Malgré cela, rien n’y fait, pas même un beau dumble rouge carné qui d’après lui fonctionne si bien d’habitude. Même résultat avec un gros bouquet de ces gozzers rubis qui avait permis à Charles de prendre le premier barbeau, le seul en fait. La pêche semble bien être sur off. Un gros banc de carpes communes passe sur le coup à plusieurs reprises sans même baisser la tête. Le soleil est haut maintenant, dans ce ciel trop clair. Allez, on rentre…

Son matériel

  • Canne : Horizon (Matrix) 4,30m - 150g
  • Scion : 4 oz
  • Moulinet : Horizon 5000 (Matrix)
  • Nylon : Horizon (Matrix) 24/100
  • Bas de ligne : Power Micron (Matrix) 16/100 - 60cm
  • Hameçons : N500 (Colmic), MXC4 (Matrix) n°14
  • Cage feeder : Korum 60g
  • Method feeder : Open Alloy (Matrix) 45g

 

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Magazine n°923 - Avril 2022

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