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Carpes en hiver : les eaux sont froides, allez les pêcher au plus profond !

Les eaux sont maintenant très froides et certaines zones mortes des rivières sont même gelées. Bien que les poissons réduisent leur activité, il est parfois possible de les surprendre. Voici comment, par hasard, j’ai réalisé une superbe pêche de carpes en rivière dans un secteur très profond.

Tout commence sur un coup de tête, l’envie de retourner sur une zone connue, où j’avais déjà capturé quelques belles carpes au feeder. Mais à mon plus grand désarroi, le secteur est inaccessible ! Je ne peux pas en rester là et je dois trouver une zone similaire afin de batailler avec une paire de poissons avant de rentrer à la maison. Comment découvrir un autre poste alors que je ne connais pas le secteur ? Je sors mon Smartphone et allume Google Maps en mode image satellite. L’eau de la zone inaccessible est bleue foncée, là où j’ai l’habitude de lancer à environ vingt-cinq mètres. Sur les côtés, du bleu clair et du gris m’indiquent qu’il y a moins de profondeur. Je descends et remonte le courant à la recherche de zones bleues foncées identiques. Bingo ! Entre deux berges de roche nue, une vaste zone semble profonde et calme, juste en aval d’un courant. Je mets aussitôt un repère et enclenche le GPS.

Le poste est magnifique, avec un courant bien marqué à mes pieds et un secteur plus calme et profond en face de moi.
Crédit photo : Jérémie Boissière

Un poste magnifique

Par chance, je peux m’approcher à moins de vingt mètres de la berge en voiture et le bord de l’eau est accessible avec le matériel. Je m’installe rapidement et monte deux épuisettes, une à grosses carpes et une pour tout le reste. Je débute par un sondage méticuleux du poste. À première vue, la zone est idéale, le courant vient frapper la roche à mes pieds. Plus loin, à quinze mètres et en limite de courant, quelques remous délimitent la zone plus calme. Armé de ma canne à pêche et d’un feeder de 60 g, je dessine mentalement une bathymétrie du secteur. Comme je m’en doutais, le plus profond est en plein courant, tout près de moi, où l’eau vient creuser la berge. Plus en aval, le fond réduit, on voit même les cailloux, et plus loin, après le grand remous, presque en face, un banc de vase se forme. Mon feeder colle au fond lorsque je le fais glisser doucement. Je décide de pêcher à la limite entre le courant et la remontée, en face de moi. Le fond est caillouteux mais n’accroche pas, je pense qu’il y a quatre mètres d’eau.

Lorsque la carpe décide de dévaler le courant, rien n’est gagné, même avec un corps de ligne solide et du matériel adapté ! 
Crédit photo : Jérémie Boissière

Une amorce riche

L’eau claire oblige à rester discret dans les déplacements sur la berge. Je finalise la préparation des esches et celle de l’amorce. J’ai un assortiment de farines riches et carnées. Il y a beaucoup de courant et il est important d’avoir un mélange collant. J’imprègne au maximum les farines d’eau sans pour autant les saturer, afin d’avoir un mélange restant bien dans la cage. Dans l’amorce, je prévois du maïs doux en boîte et quelques asticots. Le maïs ravira tous les gros poissons et les asticots auront le double effet de faire éclater l’amorce dans le feeder plus rapidement en début de partie et d’activer le « mode chasse » des carpes de passage, qui n’hésiteront pas à se saisir d’un gros bouquet esché sur un hameçon de 12 ou de 10 si nécessaire.

Dès lors que je soupçonne la présence de grands poissons sur le coup, je pêche sans clip et marque mon fil avec un marqueur gras à la bonne distance. 
Crédit photo : Jérémie Boissière

Une longue attente

Je débute la partie par un amorçage massif avec des cages feeder de contenance large (pas XL), truffées de grains de maïs, sans serrer trop fort le tout, afin d’éjecter rapidement le contenu. Une fois l’amorçage réalisé sur une zone précise, une pêche d’attente peut commencer. Le premier eschage est réalisé avec un grain de maïs piqué sur un hameçon de 14 de forme arrondie, style Guru LWGF ou Matrix MXB-3. C’est la forme parfaite pour les grosses esches au feeder et les beaux poissons. Il est monté sur un bas de ligne en 16/100 en Nylon Yuki 3G invisible, pour plus de discrétion, d’une longueur de 80 cm pour se déployer dans le courant à la suite du feeder. Je pose la canne sur les supports avant et arrière et retire les mains pour éviter tout mouvement parasite. L’objectif de ces premières coulées est de piquer les poissons curieux, ce ne sont pas forcément les carpes mais plutôt des gros gardons, des carassins et même parfois des brèmes. Je laisse le montage en place jusqu’à quinze minutes et puis relance. Quarante-cinq minutes de pêche passent et enfin, un semblant d’activité se fait ressentir. Le scion, malgré sa puissance de 3 oz, bouge d’avant en arrière de façon désordonnée, cela s’arrête et reprend. Aucune touche franche ne donne le signal de ferrer. Ces passages dans le fil, malgré un Nylon de 30/100 dans le moulinet, donnent le ton ! Les gros poissons sont là et il faut vite changer le bas de ligne afin de ne pas casser dès la première et peut-être unique touche. Je change pour un 23,5/100, un hameçon de 10 Matrix MXC-4 à œillet et montage au cheveu avec un Push Stop en plastique. Sur le cheveu, deux grains de maïs sont installés. Je raccourcis la longueur à cinquante centimètres, afin de rapprocher l’appât de l’amorce.

L’eschage roi du jour, un simple ou double grain de maïs doux fixé sur cheveu pour bien dégager l’hameçon. 
Crédit photo : Jérémie Boissière

Des combats puissants

Le montage au fond, les passages dans le fil recommencent en moins de deux minutes. Les poissons mangent ! La canne s’arrache du support et le scion vient embrasser la surface de l’eau ! C’est la première touche et cela semble être un beau poisson, certainement une carpe. J’arrive à défaire juste à temps la ligne du line clip et elle prend le large dans un mélange de crissement de frein et de coups de pick-up dans les doigts avec l’antiretour désactivé. Le rude combat se déroule canne basse, à contre-sens de la trajectoire du poisson, afin de le faire décoller du fond mais aussi remonter le courant. Ce n’est pas chose facile et malgré un matériel adapté, une canne de quatre mètres et de puissance 130 g n’est pas du luxe. Le poisson se met en travers dans le courant et joue de son poids. Finalement la carpe apparaît à mes pieds, au milieu de l’eau cristalline et dévoile ses couleurs dorées splendides. Les carpes communes de rivière sont des poissons musclés, souvent plus longs que larges et qui ont une puissance incomparable. Il n’empêche qu’elles sont aussi fragiles que leurs consœurs et un tapis de réception est indispensable pour les poser, afin de les décrocher et de faire une photo avant de les remettre à l’eau. Il ne me reste plus qu’à renvoyer une grosse cage pleine de graines et d’asticots. Les touches s’enchaînent et les poissons mis à l’épuisette s’accumulent. N’utilisant pas de bourriche pour la santé du poisson, je les dépose dans l’eau aussitôt décrochées. Entre cette bonne action et une pêche aussi proche, le banc devient méfiant. Ce n’est pas grave, ma journée est sauvée ! J’ai réussi avec un peu d’adaptation à faire une merveilleuse pêche pour un mois de février. Il est temps de rentrer, le froid m’envahit !

Une amorce riche et carnée n’interdit pas d’intégrer de grosses quantités de graines ou d’appâts. 
Crédit photo : Jérémie Boissière

Ma recette d’amorce pour l’hiver

L’amorce carnée (farine de poisson, de poulet, sang séché) maintient les gros poissons en activité après être allée les chercher dans le courant grâce aux molécules olfactives. Pas besoin cependant que le mélange ne soit trop riche en huile et donc trop gras, les huiles étant moins solubles dans l’eau froide
que dans l’eau chaude.

  • 2 kg de Sonubaits Bream Feeder
  • 1 kg de Sonubaits method Paste Green 50/50
  • Beaucoup de maïs doux

La souche de carpe de cette rivière a des couleurs dorées à couper le souffle. Quel bonheur, cela réchauffe le pêcheur !
Crédit photo : Jérémie Boissière

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