De toutes les espèces que l’on peut sélectionner au feeder, la pêche des plaquettes est celle qui demande le plus de maîtrise technique. Finesse, précision, et un matériel parfaitement réglé sont indispensables pour réussir.
Pas stressées ces plaquettes !
La raison vient de leur mode d’alimentation et de leur façon de produire des touches. Dépourvues de dents pharyngiennes, petite bouche vers le bas, elles aspirent le fond. Cela conditionne le type de touche subtile qu’elles produisent. Les plaquettes vont prendre le temps pour aspirer l’esche. Elles peuvent alors déceler un piège et recracher l’hameçon sans bouger et donc en produisant des touches de faible intensité. Si elles ressentent une résistance trop importante sur la ligne ou même celle du scion, la plaquette recrache sans terminer son repas avant d’avaler l’hameçon. Elles sont vraiment très délicates et demandent d’affiner avant tout son montage et son matériel pour détecter les touches plus facilement.
Crédit photo : Vincent Hurtes
Des touches sensibles
Le montage potence est très simple à réaliser et à la fois extrêmement sensible. Rien ne vient alourdir, surcharger la ligne ou perturber la transmission de la touche de l’hameçon jusqu’au scion. Le scion placé au bout de la canne décèle les touches et doit être le plus sensible possible de ¼ à ¾ d’Oz. Avec un scion trop rigide, ces poissons sentent la dureté de la 3 ligne et recrachent l’esche provoquant une fausse touche.
Crédit photo : Vincent Hurtes
Tresse et minitête ligne
Le choix de la ligne influe aussi sur la sensibilité de l’ensemble et il faut privilégier une tresse fine en corps de ligne. L’absence d’élasticité de la tresse favorise la transmission des touches vers le scion. Sur des touches aussi délicates que celles des plaquettes, la tresse est indispensable ! Avec la tresse et un scion sensible l’amplitude de la touche produite sur le montage est retranscrite avec autant de force sur le scion. Pour accentuer les avantages de la tresse, la tête de ligne peut être réduite à 2 m de longueur seulement. Le contact est alors direct ! Malgré toutes ces précautions, les plaquettes ont parfois du mal à se piquer parfaitement à l’hameçon. Les décrochages peuvent être nombreux et il faut souvent ramener avec précaution, surtout quand la tête de ligne est réduite. L’action de la canne joue alors un rôle important. Elle peut être un excellent amortisseur pour les coups de tête du poisson, on peut ramener gentiment mais sûrement sans trop se soucier des casses et des décrochages.
Crédit photo : Vincent Hurtes
Bas de ligne fin et long
Attention au ferrage avec la tresse et une courte tête de ligne, un coup de poignet trop violent risque de casser un bas de ligne de 0,10 mm. Pour simplement assurer sa prise, il suffit de prendre contact délicatement une fois la touche décelée. La longueur du bas de ligne influence directement la sensibilité de son montage. Plus le bas de ligne est long, plus il laisse du temps au poisson pour se saisir de l’appât et donc de l’hameçon avant de prendre contact avec le montage et l’inertie de la ligne. Généralement, la bonne longueur se situe entre 60 et 80 cm, au-delà, les touches ne seront que trop peu marquées. Trop court les fausses touches sont plus nombreuses, le poisson n’ayant pas le temps d’engamer suffisamment avant de ressentir la ligne, détecter son inertie et le piège qu’elle dissimule. Le choix de l’hameçon permet aussi d’être encore plus efficace. Optez pour des hameçons n° 20 à 16 en fonction de l’ouverture. Une tige longue avec un fer moyennement épais est idéale.
Crédit photo : Vincent Hurtes
Le choix des esches
Les esches telles que les vers de vases ou les petits vers de terreaux sont très efficaces à toutes saisons. On les présente généralement panachés avec un ou plusieurs pinkies. Les pinkies à l’hameçon et dans la cage, c’est l’esche reine pour les plaquettes. Quand elles sont présentes en grand nombre, il ne faut d’ailleurs pas hésiter à bien charger ses feeders de ces petites larves. Pour l’amorce, un mélange composé d’une recette « étang » et « brème » sera parfait. Une amorce à la fois attractive, qui travaille et propose des particules sucrées. Les plaquettes sont sensibles aux couleurs claires voire carrément jaune même si au feeder ce type de teinte ne fait pas autant la différence que pour la pêche au coup.
Crédit photo : Vincent Hurtes
Quelle différence entre une tête de ligne et une arrachée ?
La tête de ligne est une portion de Nylon d’environ 2 m qui sert à accueillir et confectionner son montage. On l’utilise surtout pour les pêches fines de petits poissons à courte distance. L’arrachée est beaucoup plus longue, au moins deux fois la longueur de la canne, 7 à 12 m et sert à absorber la puissance du lancer. Cette grande portion est aussi utile pour le confort du pêcheur, le doigt qui tient la ligne quand le pick-up est ouvert est alors en contact avec le Nylon au lieu de tenir la tresse plus fine et coupante. On peut alors appuyer franchement pour lancer à bonne distance.
Crédit photo : Vincent Hurtes