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Le mulet, un combattant de feu

Jérémie, notre Monsieur feeder, a la chance de vivre à proximité de la Méditerranée, une belle région dont le climat favorise tout à la fois la présence et la croissance de nombreuses espèces. C’est ainsi que le mulet, qui remonte facilement et parfois très loin en eau douce, fait partie de ses adversaires favoris.

Crédit photo Jérémie Boissière
Le mulet est un grand lunatique, parfois très compliqué à tromper si on ne connaît pas bien ses habitudes et ses goûts. Cependant, en juillet, les eaux chaudes et le soleil qui brille améliorent les chances de capture.

Il existe de nombreuses espèces de mulets. J’ai souvent affaire au mulet doré, reconnaissable à sa tache jaune, et qui évolue très près des embouchures, en eaux salées ou saumâtres. Le mulet porc, que l’on rencontre parfois très en amont en eau douce, est entièrement argenté et peut devenir très gros (plus de 5kg). Il vit en banc, se nourrit souvent sur les rochers de bordure. Sa pêche peut donc se pratiquer à courte distance, de 15 à 35m.

Une amorce de fine granulométrie teintée dans la masse et riche en pain constitue une bonne base de départ.
Crédit photo : Jérémie Boissière

Une amorce fine

Dans ma région, il arrive d’en trouver dans des eaux closes autrefois alimentées par des fleuves et rivières. Les mulets aiment sauter pour échapper à leurs prédateurs, les silures, ou se détendre et se muscler. Ces poissons sont toujours des bêtes de combat et mettront votre matériel à rude épreuve. Plaisir assuré ! Le mulet aime beaucoup le pain. Optez donc pour une amorce riche en chapelure blonde, la plus fine possible afin qu’elle travaille dans toutes les couches d’eau. Le mulet vient facilement entre deux eaux pour se vautrer dans les particules en mouvement. Le plus compliqué réside dans le fait d’amorcer sans excès afin qu’il s’intéresse aussi à l’esche sur votre hameçon. Un mélange d’amorce à ablette, légère et traçante, et à brème, riche en chapelure, sera parfait. Ce poisson très curieux est sensible aussi au bruit, et celui, discret mais régulier, d’un feeder frappant la surface à répétition peut finir par attirer toute son attention.

Tremper son feeder avant chaque lancer va accentuer le très efficace effet nuageant. 
Crédit photo : Jérémie Boissière

Ne pas s'encombrer

Pour l’anecdote, pêchant à la canne sur le Rhône et ayant épuisé mon amorce, il m’a suffi de jeter régulièrement de petits cailloux sur mon coup pour garder une belle troupe de mulets en activité ! Il faut donc relancer très régulièrement, à trois ou quatre minutes d’intervalle, pour que les poissons s’habituent à ce bruit et à ce rythme de rappel. Les mulets étant omniprésents sur mes parcours habituels, j’ai tenté plusieurs approches. Et je me suis aperçu que c’est toujours en pêchant les plaquettes que les mulets répondent le mieux. Quelques pinkies et un peu de fouillis suffisent, il ne sert à rien de s’encombrer. Seul inconvénient, ce fouillis est rare et cher. Mais heureusement, le plus souvent, les pinkies seuls marchent très bien dans l’amorce comme à l’hameçon. Un petit secret: ayez avec vous quelques néréides (appelée aussi demi-dure), un ver marin dont le mulet raffole aussi.

Un filet d’épuisette en nylon, que l’on immerge facilement, permet de gagner du temps au moment le plus critique.
Crédit photo : Jérémie Boissière

Les colorants

Quand le bruit et les esches ne suffisent plus, il faut agir. Ne partez jamais pêcher le mulet sans disposer de colorants à amorce. Ils vont laisser une traînée visuelle importante dans la couche d’eau. Le blanc –Tracix (Sensas), blanc de Meudon, colorant à béton– est à mon avis le plus efficace, mais le jaune est bien aussi. Incorporer le colorant après mouillage de l’amorce permet d’obtenir un nuage plus volatil qui se diffuse dès l’impact en surface. Si vous le mélangez avec les farines sèches, ce sont les particules d’amorce qui seront imbibées et colorées. On peut faire les deux, en rajoutant un peu de colorant sec, ponctuellement, pour faire revenir les poissons qui se seraient éloignés. En allongeant le bas de ligne, on peut duper les poissons à la descente à n’importe quelle hauteur. La méfiance naturelle de ce poisson oblige à se fondre dans le décor et à rester le plus discret possible. Pour le bas de ligne, le fluorocarbone apporte transparence et rigidité, cette dernière étant utile quand on pêche dans toute la colonne d’eau. Des filaments hybrides –comme l’Invisible 3G (Yuki)–, appelés nylon coated, sont conçus à partir d’une base en nylon, recouverte de fluorine. Ils cumulent la résistance d’un nylon, plus solide que le fluorocarbone, et la rigidité de ce dernier. Les mulets sont certes de sacrés guerriers mais il ne faut pas dépasser le 12/100 pour obtenir des touches.

Comme les poissons blancs, le mulet réagit très bien à un rappel régulier au fouillis.
Crédit photo : Jérémie Boissière

Subtile mais violent

Les mulets étant sur le coup, on observe beaucoup de passages dans la ligne, provoquant de nombreuses fausses touches. S’ils ne mordent pas, changez d’esche dans un premier temps. Si cela ne suffit pas, diminuez le diamètre du bas de ligne ou allongez-le afin de donner une dérive encore plus naturelle à la descente de l’esche. Choisissez aussi des hameçons les plus légers possible et peu sensibles à l’ouverture, type R305 (Suehiro), pour le ver de vase et les poissons jusqu’à un kilo, ou R132 (Suehiro) pour l’asticot et les gros poissons. Poisson subtile, le mulet sait néanmoins se montrer violent lorsqu’il est piqué. Le choix du matériel est donc important pour être capable de pêcher le plus fin possible tout en évitant les casses intempestives. En absence de courant violent, utilisez plutôt une canne light de 3,30 à 3,60m, d’action progressive ou parabolique, pour amortir les rushs répétés.

Face à des poissons à la défense aussi tonique, le nylon dans le moulinet peut amortir bien des maladresses.
Crédit photo : Jérémie Boissière

Tresse ou nylon ?

Je préfère toujours pêcher à démouliner plutôt qu’utiliser le frein. Dans le moulinet, optez pour le nylon si vous n’êtes pas sûr de vous, son élasticité corrigera quelques erreurs pendant le combat. La tresse, quant à elle, peut avoir un effet miraculeux lors de certaines sorties en matant les poissons dès le premier rush. Comme tenus en laisse, en force, ils se laissent parfois venir plus facilement jusqu’à l’épuisette. Attention tout de même, c’est assez rare et un manque de réactivité ou un poignet un peu trop ferme et c’est le décrochage assuré. On remarque facilement l’arrivée des mulets sur le coup. Dérangés, effrayés, les petits poissons sautent en surface. Le scion s’affole mais ne ferrez pas trop vite sous peine de harponner un poisson. Il est en effet fréquent de piquer certains hors de la bouche, autour des joues ou sur le flanc. Attendez plutôt la belle touche, lente et appuyée, avant de ferrer.

Ces petits spécimens sont un régal à pêcher sur un matériel léger.
Crédit photo : Jérémie Boissière

Jamais gagné

Certains individus suivent alors docilement jusqu’au bord avant de repartir comme des furies vers le large, gratifiant même parfois d’une chandelle. Dans ce dernier cas, maintenez bien le scion au ras de l’eau et tendez la ligne pour rester en contact. Le combat n’est jamais gagné. Évitez de toucher le mulet au moment de l’épuiser, ce qui ne ferait que l’exciter encore plus. Privilégiez donc une tête d’épuisette large, avec un filet à mailles nylon plus discret et fendant mieux l’eau afin de loucher le poisson en un éclair. Bon courage ensuite pour le garder en mains et le décrocher : vibrations garanties !

À taille et poids égaux, par leur profil, leur forme, certains feeders font plus de bruit que d’autres lorsqu’ils touchent l’eau. Les pole feeders, par exemple, émettent un ploc très caractéristique qui fait mouche à chaque fois sur les bancs de mulets. Si nécessaire, n’hésitez pas à renforcer encore le bruit émis par l’impact de la cage sur la surface en exagérant son poids, par exemple.
Crédit photo : Jérémie Boissière

Halte à l'évasion

Conserver ces mulets dans une bourriche, qui doit tout de même être assez longue (plus de 3m), ne pose pas de problème particulier. Attention néanmoins, ces poissons sont des petits malins qui s’en échappent facilement ! Pour éviter ça, bloquez son ouverture en permanence avec votre tête d’épuisette.

 

 

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Magazine n°914 - juillet 2021

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