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Pêcher loin au feeder, très loin

En s’installant, il est important de bien libérer l’espace autour de soi. Étaler une bâche sur le sol permet d’effectuer ses lancers en toute confiance. 

Crédit photo Jérémie Boissière
Eaux claires, obstacle intéressant à distance, recherche de profondeur… pêcher loin au feeder se justifie dans certaines conditions. Mais cela demande bien entendu quelques adaptations de son équipement sciemment préparées.

On parle de pêche à longue distance à partir d’une soixantaine de mètres et il n’est plus rare de devoir atteindre 80 m et plus pour trouver les poissons ou un soupçon de courant.

Bien s'installer

Premier impératif, au moment de s’installer : éloigner tout superflu. Sacs, cannes supplémentaires doivent être positionnés bien en dehors du rayon d’action de vos manœuvres de lancers qui doivent être effectuées dans un confort absolu. L’idéal est de choisir une place dépourvue d’arbre en surplomb, bien plate et dégagée vers l’arrière et, si possible, avec le vent dans le dos. Ce n’est hélas pas toujours possible aussi, lorsque je pêche avec un talus derrière moi, je couvre la végétation d’une bâche pour éliminer ainsi tout risque d’accroc au moment du lancer. La confiance engrangée permet de réaliser des lancers fluides et de gagner de nombreux mètres. En s’installant relativement haut sur sa station, on crée un angle plus grand avec l’eau et on lance plus loin plus facilement.

Une bobine conique, bien remplie et un bâti de taille 5000 minimum sont parfaits pour bien pêcher à distance.
Crédit photo : Jérémie Boissière

Le matériel

Au niveau du matériel, de nombreuses marques surfent aujourd’hui sur cette tendance et il est assez simple d’identifier les produits concernés : Long Cast, Horizon XD, Rocket, Distance Feeder sont autant de dénominations indiquant bien la destination des produits ainsi étiquetés. Certains pêcheurs aguerris arrivent à pêcher jusqu’à 60-70 m avec une 3,60 m mais les modèles réellement adaptés doivent être plus longs, entre 3,80 et 4,50 m. Ils apportent le bras de levier nécessaire au lancer et les modèles spécifiques ont des talons volontairement plus longs. Les puissances vont de medium à heavy, avec idéalement une action de pointe, pour obtenir une forte compression du blank au moment de propulser le feeder.

Le montage à plat
Crédit photo : Franck Ripault

La puissance des scions étant indiquée, il suffit de savoir qu’1 oz équivaut à environ 28 g. Ne pas hésiter à utiliser des scions en carbone, d’une puissance de 2 oz pour expédier des poids de 50 g voire plus. 
Crédit photo : Jérémie Boissière

Anneaux et scions

La qualité des anneaux compte aussi beaucoup. Les Série K (Fuji) et les modèles low rider, par exemple, inclinés vers le scion pour atténuer les frottements lors des lancers, apportent évidemment beaucoup. Le scion (en carbone plein) ne doit pas casser l’action de la canne mais, au contraire, lui permettre de travailler sur toute sa longueur. Pour pêcher loin, sa puissance ne peut être inférieure à 1,5 oz. Sur mes cannes de 4 m et plus, je n’hésite pas à monter directement des scions de 2 oz. Dès lors que l’on lance 60 g et plus, il n’est pas utile de descendre en dessous. Pour pêcher loin, le moulinet doit être équipé d’une bobine conique (pour libérer efficacement la ligne) pouvant accueillir au minimum 150 m de tresse ou de nylon, mais aussi d’une mécanique robuste. Les tailles 5000 et plus sont à privilégier, un 6000 étant un bon compromis pour pêcher loin avec de gros feeders. Attention, un moulinet bas de gamme à ratio trop élevé risque de s’user très vite sur les successions de lancers-ramenés de gros feeders.

Voici une belle série de feeders avec plombée axiale déportée. Ils sont spécifiquement conçus pour les pêches à très longue distance. 
Crédit photo : Jérémie Boissière

Le choix des feeders

Mauvais équilibre, aérodynamisme insuffisant, volumes trop gros… les feeders classiques sont rarement adaptés à ces distances records. Seuls quelques modèles, équipés d’une plombée latérale en forme de goutte d’eau décalant la masse vers l’arrière, permettent d’atteindre une cinquantaine de mètres, sans vent. Heureusement, il existe des feeders spécifiques, en plastique ou en métal peu importe. Privilégiez les plombées terminales très aérodynamiques, qui favorisent les trajectoires précises sur les lancers appuyés. Deux types de cages se démarquent. Les rocket feeders sont pourvus d’une plombée terminale écartée de la cage et sont donc parfaits pour charger beaucoup d’amorce avec peu d’esches animales. Les versions métalliques sont solides et adaptées aux fonds lisses et durs sur lesquels elles glissent bien sur les manœuvres d’aguichage. Les modèles en plastique (Nisa Rocket ou Horizon Feeder) décollent facilement du fond, permettant de passer au-dessus d’éventuels obstacles sur le trajet du retour. Plus on le ramène en surface, moins on tire et force sur son moulinet. Les window feeders, eux, sont de petits cylindres en plastique, avec une ouverture latérale, qui permettent de charger surtout des esches avec assez peu d’amorce. Les plus connus sont ceux que propose Browning, de couleur vert foncé. Taille d’ouverture, rapport poids-taille et gamme proposée, les Dennett, orange, ont des mensurations parfaites. Preston Innovations a mis au point des hybrides entre window feeder et cage grillagée en plastique, intéressants. Il est impressionnant de constater à quel point il est plus simple d’atteindre de longues distances avec ces cages spécifiques.

L’amorce

À 15 ou 100 m, les recettes sont les mêmes en ne mouillant pas trop les farines. Pour les carpes et les carassins, on utilise une amorce riche et collante qui reste longtemps dans le feeder. Pour appauvrir, la terre est parfaite. Attention néanmoins à sa densité. Une cage small de 30 g va peser 35 à 40 g avec de l’amorce mais jusqu’à 40 à 45 g avec de la terre.

Au premier plan, la tresse Daiwa en 6/100. À gauche et au fond, des têtes de ligne précoupées et coniques. À droite, un nylon conique sans nœud avec 15 m d’arraché intégré, le tout étant prêt à être installé dans le moulinet.
Crédit photo : Jérémie Boissière

Tresse ou nylon ?

Pour toutes ces pêches lointaines, la tresse permet de réduire considérablement le diamètre utilisé, à résistance égale avec un nylon, mais son utilisation reste cantonnée aux pêches de poissons petits et moyens, pas aux carpes. Au-delà de 70 m, avec une tresse de 6 à 8/100, il est nécessaire de réaliser un arraché en nylon (26 à 28/100) d’une longueur équivalente à 2,5 fois celle de la canne. Cela permet d’appuyer ses lancers sans risque de casse. Si on pêche un peu moins loin, 1,50 m est suffisant. Ce nylon est raccordé par un nœud FG ou un nœud conique. Le montage hélicoptère, sensible et taillé pour la distance, permet, en complément de l’absence d’élasticité de la tresse, de bénéficier d’une bonne visibilité des touches les plus infimes (voir montages). Pour les pêches de carpes, optez plutôt directement pour le nylon, un 18 ou 20/100, avec un simple arraché (25 à 28/100), une longue tête de ligne n’étant pas nécessaire dans cette configuration. Le montage à plat classique, très simple, est alors mieux adapté.

Le montage hélicoptère.
Crédit photo : Franck Ripault

S’installer, comme ici, bien en hauteur par rapport au plan d’eau permet de gagner facilement quelques précieux mètres en distance aux lancers. À la récupération, les feeders en plastique, remontant plus vite en surface que les modèles métalliques, peuvent être ramenés sans effort ce qui soulage la mécanique du moulinet.
Crédit photo : Jérémie Boissière

Faire simple

Ne jamais perdre de vue que plus un montage est simple, moins il risquera de s’emmêler. Une bonne astuce consiste d’ailleurs à utiliser des arrachés coniques pré-coupés. Cela permet, avec un unique nœud, de passer du 28 au 22/100. Le must, c’est le nylon conique conçu pour le surfcasting. Il suffit de couper la tête au diamètre souhaité pour éliminer tout nœud sur la ligne. C’est parfait !

Lancer : les bons gestes

  • Prendre un repère fixe sur la berge opposée.
  • Sortir une bannière d’environ 1,20 m entre le scion et le feeder.
  • Effectuer un mouvement de balancier vers l’avant, puis laisser revenir le feeder environ à 16 h vers l’arrière.
  • Dans l’élan, entamer la compression du blank vers l’avant.
  • Pour un droitier : à hauteur du thorax, bras droit tendu vers l’avant, ne baisser la canne sous aucun prétexte.
  • Bloquer la course du feeder juste avant l’impact en ramenant la canne vers l’arrière jusqu’au contact avec le line-clip.
  • Accompagner vers l’avant le déploiement du montage en surface. Attention : un montage qui arrive dans l’eau avant prise de contact avec le line-clip a une chance sur deux de s’emmêler.

 

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Magazine n°909 - février 2021

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