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Débuter la pêche des céphalopodes (seiches et calamars) : les conseils de Franck Ripault

Au printemps, on prend des seiches plus grosses à l’époque de la ponte. Les calamars, quant à eux, sont surtout actifs quand vient l’automne.

Crédit photo Franck Ripault
Les céphalopodes attirent un nombre de plus en plus grand de pêcheurs séduits par les subtilités de leur pêche, très ludique, et qui n’est pas sans rappeler celle des carnassiers. Fan de ces approches venues du Japon, Franck Ripault passe en revue les bons trucs à connaître et les erreurs à éviter.

Au premier abord, rien ne semble plus simple que de prendre un calamar, une seiche ou un poulpe. L’animal, d’apparence primaire, réagit assez facilement aux signaux classiques qu’un leurre peut provoquer : mouvement, odeur, couleur, sonorité.

Techniques originales

Mais l’affaire peut être plus compliquée qu’il y paraît ! Le céphalopode a aussi ses humeurs, ses périodes d’activité plus fastes que d’autres, qui dépendent de multiples facteurs : la présence de courant, d’une luminosité particulière, une certaine température d’eau, la diversité d’une chaîne alimentaire. Face à ces contraintes, les pêcheurs japonais ont toujours su développer des techniques originales et particulièrement efficaces, mettant au point des leurres bourrés de technologies assez incroyables associés à des modes de présentation en définitive très proches de ceux habituellement en usage pour la pêche des carnassiers. Deux types d’animation se partagent la recherche active des céphalopodes. L’une consiste à animer un montage constitué de plusieurs potences, l’autre repose sur le maniement d’un leurre coulant. Si la technique de la potence désignée aujourd’hui par les spécialistes sous le nom de tataki reste souvent très privilégiée par les pêcheurs, le lancer-ramener, appelé lui bichi-bachi, devient de plus en plus populaire en France car très proche finalement de la pêche du bar dont il emprunte les mêmes principes, le matériel et le mode d’animation des différents leurres.

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Les attractants sont efficaces, à la condition d’utiliser des turluttes revêtues de textile. 
Crédit photo : Franck Ripault

Le tataki

Le tataki est d’une simplicité redoutable en présence de seiches ou de calamars regroupés en banc. Le fait de disposer de plusieurs empiles augmente certes la probabilité de multiplier les chances de capture, mais il sait aussi exciter l’instinct de prédation des céphalopodes en reproduisant un véritable effet de banc. Une canne à soutenir peut suffire : sa puissance sera choisie en fonction de la plombée que l’on compte installer en pointe et de la profondeur recherchée. Le jeu consiste, lors d’une dérive qui peut être de longue durée, à présenter de petites turluttes dont le maintien à l’horizontale est assuré par une agrafe ou un simple nœud : le mouvement des leurres sera beaucoup plus réactif qu’avec un montage à empile longue. Le lest peut n’être qu’un simple plomb, sur un fond très encombré, ou un leurre de type jig ou madaï ce qui ajoute un effet teaser au montage et permet d’offrir la probabilité de captures annexes (dorade, grondin, etc.). Les leurres, des turluttes assez petites (moins de 15 cm), seront agités pour ne pas dire secoués dans un mouvement très sec de la canne de manière à reproduire le frétillement de petites crevettes. Ces secousses ainsi imprimées à la ligne attirent les calamars qui vont finir par se rapprocher très rapidement du montage. Le pêcheur va subitement stopper l’animation : une pause dont vont profiter les calamars pour se saisir du leurre du bout de leurs longs tentacules. La sensibilité du scion de la canne doit permettre de sentir le moindre contact et ne pas offrir une résistance trop grande, ce qui risquerait de déchirer ces tentacules.

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Le montage en potence permet de cibler aussi les seiches plus souvent sur le fond qu’entre deux eaux.
Crédit photo : Franck Ripault

Les seiches d'abord

En cas d’absence de touches, il faut remonter la ligne sur un mètre et répéter l’animation avec la même ferveur. Ainsi, à mesure que le montage monte d’un étage, la colonne d’eau, mètre par mètre, est intégralement prospectée. Ce montage est capable de piquer indistinctement calamars et seiches. Ces dernières, souvent collées sur le fond, auront tendance à attaquer dès les premières animations, les calamars, plus pélagiques, peuvent se manifester ensuite à tout moment, y compris juste sous la surface. Si le tataki est clairement connoté pêche en dérive, ce type de montage a parfois les faveurs des pêcheurs du bord qui pratiquent du haut des jetées ou des quais.

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Un choix très large permet de faire face à toutes les situations.
Crédit photo : Franck Ripault

Le bichi-bachi

Seconde approche, plus récente, venue elle aussi du Japon, le bichibachi, autrement dit le lancer-ramener. Elle offre le même panel d’animations qu’avec un poisson-nageur ou un leurre souple, habituellement destinés aux pêches du bar. On utilise comme leurre les egis, ces turluttes modernes de dernière génération. Chaque gamme de ces leurres est clairement identifiée par son poids qui permet de pêcher plus ou moins profondément selon les conditions rencontrées (voir encadré).

Savoir compter

Il est très important de choisir la taille et le poids de l’egi en fonction de la profondeur d’évolution recherchée : sur chaque modèle, la taille du leurre est associée à une vitesse de descente. Ainsi une turlutte affichant une taille de 2,5 met quatre secondes pour descendre d’un mètre, une taille de 3,5 met elle trois secondes. Il faut donc compter pour connaître le niveau auquel va évoluer votre turlutte.

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Certains fabricants, comme Yamashita, proposent des têtes plombées adaptées à la morphologie de leurs turluttes. Un must pour pêcher plus profond sans changer de modèle de leurre. 
Crédit photo : Franck Ripault

Il faut que ça bouge

Ajoutez à cela des tailles, des coloris très variés, et vous obtenez des gammes d’une très grande richesse, ce qui ne simplifie pas vraiment le choix du leurre. Mais quel que soit cet egi, il faut du mouvement. Les céphalopodes, dans une grande majorité des cas, sont attirés par les déplacements plus ou moins rapides de leurs proies : nage linéaire ou embardées brutales ponctuées de longues pauses, les modes d’animation sont variés et souvent subtiles.

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C’est le plus souvent lorsqu’ils remontent des profondeurs, la nuit essentiellement, qu’on peut piquer les calamars rouges, de plus belles tailles que les blancs.
Crédit photo : Jean-Baptiste Nurenberg

Ligne tendue

L’egi a d’abord été imaginé pour jerker violemment au rythme des tirées et relâchés. La canne doit tirer sèchement vers le haut, l’egi partant alors dans un décrochement latéral comme le ferait une grosse crevette prise de panique. Ce même mouvement doit être reproduit deux ou trois fois. La pause qui suit permet à la turlutte de redescendre, d’où l’importance de connaître sa vitesse de descente. Recommencez l’animation en moulinant lentement. Les pauses doivent, bien entendu, être toujours effectuées ligne tendue afin de percevoir la moindre touche. Les calamars étant également des prédateurs de surface, la technique du walking the dog a ici aussi ses vertus.

Cephalopodes
Les différents montages
Crédit photo : Franck Ripault

Comme des bars

Il m’est déjà arrivé de prendre de grands calamars de l’espèce veinée sur des stickbaits destinés au bar ou sur de petites ondulantes évoluant juste sous la surface. Il est bien sûr possible de combiner egi et tête plombée afin de pêcher plus profondément, dans un style plus en rapport avec la technique du jig. Les accessoires, aujourd’hui nombreux, autorisent toutes les options. Depuis plusieurs années, les gammes d’egis se sont considérablement étoffées : parmi les nombreuses marques qui offrent ces turluttes high-tech, Yo-Zuri et Yamashita se taillent la part du lion. Le marché est en pleine expansion avec des turluttes fluo, phospho, UV, à billes, réagissant à la chaleur (concept Warm jacket, chez Yamashita) et, tout dernièrement, bioluminescentes. Elles sont déclinées soit dans des couleurs très vives soit dans des tonalités très naturelles reproduisant très fidèlement une crevette ou un petit poisson, dans des tailles et poids variés : convenons que le choix peut s’avérer difficile.

Les bons coloris

Les couleurs naturelles ont les préférences des pêcheurs qui opèrent de jour, les revêtements phosphorescents associés à des nuances orangées ou rouges sont à privilégier lorsque la luminosité baisse (lever et coucher de soleil) et la phosphorescence est bien sûr incontournable lors d’une pêche de nuit.

 

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