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Festival sur le delta avec Bruno Bourrié et Mickaël Thomas

C’est au bout d’une longue journée d’efforts que Bruno est parvenu à tromper un poisson aussi imprévisible que peut l’être cette magnifique liche amie. Un spécimen de 8 kg !

Crédit photo Jean-Baptiste Nurenberg
En mer, opportunisme, polyvalence et persévérance sont les maîtres mots. Direction la Méditerranée pour embarquer avec deux amis pêcheurs, Bruno et Mickaël, un sacré duo qui semble avoir le chic pour se trouver toujours au bon endroit au bon moment.

La pêche en Méditerranée n’est jamais simple mais certaines zones concentrent de belles richesses. C’est le cas du delta du Rhône et de ses environs et c’est sur ce vaste terrain de jeu, à la mise à l’eau de Port-Saint-Louis, que je retrouve Bruno Bourrié, détaillant en articles de pêche, et Mickaël Thomas, pour une sortie embarquée sur leur semi-rigide. La mer est belle, le temps est lourd en ce début d’été. Bruno m’indique que la température des eaux est passée au-dessus des 23°C. L’essentiel des carnassiers de la région chasse ici maintenant. « Depuis quelques jours, les premières liches amies sont arrivées, précise-t-il. Mais toutes ces espèces ne se mélangent pas et nous allons certainement beaucoup bouger !» Bruno me confie qu’il aurait préféré davantage de vent, histoire de pêcher sur une mer un peu plus formée.

Parvenus sur un beau plateau peu profond, Bruno et Mickaël ont la surprise de tomber sur une incroyable chasse où se mêlent prédateurs et oiseaux marins. Objectif: les tassergals. 
Crédit photo : Jean-Baptiste Nurenberg

Tassergals en vue

Bien que les deux amis aient une petite idée des grandes lignes du programme de la journée, la sortie s’articulera en fonction de l’activité des poissons souvent liée à la marée, sur un périmètre compris entre Carry-le-Rouet, Fos-sur-Mer et Port-Saint-Louis. La présence directe de l’étang de Berre induit de grands mouvements d’eau entre cette immense lagune et la mer. Courants, transit des poissons et de la nourriture peuvent changer d’une heure à l’autre. Bruno met le cap vers un vaste plateau peu profond (6m) au fond mixte. Il semble que la zone fixe depuis quelques jours quelques tassergals et de très gros loups qui s’occuperaient de bancs d’anchois cernés par de grosses oblades. Les deux amis décident d’attaquer au stickbait blanc, la meilleure couleur selon eux pour tous les carnassiers des eaux côtières du delta. Dès la seconde dérive, c’est la frénésie ! Une, deux, dix, vingt, cinquante oblades… les deux pêcheurs enchaînent ces sparidés de 200 à 400g les uns derrière les autres. Les «bols» d’anchois percent progressivement la surface, attirant par la même occasion mouettes, goélands, puffins. Les deux compères remarquent les premiers suivis de loups portions, qui se contentent de suivre les oblades piquées. Après un lancer lointain de Mickaël et quelques rapides animations canne haute, un gros poisson vient violemment percer la surface… Flanc argenté, queue fourchue, c’est très certainement une liche. Mais le prédateur furtif est parti aussi vite qu’il était arrivé. L’abondance des oblades gêne en fait plus qu’autre chose. Bruno augmente la taille de son leurre et c’est la bonne option. L’attaque est franche et ce premier rush nettement plus puissant.

Il faut une certaine part de chance aussi dans la capture d’un beau tassergal tant sa mâchoire redoutable permet à ce poisson de couper n’importe quoi
Crédit photo : Jean-Baptiste Nurenberg

Jamais gagné

Une belle chandelle confirme l’identité de l’assaillant, un beau tassergal bien piqué et ramené avec autorité jusqu’au bateau où Mickaël le met à l’épuisette. « Avec le tassergal ce n’est jamais gagné, rappelle-t-il. Rien ne résiste à sa mâchoire qui coupe tout : fils, leurres, hameçons… On en perd énormément !» Bien les piquer est une affaire de chance. Les deux amis insistent car ces poissons sont grégaires. Et quelques lancers suffisent pour qu’un second « tas » casse violemment la surface. Malheureusement, le poisson se décroche cette fois. L’activité baissant en fin de dérive, il faut se replacer. De nouveau parvenus sur la strike zone, j’assiste alors à du grand spectacle ! Une chasse presque surréaliste éclate à quelques mètres du bateau. Six à huit énormes loups, avoisinant tous le mètre, se gavent dans un bol d’anchois. La scène est grandiose. Les lancers précis et répétés des deux pêcheurs ne suffisent pas hélas à déclencher l’intérêt de ces géants qui passent sous le pneumatique et disparaissent définitivement… 

Même quand la pêche se révèle un peu plus difficile, notamment en raison d’un vent un peu faible, la bonne humeur est là au rendez-vous.
Crédit photo : Jean-Baptiste Nurenberg

Slow jigging

Le courant ayant changé depuis deux dérives, l’activité retombe nettement. Le duo décide de gagner une cassure pour une petite séquence de slow jigging, que maîtrise très bien Mickaël. À première vue, ça paraît simple, mais en réalité, l’approche est hyper technique, énormément de paramètres devant être pris en compte: la dérive, le courant, le poids du leurre, sa forme, sa couleur, la nature de l’assist, rien ne doit être laissé au hasard. L’électronique tient aussi une place prépondérante dans cette approche qui permet de toucher de nombreuses espèces. « On va pêcher ici sur des petits fonds de 25m, précise Mickaël. Mais il m’arrive de descendre bien plus bas, au-delà de 100m !» Bruno, lui, en profite pour rapidement faire descendre une mitraillette afin de mettre quelques chinchards au vivier… pour plus tard. Mickaël fait plonger un jig de 30g à l’aplomb. Visiblement, les chinchards sont là, à mi-hauteur, à tel point qu’ils perturbent la descente du leurre. Une touche franche résonne jusque dans le bras de Mickaël qui annonce aussitôt un beau poisson. C’est en effet un beau loup. La dérive continue, le plateau remonte légèrement et nos deux pêcheurs continuent d’animer, près du fond tout en scrutant de temps à autre l’écran du sondeur. Mickaël remet le couvert, le combat semble assez différent, ce n’est pas un loup. Et quelques instants plus tard, en effet, nous admirons les magnifiques reflets roses d’un superbe pageot.

Mickaël nous gratifie lui de son savoir-faire en matière de shore jigging. En témoigne la capture de ce superbe pageot.
Crédit photo : Jean-Baptiste Nurenberg

The number one

Le soleil au zénith annonce un changement de programme. Direction un couloir bien connu où circulent la liche amie pendant les mois les plus chauds de l’année. Bruno, passionné par ce mythique caranguidé, annonce la couleur : « En Méditerranée, pour beaucoup, c’est le prédateur n°1 .» Mais ce poisson est un fantôme qui s’approche du bord de mer pour chasser mais reste toujours discret, presque furtif, capable de traumatiser le plus expérimenté des pêcheurs aux leurres. Ses suivis, à quelques centimètres du leurre, juste sous la surface, dans une eau claire, parfois sur une quarantaine de mètres, finissent généralement par un refus. C’est l’école de la maîtrise et de la frustration…

Bruno installe les vifs une quinzaine de mètres derrière le bateau.
Crédit photo : Jean-Baptiste Nurenberg

Moments magiques

 La montée des températures estivales cale en général les liches amies sur des postes stratégiques: fleuves, sorties de canaux, zones portuaires. Elles apprécient les remontées rapides du fond et les cassures, circulant dans le profond avant de faire monter leurs proies vers les plages. Cette activité peut durer jusqu’à l’automne, en fonction de la météo, facteur essentiel. Pluies et crues ont un effet très perturbant voire dissuasif sur ces prédateurs. Quand la chance sourit, l’été indien peut gratifier de moments magiques. Pour augmenter leurs chances, Bruno et Mickaël décident d’associer une traîne lente et une prospection aux leurres. Le moteur électrique à l’avant facilite grandement les choses. Deux cannes à vif sont vite installées sur l’arrière.

Les plateaux abritent de nombreux poissons, tel ce joli loup, que les deux compères aiment traquer au leurre souple
Crédit photo : Jean-Baptiste Nurenberg

Matraquage

Une heure durant, c’est le calme plat sous un soleil de plomb. Le duo matraque inlassablement, au popper et au stickbait, tout en continuant à traîner. L’un des deux vifs semblant s’affoler, Bruno est persuadé qu’un poisson suit. En affût, une liche peut rester plusieurs minutes à suivre un vif sans s’en saisir. Pour déclencher l’attaque, Bruno décide d’accélérer la traîne. Stratégie payante car le poisson est enfin piqué. Le caranguidé fait parler sa puissance mais Bruno gère sans problème. Le magnifique poisson de 8kg rend enfin les armes. C’est l’explosion de joie ! Deux nouvelles longues dérives ne rapportent rien, Mickaël et Bruno insistant sur l’absence pénalisante de vent. La journée touche bientôt à sa fin et nous décidons de regagner le grand plateau exploré dans la matinée, dans l’espoir de recroiser les loups géants. L’activité en surface étant retombée, Mickaël et Bruno optent pour le leurre souple. On distingue parfaitement roches, sable et herbiers sur le fond. « J’aime beaucoup ces fonds mixtes où les loups trouvent de nombreux affûts, indique Bruno. On y trouve aussi des dentis ou des pagres qu’il n’est pas rare de toucher au leurre souple. » Sur un herbier, Bruno débloque la situation en s’offrant un magnifique loup. Michaël voit son leurre perdre sa queue sur une patate de roche : aucun doute pour lui, ce sont des sars. Il enchaîne et, coup sur coup, le duo pique deux jolis sars qui signent la fin d’une magnifique journée de pêche comme seule la Méditerranée est capable d’en offrir. On me pardonnera cet ultime mais unique (et en fait très léger…) manque d’objectivité !

Concernant le choix de la couleur des leurres, le blanc montre ce jourlà toute sa supériorité. 
Crédit photo : Jean-Baptiste Nurenberg

Le matériel pour le slow jigging

  • Canne : Conflict Light Jigging (Penn)
  • Moulinet : Battle III 3000 (Penn)
  • Tresse : ProSpec Multicolore (Berkley )15/100
  • Bas de ligne : Shock Leader (Varivas) 37/100

 

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Magazine n°915 - août 2021

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