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Choisir son bas de ligne pour débuter la pêche à la mouche

Lors d’une session avec l’ami Grégoire Juglaret, ce dernier avait comparé le bas de ligne avec une boîte de vitesses. J’ai trouvé cette image très claire et accessible et, depuis, je l’utilise régulièrement auprès de mes pêcheurs pour leur faire comprendre les intérêts d’un bas de ligne bien équilibré. Aujourd’hui, si de nombreuses formules couvrent la plupart des situations, la simplicité et l’efficacité doivent toujours diriger les choix du débutant. Alors, avant de poser la première mouche sur l’eau, retrouvez dans les lignes qui suivent quelques conseils pour bien choisir ce bas de ligne.

Le rôle du bas de ligne

Dernier lien entre la soie et la mouche, le bas de ligne transmet l’énergie permettant à notre imitation de se poser naturellement sur l’eau. Il éloigne également notre mouche des disgrâces de la soie. Du talon (début) à la pointe (fin), il doit être parfaitement construit et adapté aux différents parcours pêchés. Il sera dégressif et de forme conique, c’est-à-dire que le diamètre de son talon sera toujours plus important que celui de sa pointe. Grâce aux lois de la physique et un peu de doigté, il se déroulera alors proprement sur l’eau et rendra irréprochable la présentation de la mouche aux poissons. Considérant qu’on utilise des techniques de pêche en surface, on optera pour le Nylon, flottant et plus élastique que le fluorocarbone. Couplé à l’action de la canne, ce matériau corrigera également les ferrages « de maçons » relativement fréquents lorsqu’on débute.

Les bas de lignes queues-de-rat sans nœud sont parfaits pour les débutants.
Crédit photo : Bernard Galliano

La connexion soie-bas de ligne

Il y a plusieurs façons de relier un bas de ligne à la soie. La première étant l’achat de connecteurs adaptés qu’on appelle vulgairement « chaussettes ». Ils présentent une boucle à leur extrémité et doivent être enfilés sur la soie puis collés de manière à résister à la traction en action de pêche. Très pratiques, ils permettent l’attache rapide (par leurs boucles) du bas de ligne. En revanche, ils glissent mal dans les anneaux, créant des blocages au moment d’épuiseter les poissons et doivent être graissés régulièrement pour ne pas couler. Pour ma part, j’opte pour un simple nœud d’hameçons à palette, en veillant à ce que les spires soient bien jointives avant serrage. Ces dernières viennent écraser le revêtement de la soie, bloquant alors automatiquement le bas de ligne. Nul besoin d’artifice supplémentaire ou d’un autre nœud éventuel côté soie. De plus, il a le mérite de passer parfaitement dans les anneaux.

Quel diamètre pour les pointes ? 

En rivière, deux principaux facteurs interviennent dans le choix des diamètres de pointes : la taille des mouches utilisées et la taille des poissons. Par exemple, lorsque les conditions imposent de pêcher avec de petites mouches sèches en tailles 16 ou 18, il serait contreproductif d’employer un 14 centièmes pour leurrer le poisson. Dans ce cas, un Nylon en 12 centièmes de bonne qualité effectuera parfaitement le travail. En revanche, sur des pêches en sèche en eaux rapides, l’utilisation de mouches montées sur hameçons de 14, voire 12 est courante. Ici, l’usage d’un 14, voire 16 centièmes sera de mise afin d’éviter les problèmes comme le vrillage. La taille approximative des poissons du parcours est également à prendre en compte. En effet, si ces derniers sont de grande taille, ça serait prendre des risques inutiles que de les pêcher fin. À l’opposé, si le parcours abrite une majorité de truites entre 20 et 30 cm, le 12 centièmes sera parfaitement adapté.

Le bas de ligne doit transmettre l’énergie de la soie afin de poser correctement sa mouche.
Crédit photo : Bernard Galliano

Pour les petits milieux

Quand c’est possible, l’idéal est de faire ses premiers pas en petites rivières. Pour cela, il est nécessaire d’avoir un bas de ligne court et rapide qui permettra de pêcher très précisément chaque poste. Il autorisera également un rythme de pêche relativement élevé. Plus il y a de nœuds sur un bas de ligne, moins ce dernier est solide alors, en initiation, je conseille à mes pêcheurs les « queues-de-rats » qui sont des bas de ligne sans nœud en Nylon étiré à chaud. Leur conditionnement en pochette impose de bien les chauffer entre les doigts à leur sortie afin de leur redonner leur forme initiale. Avec des cannes de 10 pieds, les modèles en 3,60 m restent des classiques « passe-partout » pour ces pêches plein amont ou trois quarts amont, ils terminent ici en 14 ou 12/100.

La résistance de la pointe du bas de ligne sera choisie en fonction de la taille de la mouche et de celles des truites.
Crédit photo : Bernard Galliano

Pour les rivières de taille moyenne

On appellera moyennes rivières les cours d’eau d’une largeur variant entre 20 et 30 m. Démarrer dans ce type de milieux impose d’être légèrement plus technique dans la construction du bas de ligne. Ceci est principalement dû à des placements et une approche des postes différents. En effet, sur certains grands lisses, la discrétion sera de rigueur et il faudra parfois attaquer des poissons à distance. Des mendings seront alors bien utiles pour replacer soie et bas de ligne vers l’amont et autoriser ainsi des dérives longues et propres. Pour commencer, nous pouvons reprendre le principe de la queue-derat qui, cette fois-ci, est réduite à une longueur de 2,75 m et termine sur un diamètre de pointe de 18 centièmes. On y rajoute un micro-anneau, une longueur d’une cinquantaine de centimètres en 16 centièmes et une pointe d’1,50 m minimum en 14 ou 12 centièmes. De cette manière, nous rallongeons le bas de ligne tout en le laissant modulable si le besoin s’en fait sentir. Par exemple, nous pourrons retirer notre montage au niveau du micro-anneau et rajouter simplement une pointe en 14 centièmes pour pêcher des zones plus restreintes. Le pêcheur qui le souhaite pourra évoluer crescendo, apprendre à construire ses bas de lignes et les adapter ainsi aux différents profils de rivières. Toujours dans un souci de conicité, il est nécessaire de maîtriser certains nœuds qui viendront relier plusieurs longueurs de Nylon du plus grand au plus petit diamètre. Ces nœuds doivent être résistants tout en respectant le parfait alignement du bas de ligne. Le nœud uni-uni est un bon compromis pour les diamètres supérieurs au 20 centièmes. Le nœud dit « du chirurgien » prendra le relais pour les diamètres inférieurs, et le classique nœud de cuiller sera utilisé au niveau du micro-anneau si celui-ci est présent.

La bonne formule des bas de ligne

En guise d’exemple, la formule dégressive qui suit fait partie de celles que j’utilise régulièrement (comptez 10/15 cm supplémentaires à chaque section pour les nœuds): 80 cm de 40 centièmes/70 cm de 35 centièmes/60 cm de 30 centièmes/50 cm de 25 centièmes/40 cm de 20 centièmes/30 cm de 16 centièmes et un minimum de 150 cm de 12 centièmes. Plus un bas de ligne est long, plus il demande une bonne maîtrise du lancer. N’hésitez pas à vous entraîner sur une zone vierge avant la pêche. Notez aussi qu’avoir plusieurs bas de lignes montés la veille évitera la perte de temps au bord de l’eau et autres crises de nerfs… Lors de la fabrication de votre bas de ligne, veillez à ce que vos divers brins soient bien tous en Nylon et de préférence de la même marque. Les différences notables de densité et d’élasticité pourraient fragiliser l’ensemble, notamment sur les plus fins diamètres

 

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