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Savoir construire un streamer à brochet

Crédit photo Valentin Bernard
Le montage des streamers reste une pratique bien à part. Effrayante pour certains, véritable passion pour d’autres, cette discipline nécessite l’utilisation de nouveaux matériaux et la gestion de nouvelles proportions, elle demande donc un certain apprentissage. À travers ces lignes, je vais essayer de définir ma vision de ce type de montage afin de vous donner quelques cartes pour avancer dans la construction de vos streamers tout en rationalisant le nombre de matériaux nécessaire.

Nous traiterons ici principalement de montages de streamers sur armements. Il est tout d’abord primordial de choisir un hameçon adapté au streamer que l’on souhaite réaliser. L’offre de plus en plus grande sur le marché peut être perturbante. Retenez donc qu’il faut, de manière générale, privilégier les hampes relativement courtes pour éviter les décrochages lors du combat. Il est alors préférable d’utiliser soit des « shank » articulés pour rallonger le streamer, soit un montage tandem (et autre stinger) pour renforcer l’armement en cas de touches courtes. L’utilisation d’hameçons texans est très appropriée pour le montage de mouches 4x4. Dissimulé au cœur du streamer, il permet en effet d’éviter les accrochages. Dans ce même but, l’utilisation d’hameçons de type jig munis d’un anti herbe en fluoro carbone 70 ou 80/100 fera merveille sur les mouches lestées. C’est l’option que je privilégie sur les pêches de postes très encombrées.

Le piker’s point est excellent pour les fonds encombrés.
Crédit photo : Valentin Bernard

Tous les matériaux pour construire une mouche à jerker !
Crédit photo : Valentin Bernard

Une grande mouche articulée, à travailler lentement.
Crédit photo : Valentin Bernard

Un jeu de construction

Quel que soit le type de streamer, il est amusant de constater que nous pouvons faire une sorte de fiche « type », un schéma à suivre pour monter de manière homogène. Comme pour une mouche sèche ou une nymphe, nous pouvons distinguer trois grands éléments constitutifs : l’âme, l’habillage et la tête. Si nous visualisons bien ces trois éléments, il est alors aisé de voir que les différents types de streamers qui existent sont juste un jeu de proportions entre ces trois éléments. On commence le montage par l’âme qui constitue le support, le « corps ». Les matériaux qui composent l’âme vont soutenir le reste du montage. En étant attentif, on trouve cet élément sur n’importe quelle mouche, que ce soit un sparkler, un baitfish ou un deceiver. De manière générale, on pense rapidement que c’est le bucktail qui jouera ce rôle et on doit bien l’avouer de manière plutôt efficace. En revanche, sur un baitfish en fibre synthétique, l’âme peut être montée dans un matériau aussi souple que l’habillage afin d’obtenir des vibrations plus fines que pourrait conférer un corp « dur ». L’habillage, quant à lui, peut être considéré comme l’aile et/ou la collerette du streamer. Monté autour de l’âme, c’est lui qui donne la forme de la mouche ainsi que sa mobilité. On peut alors s’amuser à mixer fibres synthétiques ou naturelles pour obtenir un habillage plus ou moins brillant ou volumineux. Enfin, on finit par la construction de la tête. Même si le corps peut aider et renforcer une action de nage – par l’emploi d’articulation par exemple – c’est bien la tête qui donne l’impulsion nécessaire à un déplacement latéral. Pour donner une nage en dent de scie, il est possible de lester la tête. Une tête simple donnera quant à elle une nage plutôt linéaire. Cette dernière est conçue de manière plus ou moins profilée, enfermée entre les deux yeux et la résine UV. Pour obtenir une action à « jerker » avec un déplacement latéral de la mouche, nous ferons une tête plus volumineuse avec un dubbing XXL par exemple. Les mèches seront alors fixées par le milieu puis rabattues vers l’arrière afin d’augmenter le volume. Enfin, une tête à nez plat découpée dans une plaque fine, en mousse ou autre, permettra de brasser un maximum d’eau. J’ai conçu le tableau ci-dessous récapitulant les éléments et la quantité de matière pour la réalisation des différents grands types de streamer.

Un montage « deceiver » avec un « tail »
Crédit photo : Valentin Bernard

Le pushwater est le streamer qui déplace le plus d’eau.
Crédit photo : Valentin Bernard

Montage ultra léger, le baitfish est parfait lorsque les brochets sont sur les ablettes ou les gardons à l’ouverture
Crédit photo : Valentin Bernard

Jouez la carte de la finesse

L’erreur que je rencontre le plus souvent dans les montages est une accumulation et une surcharge de matériaux sur l’habillage alors que le type de mouche ne le nécessite pas vraiment. Il faut concevoir le montage comme une construction en suivant le plan établi. La quantité de matériaux employée doit, quant à elle, être raisonnée et rationnée au minimum. Enfin, gardez en tête qu’une mouche - même trop peu fournie - pêchera mieux qu’un montage surchargé, ne serait-ce que pour sa facilité de propulsion.

TYPE ARMEMENT AME HABILLAGE TETE
Baitfish Hampe très courte : Tiemco 600SPBL, VMC Siwash, JMC BRO 30 Fibre synthétique type EP ou Demone air Fibre synthétique type EP ou Demone air Simple lestée ou non.
Fibre synthétique type EP ou dubbing XXL bross
Piker Point Hampe moyenne à longue : VMC, JMC BRO 10, Pike monkey P10 Bucktail en rang (attention chargez au minimum pour un résultat convenable) Flashabou en touche fine Simple sur une base
Œil plat/résine UV
Sparkler
Flashtail
Jerkfly
Hampe moyenne : VMC, Partridge Universal predator Bucktail en cœur recouvert d’une fibre forte ou tressée type polar flash pour donner du corps à la queue Flashabou Magnum pour la queue une douzaine de fibres.
Collerette en flashabou classique
Simple lestée ou non sur une base œil plat/résine UV
Pour une action Jerkfy tête en dubbing streamer type baitfish ou predator
Deceiver (avec ou sans tail) Hampe moyenne ou armement double « stinger », avec VMC ou partrige patriot Bucktail monté en ligne de part et d’autre de la hampe. Une en queue et une en tête. Séparé par une chenille longue Une dizaine de fibres de flashabou magnum suffisent pour la queue et pour la tête Classique sur une base œil plat/résine UV.
Pour une meilleure finition, utiliser des fibres fines type angel air ou ripple ice fiber
Pushwater Hampe moyenne ou armement double « stinger » Avec VMC Ou partrige patriot Bucktail monté vers l’avant puis ramener vers l’arrière en collerette de manière successive autour de la hampe. 3 à 4 fois
Séparé par une chenille
Quelques fibres de flashabou apposé sur chaque collerette Cylindre de mousse fin 2 mm d’épaisseur
BigFLY (+25cm) Montage tandem Idem deceiver mais doublé Idem deceiver mais doublé Classique sur une base œil plat/résine UV

 

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