1. Association hameçons et billes
On associe bien souvent une taille d’hameçon à une taille de bille, en cherchant les différentes densités par l’ajout de plomb ou en jouant sur les matières laiton/tungstène. Cependant, il est facilement possible de décliner une taille d’hameçon avec plusieurs tailles de billes. La forme de l’hameçon jouera également dans la déclinaison des tailles de billes, qu’elles soient fendues ou évasées. En se reportant au tableau suivant, on peut avoir une bonne indication des mariages possibles en termes de formes et de tailles d’hameçons mais également en termes de formes et de tailles de billes.
Il est à noter que si les billes fendues sont destinées à l’origine aux hameçons jigs, il est possible de les employer sur des hameçons droits ou caddis, ce qui n’est pas le cas des billes évasées qui ne seront pas adaptables aux jigs. À vous maintenant de créer vos associations en fonction de vos références préférées. Même si certaines billes peuvent paraître surdimensionnées par rapport à la taille de l’hameçon, la principale caractéristique à respecter est de laisser une ouverture suffisante entre la bille et la pointe de l’hameçon pour assurer le ferrage. C’est pour cela qu’il est possible d’adapter une grosse taille de bille sur un petit jig (comme une 3.8 fendue sur un 403blj en 14), ce qui est impensable sur un hameçon droit et une bille évasée.
2. Choisir et préparer ses hackles
L’équilibre d’une mouche sèche est primordial pour obtenir une mouche efficace, c’est-à-dire que non seulement elle sera bonne pour le poisson, mais elle améliorera également l’action de pêche. Il est donc important de veiller au choix de ses plumes et à leur montage pour en tirer le meilleur.
Choix des plumes selon leur utilisation
Si l’on souhaite une flottaison haute, on utilisera une plume rigide, et là, rien n’égale le coq. Plusieurs types de plumes de l’animal peuvent être utilisés, mais le cou aura généralement l’avantage dans la plupart des montages. On sélectionnera la plume par :
• sa taille, en fonction de celle de l’hameçon, mais également du type d’imitation souhaitée, sedge, éphémère ou autres…
• sa brillance, qui offre un attrait supplémentaire à la mouche;
• la finesse de son rachis, afin que la plume soit maniable et que le montage soit léger;
• la qualité de fibres, la moins duveteuse possible;
• la forme de la plume, avec une partie parallèle la plus longue possible;
• une densité de fibres pas trop importante pour éviter de surcharger le montage, ce qui empêcherait la mouche de se sécher et augmenterait les risques de vrillage;
• si l’on souhaite une flottaison basse, ou pour les mouches noyées, on se tournera vers des plumes plus duveteuses et là nous n’avons que l’embarras du choix : CDC, perdrix, flanc de cane, poule… un très grand nombre de plumes peuvent servir !
Choix des tailles de plumes
Les sedges. La plume devra être enroulée sur près d’un tiers de la hampe et avoir des fibres d’une longueur correspondant à l’ouverture de l’hameçon afin que la hampe de l’hameçon soit parfaitement parallèle à la surface de l’eau. En rouge : les proportions : 2/3 de corps, 1/3 de hackle. En noir : la ligne de flottaison.
Les éphémères La plume devra être enroulée sur un quart de la hampe et avoir des fibres d’une longueur correspondant au schéma suivant.
En positionnant le rachis dans un axe partant de la pointe et passant par la limite entre la hampe et la courbure, la fibre partant de la pointe doit avoir une longueur égale à celle de l’ouverture (segment rouge).
En rouge, les proportions : longueur de cerques = longueur de hampe, longueur de hampe = 3/4 corps + 1/4 de hackle. En noir : la ligne de flottaison.
Pour un hameçon aux mensurations standards, on considérera que pour respecter de bonnes proportions, on utilisera :
Taille d'hameçon |
Nombre de tours |
12 | 7 |
14 | 6 |
16 | 5 |
18 | 4 |
Si le montage comporte des ailes, on fera un tour de plus de hackle à l’arrière des ailes que coté tête.
Préparer les différents types de plumes
Pour une flottaison haute, on fixera la plume par son pied, face brillante vers la tête, ce qui positionnera les fibres à 90° de la hampe. On éliminera de la plume toutes les fibres dont la base est duveteuse, pour ne se servir que de la partie où elles sont parfaitement rigides, et où le rachis est fin. On enlèvera ensuite une ou deux fibres du côté de l’enroulement afin d’aider à amorcer celui-ci sans que la plume ne vrille.
Pour une flottaison basse, on fixera la plume par la pointe, face brillante vers la tête, ce qui la positionnera vers l’arrière du corps pour une meilleure immersion. On rabattra les fibres vers le bas afin de libérer le rachis à l’endroit où l’on souhaite le fixer, selon la longueur des fibres souhaitées, généralement égale à la longueur de l’hameçon hors tout.
3. Préparer un dubbing brush
Il est parfois plus simple d’utiliser un dubbing brush tout prêt en l’assemblant au moment souhaité plutôt que de le faire au compte-gouttes, mouche après mouche. Alors, pourquoi ne pas se servir de la trêve hivernale pour créer ses propres dubbing ? Pour ça, pas besoin de beaucoup de place ni de beaucoup de matériel…
• Planche de 30 cm de long
• 2 clous étêtés
• Fil de cuivre de 10 centièmes
• Une poix liquide
• Dubbing naturel ou synthétique
• Twister à dubbing
• Brosse à dubbing
Réalisation pas à pas d’un brush composé de deux dubbings :
Note 1 : ce système ne permet pas de faire des dubbings extrêmement fins, mais parfaitement compatibles pour les tailles supérieures à 16. Note 2 : Il existe un outil dédié à la fabrication des grands brush, beaucoup moins artisanal et fixable directement sur le pied de l’étau, EZ Dub Speed, créé par Eddy Zauner, fantastique monteur et développeur.
4. Créer vos couleurs de marabout
Il est certain en action de pêche que certaines couleurs sont plus efficaces que d’autres, mais que finalement, on utilise souvent des teintes relativement standardisées. Cependant, certains jours, on remarquera que quelques-uns de nos vieux streamers, complètement délavés tellement ils ont vu d’eau, sont plus efficaces que ceux bien neufs, tout droit sortis de la pochette. Est-ce que, par ce constat, les couleurs pastel n’auraient pas parfois leur mot à dire ? Alors, avec très peu de matériel, tentez l’expérience et créez vos propres couleurs sans avoir le moindre talent culinaire ! À vos fourneaux ! Matériel et matériaux :
• Casserole
• Liquide vaisselle
• Papier absorbant
• 1/2 litre d’eau
• 1 cuillère à soupe de sel
• 1 cuillère à soupe de vinaigre blanc
• 3 Plumes de marabout de couleur vive
• 3 Plumes blanches de marabout
Réalisation pas à pas de la "recette" :
Note : en fonction des résultats obtenus et en adéquation avec vos souhaits, reproduisez l’expérience avec vos propres proportions de plumes blanches et de couleurs, mais également de vos temps de trempage. Si vous avez de la place pour stocker, n’hésitez pas à conserver vos différents bains, ce qui vous permettra de refaire une couleur avec certitude lors d’une prochaine séance de coloration ! Sinon, le tout compilé dans un petit carnet, vous aurez votre propre bible des teintes de plumes.