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Barbeau : amusez-vous à la nymphe au toc

Le barbeau est un valeureux combattant qui mérite plus que d’être un pis-aller. On peut le capturer de différentes façons, mais c’est une pêche d’esthète que de réussir à le prendre à la nymphe

S'il lui arrive d’errer en solitaire, c’est souvent le cas des gros sujets, le barbeau est surtout grégaire. Il se rassemble en groupes de quelques individus et parfois en bancs importants. Toutefois, depuis l’avènement des cormorans, ces grands rassemblements semblent plus rares et clairsemés. En dehors de ses périodes de repos, c’est un poisson qui se déplace fréquemment afin de prospecter méthodiquement les différents reliefs du fond. Il n’hésite pas à affronter les courants forts pour y rechercher activement sa nourriture de façon très opportuniste en fouillant les moindres anfractuosités du substrat à l’aide de son museau proéminent, pour en décoller les larves, mollusques et éventuellement les œufs d’autres poissons.

Ce spécimen s’est laissé séduire par une nymphe imitation porte-bois. Les modèles doivent être lourds pour couler rapidement
Crédit photo : Jack Tarragnat

Les tenues du barbeau

Pour optimiser les chances de réussite, repérez préalablement les zones occupées par l’espèce. Ce peut être l’aval d’un seuil marquant l’entrée d’une fosse traversée par un courant assez soutenu ou un courant laminaire de 1 à 2 mètres de profondeur, parsemé de blocs ou de saillies rocheuses. Les barbeaux trahissent leur présence en se retournant pour « sucer » la surface des blocs. Ils exposent leurs flancs de bronze qui se reflètent à la lumière.

Une canne au toc ?

S’il peut être très amusant de pêcher le barbeau à la nymphe au fil avec une canne à mouche de 10 ou 11 pieds, lancer une nymphe lourde – que d’aucuns baptisent assez justement « enclume » – avec ce type de canne n’est vraiment pas agréable et pas toujours très précis, même entre des mains expertes. Il y a un risque que la nymphe vienne heurter et endommager le scion si on n’ouvre et ne décale pas assez la boucle lors des lancers. Je préfère utiliser une canne au toc qui permet de lancer plus loin et précisément et de mieux maîtriser les longues dérives. Ce poisson effectuant des rushs puissants, on choisira une canne de 3,80 m à 4,20 m en carbone de module intermédiaire moins cassant qu’un haut module. Optez pour une action plutôt « regular » avec une bonne réserve de puissance au talon, pour maîtriser en souplesse de beaux sujets dépassant 70 cm.

Les barbeaux affectionnent les secteurs caillouteux avec des courants bien marqués. Leur morphologie est bien adaptée à ces eaux vives. 
Crédit photo : Jack Tarragnat

Le moulinet

On peut opter pour un moulinet à tambour fixe en taille 1500, ou un capoté pourvu d’une bobine de large diamètre. Pour ma part, j’utilise un moulinet semi-automatique de type Vivarelli, Peux Fulgor, JMC Skaw, Garbolino Zebra-toc, équipé d’un anneau Sic de sortie afin de recevoir du Nylon. Le corps de ligne sera un 0,14 ou un 0,16 mm fluo sans mémoire, qu’il faut choisir selon la couleur que l’on visualise le mieux. Celle-ci peut être différente d’un pêcheur à l’autre. Le bas de ligne sera confectionné avec un Nylon transparent haut de gamme en 0,12, 0,13 ou 0,14 mm. Pour garantir le maximum de solidité, j’attache toujours ma nymphe avec un nœud Palomar.

Les nymphes

Je n’utilise qu’une seule nymphe ! Avoir une seconde imitation en remorque avec un gros poisson ferré qui s’obstine à garder le fond n’est pas conseillé. On montera des mouches avec des billes tungstène de 3,5, 3,8, voire 4 mm de diamètre, enfilées sur des hameçons n°14, 12 ou 10, assez forts de fer. Pour la couleur de la bille, j’utilise du doré, de l’anthracite ou du cuivré. L’orange conviendra si l’eau présente une légère turbidité. Les perdigones, simples à monter, donnent de bons résultats, mais pour le barbeau j’aime des nymphes imitant des larves de trichoptères, de grands éphémères ou bien de plécoptères qui sont la nourriture coutumière de notre Barbus barbus.

Ce cyprin est puissant et le combat dans les courants n’est jamais gagné d’avance, surtout avec des corps de ligne fins.
Crédit photo : Jack Tarragnat

L'action de pêche

Le lancer se fait 3/4 amont en anticipant sur la profondeur et la force du courant afin que la nymphe atteigne rapidement le fond en face de vous ou très légèrement en amont. Ensuite, on relève la canne pour qu’elle forme un angle au plus proche de 90° avec la bannière. Puis, elle décrit une ellipse afin de bien exécuter la dérive en laissant la nymphe évoluer au plus près du fond. En dérives successives, on exploite toutes les coulées sur le secteur où l’on a repéré le banc de barbeaux. S’ils sont actifs, la première touche ne devrait pas trop tarder. Elle se traduit le plus souvent par un arrêt net, que nous indique le guide-fil, ou un léger déplacement du Nylon fluo. On doit y répondre par un ferrage instantané, car le barbeau, avec ses facultés sensorielles, est prompt à souffler cet appât douteux insipide et dur. Le poisson finit par réagir soit en essayant de remonter le courant, soit en tirant vers le large en direction de l’autre rive, pour ensuite tenter de descendre en s’appuyant sur la force du courant, ce qui peut devenir rapidement critique. Quoi qu’il en soit, comme pour tout autre gros poisson, il faut s’efforcer de le garder en amont de soi afin de rester maître du combat, en étant en mesure d’orienter au mieux sa nage. Un bel entraînement, si un jour on tombe sur la truite de sa vie.

L’astuce de Jack

Je vous livre mon petit secret, qui consiste en cours de pêche à enduire régulièrement la nymphe avec de l’attractant. Il me semble que cela donne plus de temps pour assurer le ferrage, mais peut-être que j’applique simplement la méthode Coué... Je déconseille cependant d’imbiber plusieurs nymphes à l’avance, car la plupart des attractants contiennent du sel qui corroderait rapidement les hameçons dans la boîte.

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