Les sites du groupe Info6TM

Des imitations de larves en silicone : pourquoi pas ?

Les larves souples, univers de créatures siliconées, dans lequel ma curiosité m’a poussé à entrer canne à mouche en main. J’y ai découvert plein de bestioles fort efficaces à l’usage, au point d’en adopter certaines...

Ce sont de jeunes pêcheurs au lancer et au toc, compétiteurs pour certains, qui m’ont fait découvrir lors d’un Salon pêche à Clermont-Ferrand, des imitations en silicone de larves d’éphémères et plécoptères, de plus en plus utilisées dans leur milieu. Ils m’ont expliqué que pour mettre au point leurs créatures, ils s’étaient inspirés des nymphes et des montages à base de billes en tungstène et d’hameçons sans ardillon, dédiés à la pêche à la mouche.

Quelques imitations souples montées !
Crédit photo : Thierry Millot

De nouveaux horizons

Cet épisode a été un bon moment d’échange et de convivialité entre « leurristes », moucheurs et pêcheurs au toc, tous modernes, passionnés, aux esprits ouverts pour une éthique novatrice de la pêche sportive et respectueuse des poissons. Le genre d’instant correspondant tout à fait à ma démarche progressiste, un brin anticonformiste, pour des pratiques évolutives de la pêche à la mouche. Ce qui me plaît beaucoup, c’est cette fusion, ce mélange, qui s’accentue d’année en année entre les pêches à la mouche, au lancer et au toc, qui ont déjà fait évoluer chaque technique et ce n’est probablement pas fini! De plus, actuellement, en matière de pêche à la mouche, nous utilisons aussi des leurres, adaptés à notre technique fouettée : des streamers à brochets, des streamers époxy ou marabout, des perdigones, des worms, des terrestres en mousse, etc. Nécessitant pour leurs conceptions de plus en plus de matériaux synthétiques, des plastiques, du vernis… Donc pourquoi ne pas lorgner du côté des leurres souples et des larves ? Sauf si on est réticent à l’idée de ne pas avoir à les fabriquer puisqu’elles sont vendues prêtes à l’emploi. Ce qui peut d’ailleurs ravir les nombreux pêcheurs qui ne montent pas leurs mouches et autres streamers…

En nymphe au fil, le matériel reste identique à une pêche avec des imitations classiques.
Crédit photo : Thierry Millot

Créatures souples

Dès l’ouverture de la pêche qui a suivi ce Salon, je n’ai pu résister à la tentation d’utiliser une de ces larves siliconées après l’avoir enfilée sur un hameçon courbe sur lequel j’avais collé une bille tungstène. J’étais un peu dubitatif du début de la session de pêche, en mode nymphe au fil, sans résultat. J’étais comme un enfant qui essaye un nouveau jouet lorsque j’ai pris ma première fario avec cette créature imitant parfaitement une larve… l’émotion, la fébrilité et la satisfaction d’avoir été curieux. Plusieurs parties de pêche m’ont conforté sur l’efficacité de ces imitations souples et vibratiles. Je me suis pris d’une frénésie « siliconée », durant laquelle j’ai essayé de nombreux modèles de larves et micro-leurres, glanés sur le Web dans l’Hexagone et hors de nos frontières. Lors de cette quête, j’ai découvert que de nombreuses marques utilisent des attractants dans leur process de fabrication. Intrigué par ce sujet, inhabituel chez les moucheurs, mais banal chez les leurristes, j’ai effectué une rapide enquête ! Plusieurs spécialistes leurristes en ultraléger utilisant presque exclusivement des « souples » types larves ou micro-shad m’ont confié que les attractants jouent un rôle important dans l’efficacité des leurres souples. Pour eux, cet ajout olfactif contribue à attirer les poissons, ils jouent avec des leurres aux arômes variés comme les crustacés, le sel, la sardine ou le fromage pour optimiser leurs rendements.

Comme la truite, l’ombre apprécie aussi les larves souples
Crédit photo : Thierry Millot

Se mettre au parfum

Je n’ai pas trouvé de larves souples ayant un arôme miracle, toutefois j’ai constaté qu’elles sont engamées plus franchement, car a priori les poissons gardent un peu plus longtemps en gueule les leurres souples grâce à leur texture plus naturelle et peut-être leurs parfums. Ce qui les rend aussi très attractifs auprès des salmonidés, des percidés ou des cyprinidés, c’est leur pouvoir vibratile. Dès qu’ils sont immergés ils frétillent à la moindre animation, se contorsionnent et ondulent. Même en dérive inerte le simple frottement de l’eau anime les pattes et les cerques de nymphe ou la queue d’alevin terminés par un paddle ultra-mobile. Toutefois il est évident que comme en nymphe ou en streamer, les choix de taille, de densité du lestage, de la couleur, associés à une bonne dérive et aux animations sont des facteurs indispensables pour rendre encore plus efficace l’usage de ces créatures.

La boîte de Thierry, parfaitement organisée
Crédit photo : Thierry Millot

Coloris et montages

Après avoir essayé un grand nombre de leurres souples en rivière sur les farios et ombres communs ainsi qu’en réservoir sur les arcs-en-ciel, j’ai sélectionné trois catégories d’imitations étant des valeurs sûres. Les imitations de larves de terrestres : des demoiselles ou des libellules, des teignes et des chenilles, en taille de 20 à 30 mm. Les mini-alevins : un shad, ou un micro-shad, en taille de 30 à 50 mm et surtout les larves aquatiques, des nymphes d’éphémères et de plécoptères, en taille de 20 à 30 mm. Concernant les coloris, je reste sur des teintes naturelles, le gris, le camel, l’olive ou le crème pour les larves. Pour les alevins je privilégie les orangés, la chartreuse, le blanc, les vairons, l’olive. Il est possible à l’aide de feutres de couleur indélébiles de mixer des teintes pour customiser ces souples. Question montage, il y a deux possibilités, la première est la version light, consistant à simplement insérer un hameçon courbe ou droit dans le leurre. Il faut noter qu’une nymphe ou qu’un petit shad sont suffisamment denses pour qu’ils coulent de leur propre poids et ainsi être utilisés non lestés dans peu d’eau en rivière ou comme un streamer classique en eaux closes. La seconde possibilité est la version lestée en utilisant toujours des hameçons à hampe courbe ou droite ainsi que des jigs, sur lesquels je fais contre l’œillet, une petite ligature en fil de montage, pour y coller une bille tungstène. Il est nécessaire de se constituer un assortiment d’hameçons/billes prémontés, de taille et de lestage variés, permettant de s’adapter à la taille des leurres et aux zones de pêche, comme en nymphe classique. Grâce à l’usage d’hameçons sans ardillon, on peut avec précaution, mettre et enlever plusieurs fois un hameçon de l’intérieur d’un même leurre souple. En action de pêche, pour jouer avec ces imitations de larves et mini-alevins, comme avec nos imitations et méthodes de pêche habituelles, j’utilise les mêmes kits cannes, soies, bas de ligne, permettant de passer du mode nymphe au fil avec ou sans soie au mode petit streamer. Vous l’aurez compris, avec ce zoom sur les imitations siliconées, il n’est point question de grand remplacement, mais de continuer à ouvrir le champ des possibles de cette fabuleuse pêche à la mouche.

 

"Pour recevoir chaque semaine toutes les actus de la pêche, nos concours, nos bons plans, nos sorties vidéos, nos articles gratuits et bien plus encore... inscrivez-vous vite à notre Newsletter !"

Je m’inscris à la newsletter

Salmonidés

Magazine n°151

Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15