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Eaux rapides : comment pêcher juste

Chaque sortie sur des eaux vives est source de questions sur le lestage des nymphes et les longueurs de pointes. Ces deux éléments importants conditionnent la réussite d’une partie de pêche en nymphe. Alors, comment « pêcher juste » et être certain d’avoir le bon poids et la bonne longueur à l’instant T ? Voici quelques astuces…

Le sens de l’observation a toujours été la base de la pêche à la mouche et doit s’aiguiser dès les premiers pas au bord de l’eau. En nymphe au fil, il est nécessaire de faire dériver ses imitations au plus près des poissons et sa nymphe de pointe au plus près du substrat. Pour cela, les changements de longueurs de pointes doivent être permanents. Avec une marge d’erreur de plus ou moins 10 %, celles-ci doivent se rapprocher des profondeurs exactes des postes. Dans un premier temps, il faut fixer son regard sur l’évolution des courants de surface. Ces derniers coulent sur de grandes zones régulières, parsemées de petits cailloux et forment de petites vaguelettes bien caractéristiques. Elles trahissent une faible profondeur qui excède rarement plus de 50 ou 60 cm, le pêcheur sera donc amené à mettre une longueur de pointe identique pour une parfaite distinction des touches. Le poids des nymphes sera méticuleusement étudié. Trop lourdes, elles risqueraient de se bloquer régulièrement sur le fond à chaque dérive. Trop légères, elles passeraient au-dessus de la tête des poissons et la pêche deviendrait improductive.

Ici pas de doute, la nymphe doit passer tout contre la berge creusée
Crédit photo : Bernard Galliano

Cette adaptation entre aussi en vigueur sur les zones de méandres où le courant principal vient frapper les berges. À première vue, on y distingue une nette différence de couleur du fond par rapport au reste du poste. Ce phénomène s’explique par les remous incessants qui viennent creuser la sous-berge. Ils augmentent considérablement la profondeur tout en déposant au fond des insectes, de la végétation et des particules fines transportés par le cours d’eau. Dans ce cas, les longueurs de pointes peuvent atteindre un à deux mètres et il n’est pas rare de nouer au bas de ligne des imitations ornées d’une bille tungstène en 3,8 mm, voire deux billes pour les bordures les plus creuses et rapides. À l’opposé, mais dans le même rayon, nous pourrons apercevoir des parties calmes avec peu de courant. Des couleurs plus claires jonchent le sol et sont le signe d’un dépôt organique très léger. Il s’agit souvent d’endroits peu profonds parsemés de petits contre-courants. Ici, les poissons peuvent diriger leurs museaux vers l’aval pour se nourrir et l’approche doit rester discrète. Ne soyez pas surpris si votre montage dérive vers l’amont du poste et optez pour une pointe plus courte et pour une artificielle plus légère. Nous avons tous pêché des postes courts où se concentrent des amas de végétaux, mais aussi des spents ou autres insectes subimagos qui y déambulent maladroitement. Situés à l’aval de certains embâcles et autres blocs rocheux, des mouvements d’eau circulaires s’y présentent comme de véritables pièges emprisonnant tout ce qui passe à leur portée. Le substrat y est de couleur assez claire, signe que l’obstacle empêche les divers matériaux de « s’ancrer ». L’idéal sera de privilégier une pêche en nymphe jig relativement lourde et de garder le contact avec elle tout en la laissant « tournoyer » près du fond.

Lorsqu’elles sont bien actives, les truites aiment cueillir des perdigones qui descendent rapidement dans la couche d’eau.
Crédit photo : Bernard Galliano

Dans le doute, pechez lourd

Sur un parcours méconnu, et même si ce n’est pas le cas, j’aime partir du principe que le poisson est difficile. Je choisis alors une nymphe relativement lourde, toujours montée sur hameçon jig. En fonction des postes, celle-ci sera surmontée ou non d’une autre mouche et la prospection pourra commencer… Si, après plusieurs passages, je m’aperçois que mon imitation s’accroche régulièrement dans les cailloux, alors je passe au lestage inférieur tout en gardant la même couleur de bille. La seconde étape consiste à enregistrer les premières touches. Si nos approches sont bonnes, et sur des secteurs prometteurs comme ceux cités ci-dessus, les poissons ne doivent pas tarder à prendre nos imitations. Malgré des dérives soignées, en cas d’inactivité ou si le résultat ne nous satisfait pas, nous opterons pour un changement de couleur de billes pour, enfin, choisir d’autres tailles d’hameçons, voire des modèles différents. Le but étant de trouver la juste équation offrant le meilleur ratio poids de nymphe/longueur de pointe/nombre de prises.

Pêcher différemment de son partenaire permet de trouver plus rapidement la solution du jour
Crédit photo : Bernard Galliano

La pêche à vue, un cas à part

Les aficionados de la pêche à vue savent bien que l’élément déclencheur reste le poisson. C’est son placement dans la couche d’eau et ses attitudes mais aussi le type d’insectes dérivant, leur profondeur de dérive et leur stade de métamorphose qui conditionnent le choix de l’imitation. Là aussi, nous devons disposer d’un sens aigu de l’observation pour mettre toutes les chances de notre côté. Ces facteurs nous renseignent sur le bon lestage et la bonne longueur de pointe à utiliser à l’instant T.

Une boîte bien rangée avec des nymphes jigs montées sur billes de 3,8 mm cuivrées, dorées et argentées
Crédit photo : Bernard Galliano

Des boîtes à mouches bien organisées

En premier, penchons-nous sur un classement par poids ou par diamètre des billes en démarrant en haut à gauche de notre boîte. Les nymphes les plus lourdes occuperont les premières places. Elles peuvent être en simple ou en double billes et domineront les artificielles, plus légères et placées en dessous (par exemple en billes de 3,3 mm, 2,8 mm ou encore 2,4 mm). Personnellement, je consacre une boîte entière à mes montages peu lestés sans billes. Ceux-ci étant destinés, la plupart du temps, aux pêches à vue en eaux lentes ou en réservoir. Les coloris de billes détermineront ensuite notre agencement. Ces derniers sont très souvent sujets à chaque cours d’eau et il est difficile de faire une liste précise des tons à employer. De mon côté, je laisse une place de choix au doré, à l’argenté et au cuivré que je monte en plusieurs tailles d’hameçons et sur plusieurs modèles. Il y aura une ligne destinée à chaque couleur. Certaines moins ordinaires, occuperont aussi le bas de mes boîtes comme le noir métal, le rose métal (merci Grégoire Juglaret…) ou encore le blanc. Enfin, avoir recours à deux boîtes est idéal en eaux rapides. Tout en respectant le protocole ci-dessus, l’une sera remplie de mouches montées sur hameçons droits et l’autre sur hameçons jigs.

Approche vers un secteur relativement facile à « lire ». Le méandre offre un long virage qui, par le passage régulier du courant, crée un dépôt organique conséquent fonçant le substrat. Le pêcheur s’apprête ici à faire passer ses deux nymphes près du bloc rocheux et à ferrer dès le ralentissement de son Nylon indicateur.
Crédit photo : Bernard Galliano

Nylon ou fluorocarbone ?

Bien que d’intérêt secondaire par rapport à ce que l’on a détaillé précédemment la matière des pointes a également son importance et mérite quelques précisions. De base, le fluorocarbone est un matériau coulant, totalement transparent, plus rigide et moins abrasif que le Nylon. Il offre alors des qualités optimales pour les pêches près du fond lorsqu’il faut frôler des blocs tranchants pour déclencher les poissons. À diamètre égal, il facilite aussi la coulée de la nymphe par rapport à un Nylon. En revanche, pour des pêches à vue ou à distance entre deux eaux, l’élasticité du nylon pardonne bien des erreurs… Plus un fil est épais, plus il a d’appui sur l’eau et ralentit la descente des nymphes. Pêcher fin augmente aussi les risques de casses en cas de combat avec une belle truite. À nous de trouver le bon compromis pour un maximum de plaisir…

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