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En noyée toute l'année

Louis Carrère, premier auteur à écrire un livre sur la mouche noyée, scandait : « Pour pêcher partout et prendre régulièrement des truites – je ne dis pas toutes les truites… – je vous répète qu’une collection de six mouches est suffisante »! Je rajoute sans détour : « Et pour pêcher toute l’année »!

De nos jours, les propos de Louis Carrère sont toujours d’actualité. Effectivement, il n’est pas nécessaire d’avoir plusieurs dizaines de modèles différents de noyées dans sa boîte à mouches, pour réussir d’un bout à l’autre d’une saison. Fort de mon expérience sur plusieurs décennies, j’en suis arrivé à n’utiliser que six mouches noyées, que je vous présente ici, pour pêcher de mars à décembre, les truites et les ombres de notre continent. Je sais qu’il y a encore beaucoup de moucheurs qui pensent que la pêche en noyée est réservée au début de saison ou par eaux-fortes. C’est une idée reçue qu’il faut éloigner, car comme en nymphe ou en sèche, on peut pratiquer toute l’année.

Les radiers comme celui-ci sont excellents pour la pratique de cette technique très rentable.
Crédit photo : Thierry Millot

Imitations d'insectes en dérive

Il faut intégrer que les mouches noyées servent à imiter des nymphes, des insectes morts ou mort-nés, des insectes ailés nageant vers la surface pour éclore ou, au contraire, descendre pondre sur le fond des cours d’eaux. Tout ce manège subaquatique est en perpétuel mouvement. Il est la base de la manne nourricière des poissons que nous convoitons de l’ouverture à la fermeture de la saison. Après des milliers de dérives au fil des radiers, j’ai choisi par pragmatisme, simplicité et efficacité d’utiliser ces six noyées. Elles sont le fruit de mes observations et de mes essais de matériaux de montage. Elles ont été choisies pour leur efficacité. Seules les mouches ne sont pas compétentes. Elles seront efficientes à condition d’être bien utilisées. Il faudra ainsi s’attacher à être logique sur leur utilisation, par exemple, un duo de mouches lestées par eaux froides ou fortes, un duo de mouches légères lors d’étiage, un mariage d’une lestée et d’une mouche non lestée pour pêcher de l’entre-deux eaux sous la surface, etc.

L’auteur utilise la noyée toute la saison et la réussite est au rendez-vous !
Crédit photo : Thierry Millot

Le travail des mouches

Vous aurez peut-être lu dans mon article « Noyée 2.0 » paru dans le n° 137 de Pêche Mouche, que je ne colportais pas la méthode à l’ancienne de pêche en noyée. Au contraire, j’ai fusionné pêche en nymphe et en noyée pour obtenir une technique plus efficace dans toute la colonne d’eau d’une zone de pêche. Les extrêmes étant d’utiliser une seule mouche non lestée sous la pellicule pour attaquer une truite positionnée sur des émergentes ou l’utilisation de deux modèles fortement lestés pour atteindre un bel ombre se nourrissant profondément. Je n’ai gardé de l’ancien temps que la méthode de pêche basique, consistant à faire des dérives trois quarts amont/aval, avec toutes les subtilités nécessaires permettant d’optimiser la vitesse, l’immersion et l’animation des mouches. Je conclurai avec quelques mots d’un des parrains de cette fameuse pêche en noyée, Jean Louis Pelletier : « Le travail des mouches, si personnel, vous apportera la joie d’avoir leurré un adversaire futé en diable » !

La Camel

Le mélange des teintes corps, aile et bille en fait une mouche très polyvalente et attirante.

 

  • Hameçons : taille 10 à 14, JMC CA 20BL
  • Fil de montage : 6/0 roux JMC
  • Corps : magic wool JMC
  • Aile : plume de poule furnace
  • Thorax : dubbing roux dub or plus
  • Lestage : bille tungstène cuivre

La Pupa

Cette noyée est mon imitation des pupes de segde que l’on rencontre sur la plupart des cours d’eaux européens.

  • Hameçons : taille 10 à 14, JMC CA 20BL
  • Fil de montage : 6/0 noir JMC
  • Corps : magic wool JMC
  • Aile : plume de poule pardo
  • Thorax : dubbing spectra flash n° 46
  • Lestage : bille tungstène black nickel

La Red tag

Une version inspirée par la red tag anglaise, nymphe incitative par excellence, un aimant à salmonidés.

  • Hameçons : taille 10 à 14, JMC CA 20BL
  • Fil de montage : 6/0 noir JMC
  • Corps : fibre paon JMC
  • Thorax : dubbing spectra flash n° 355
  • Cerclage : fil de cuivre très fin, tag : fil néon rouge JMC
  • Lestage : bille tungstène argent

La Black & red

Le mélange fibres de paon et tinsel rouge est très attractif, au vu du succès de cette mouche auprès des farios comme des ombres.

  • Hameçons : taille 10 à 14, JMC CA 20BL
  • Fil de montage : 6/0 noir JMC
  • Corps : fibres de paon JMC
  • Cerclage : tinsel holographique rouge JMC
  • Aile : plume de perdrix grise

La Partridge & orange

Ma version d’une des noyées les plus célèbres sur tous les continents, elle excelle en potence.

  • Hameçons : taille 10 à 14, JMC CA 20BL
  • Fil de montage : 6/0 camel JMC
  • Corps : lure bob orange JMC
  • Thorax : spectra dub n° 35
  • Aile : plume de perdrix grise

La Lièvre cuivrée

Les teintes poils de lièvre et cuivre mélangés font de cette mouche une valeur sûre à toutes les hauteurs d’eau.

  • Hameçons : taille 10 à 14, JMC CA 20BL
  • Fil de montage : 6/0 roux JMC
  • Corps : poils de lièvre long JMC
  • Cerclage : tinsel fin cuivre JMC

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