Cela fait quelques années que je fais l’ouverture sur l’Ariège avec un groupe d’amis et je ne pense pas changer ces bonnes habitudes si les conditions météorologiques et le niveau de la rivière le permettent ! Je vais débuter ma journée au fil en nymphe et au streamer suivant les postes que je vais prospecter. Pour les grands cours d’eau et lorsque je dois pêcher assez lourd, j’utilise depuis plusieurs saisons la Thomas and Thomas Contact 2 en 10,9 pieds soie de 4. Cela me permet d’envoyer facilement et avec précision des billes lourdes, c’est-à-dire entre 3,5 mm et 5,5 mm, qui sont parfois nécessaires pour aller chercher les gros poissons au ras du fond en début de saison.
Un streamer en dérive
Depuis environ trois ans, je teste la technique du streamer au fil et la peaufine au fur et à mesure de mes expériences. Il en ressort que, contrairement à la pêche classique avec une soie à pointe plongeante, un court bas de ligne et une dérive trois quarts aval, les « petites » mouches donnent de meilleurs résultats. Je pense que cela s’explique surtout par le fait qu’un gros streamer articulé en lapin ne va pas couler facilement et il est très difficile de faire évoluer au fil ce genre d’imitation à la bonne profondeur. J’ai donc fabriqué et utilise une série de nymphes/streamers montée sur des hameçons jig en taille 8 à 12. Les petites artificielles ressemblant à des vairons ou des chabots, voire des écrevisses, sont excellentes et parfois même les « sparklers » dorés... Comme je vous en ai souvent parlé, je les monte principalement avec des billes de type « goutte » ou « off set » qui permettent de faire basculer complètement vos mouches presque à la verticale par rapport au fond de la rivière et vous évitent ainsi bien des accrochages ! Si vous ne montez pas vos mouches, quelques fabricants et monteurs d’artificielles vous proposent ce type de streamer aujourd’hui. La société anglaise Fulling Mill, toujours à l’affût des nouvelles techniques, a notamment développé quelques très bons modèles ! L’action de pêche va être la même qu’avec de grosses nymphes, mais en rajoutant une animation plus franche. Il ne faut pas hésiter à effectuer quelques tirées en relevant la canne pendant la dérive et à bien pêcher toute la zone aval lors de la remontée du streamer que l’on peut laisser en statique quelques secondes avant de relancer.
Un joli coup de tête
Les touches interviennent le plus souvent en face de soi et sur la seconde partie de la dérive. Comme en nymphe, il s’agira la plupart du temps d’un arrêt bien net de votre fil indicateur, qui doit être sanctionné par un ferrage immédiat. Vers l’aval, il n’est pas rare de sentir la touche et prendre un joli coup de tête ! Pour être efficace avec cette technique, il faut la pratiquer avec une soie nymphe de 0,55, une soie Terenzio 7/0 (environ 25/100) vendue par Le Moulin de Gémages ou simplement avec du fil « à l’espagnole » ou en « French leader ». Au niveau du corps de ligne, vous pouvez utiliser un diamètre un peu plus important que pour la nymphe au fil classique, un 18 centièmes est un bon compromis. En pointe, ne descendez pas trop, 15 centièmes sont un minimum avec ce genre de mouches assez volumineuses et lourdes. Je pêche le plus souvent avec une seule artificielle, même si la combinaison avec une nymphe en potence est parfois très intéressante. Le poids de ces imitations va d’ailleurs vous permettre de « lancer » assez loin et d’aller chercher des zones de pêche difficiles à atteindre avec des nymphes plus légères. Il n’est pas compliqué d’envoyer votre streamer sur des postes situés à plus d’une dizaine de mètres de vous, voire beaucoup plus avec un peu de pratique. C’est un coup de poignet à prendre… Je troquerai cependant mon ensemble nymphe pour une canne en sèche en début d’après-midi.
L'ouverture de nos journalistes
- Jean-Baptiste Vidal : chercher la tranquilité
- Thierry Millot : objectif arc-en-ciel
- Bernard Galliano : en montagne, en nymphe au fil
- Didier Magnan : au streamer, puis en sèche (à venir)
- Herlé Hamon : au streamer en attendant les gobages