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Ouverture truite : comment pêcher un gros poisson en sèche ?

L’ouverture arrive à grands pas. Il faut se tenir prêt pour le grand moment qui va lancer cette nouvelle saison. On le sait tous, notre ouverture ne sera certainement pas la journée la plus fructueuse de la saison. C’est cependant peut être l’une des meilleures occasions pour prendre un gros poisson et ce plus particulièrement en sèche.

En cette saison, la vie n’est pas encore pleinement repartie sur l’ensemble des cours d’eau. Les gros poissons sont souvent plus actifs que les plus jeunes, ce qui permet de les cibler plus facilement, sans risquer de les alerter en troublant l’activité des plus petits. Cependant, il y a forcément des rivières ou des faciès qui seront plus actifs que d’autres selon leurs caractéristiques. Même si la belle saison est de plus en plus précoce, il est de bon ton de commencer à pêcher à la mouche, et notamment en sèche à des altitudes raisonnables. Les rivières de plaines sont généralement très bonnes dès l’ouverture malgré des fenêtres d’activité relativement courtes. C’est le moment où les plus gros poissons auront des activités très marquées et se tourneront facilement vers la surface. Il sera parfaitement cohérent de les traquer en sèche et notamment à l’aide de grosses imitations de type March Brown (Rhithrogena Germanica), espèce présente jusqu’à 500 m d’altitude. Non seulement cet insecte les déclenchera aisément, mais son imitation permet, au vu du volume de cette mouche, de pêcher relativement gros, ce qui est parfaitement cohérent pour la traque des truites de belle taille.

La fameuse March Brown !
Crédit photo : Grégoire Juglaret

Altitude et latitude

Au même titre que l’altitude, la latitude est un facteur qui, à conditions égales, peut être prépondérant. Logiquement, plus on sera au sud, plus les températures seront favorables aux activités précoces, ce qui pourra peser lourd dans la balance en notre faveur. Nombreux sont même les pêcheurs qui passent la frontière espagnole pour aller traquer les gros poissons des « tailwaters », rivières issues de l’exutoire de barrages dont les conditions hydrologiques sont extrêmement régulières du fait de la structure amont. On y retrouve des qualités de pêche souvent très bonnes, et des bonnes conditions météorologiques plus précoces que chez nous. Si les deux premières conditions sont réunies, et la rivière choisie, on cherchera ensuite les postes avec des profils spécifiques. Les poissons actifs se retrouveront sur des secteurs réguliers, calmes et bien exposés. Les forts courants et les eaux tumultueuses ne seront pas les plus peuplés, ou tout du moins, accueilleront principalement des poissons en dehors de leur période d’activité. Une bonne fin de plat ou une zone assez creuse, épargneront de fortes contraintes aux poissons et seront donc idéales à prospecter. Ces zones se réchaufferont plus facilement, ce qui garantira aux poissons un confort thermique permettant leur activité. Si le support est relativement minéral, c’est encore mieux ! En effet, on retrouve principalement les March Brown sur des fonds de cailloux ou de gravier.

Les rivières de plaine seront votre meilleur choix pour traquer en sèche une grosse truite le jour J.
Crédit photo : Herlé Hamon

Une grosse truite en sèche

Sur le type de rivière que nous venons de définir, de nombreuses techniques sont bien évidemment praticables. Cependant, si on ne souhaite pas prospecter de très longs moments « dans le vide », on peut s’attacher à ne pratiquer que la pêche en sèche, notamment sur gobages. Cette approche permettra de trouver rapidement les zones d’activités et de ne cibler que les poissons qui s’alimentent. Elle permet également de sélectionner les poissons de belle taille et de soigner parfaitement son approche. Les opportunités ne seront pas nombreuses, c’est certain. Il faudra donc mettre toutes les chances de notre côté pour ne pas rater une occasion peut être unique. Durant cette époque de la saison, les fenêtres d’activité peuvent être extrêmement courtes, souvent aux heures les plus chaudes de la journée. Il ne sera pas nécessaire, pour le pêcheur en sèche, d’être un lève-tôt ! Une arrivée au bord de l’eau à 11 heures, prendre le temps de se rendre sur le hot spot, se positionner correctement avec un matériel parfaitement préparé, nœuds soignés, bas de ligne graissé, mouche correctement apprêtée, vous assurera la réussite de votre ouverture. L’activité aura généralement sont point d’orgue entre 13 et 14 heures mais pourra se prolonger sur le reste de la journée, peut-être de manière plus éparse, mais avec des poissons qui cibleront toujours la surface.

Une toute petite imitation piquée au coin des lèvres.
Crédit photo : Herlé Hamon

Pour assurer sa prospection

La seule technique de prospection relativement rapide en cette période d’ouverture restera la pêche en noyée. Elle permet de couvrir beaucoup de terrain en peu de temps afin de trouver les zones où les poissons sont actifs, puis, une fois trouvés, passer en sèche pour le cibler plus précisément. Les autres techniques qui permettent de pêcher l’eau, que ce soit en sèche ou en nymphe au fil, sont extrêmement lentes et ne permettent de pêcher convenablement que des postes marqués ou des petites surfaces, zones où les beaux poissons ne sont pas forcément présents en ce début de saison. Si vous avez la chance de pouvoir prospecter la rivière de votre ouverture les jours précédents, aux belles heures du jour, les poissons trahiront leur présence au moment des éclosions. Il vous suffira de reproduire la situation canne en main le jour J, au bon endroit et à la bonne heure pour mettre toutes les chances de réussite de votre côté.

Selon Greg, une canne de 10’ soie de 5 ou 6 est parfaite pour pêcher à l’aide de grosses mouches sèches.
Crédit photo : Herlé Hamon

La question du matériel

Le type de milieux que nous allons cibler impose une canne avec un bras de levier important pour pouvoir lancer aisément, mais surtout conduire correctement un dérivé à bonne distance. La longueur idéale sera donc de 10’. Nous aurons également besoin d’employer une puissance suffisante pour, non seulement, combattre de beaux poissons, mais surtout, pour lancer confortablement, à des distances « importantes », bien souvent entre 10 et 15 mètres, des mouches volumineuses. Exit donc les puissances de 3 ou de 4, nous utiliserons des cannes capables de pêcher avec des soies de 5 ou de 6 ! Une action plutôt progressive permettra si besoin de descendre un peu en diamètre sans risquer de casser au ferrage, mais assurera le combat avec un poisson puissant, en l’usant rapidement. Pour équiper ce genre de cannes, et dans le cadre de l’emploi de ce genre de mouches, nous partirons bien sûr sur un profil de soie WF, mais avec un corps plutôt long, et une tête peu marquée pour augmenter la discrétion. Ces caractéristiques nous assureront des posés délicats et des ferrages efficaces, même à bonne distance. À ce jeu-là, le profil VPT de chez Scientific Anglers remporte la palme ! Très confortable au lancer, cette soie permet d’obtenir de longues dérives et assurera une très bonne qualité des posés et des ferrages. De plus, ce profil permet de rouler très facilement à bonne distance et de replacer aisément la soie lors des mendings.

Un moulinet manuel large arbor sera donc à préconiser afin d’éviter les vrilles sur la soie.
Crédit photo : Grégoire Juglaret

Nous allons ici devoir sortir un peu de soie. Un moulinet manuel large arbor sera donc à préconiser afin d’éviter les vrilles sur la soie, dues à la mémoire occasionnée par un axe d’enroulement trop étroit. Une bobine étroite sera parfaite pour ramener rapidement la soie sans risquer le foisonnement dans la bobine. On choisira un modèle avec un frein qualitatif, toujours dans le but de cibler des poissons puissants. Sur ce type d’usage, le combat se fait régulièrement au moulinet, et donc, l’emploi d’un modèle démultiplié anti-reverse est idéal. Pour le confort de pêche, ne choisissez surtout pas un moulinet trop léger ! Il faut qu’il équilibre au mieux votre canne, que ce soit autant pour le confort en action de pêche que pour optimiser la qualité de vos lancers.

Si l’on souhaite aborder au mieux la pêche en sèche sur les grands plats, quatre produits sont incontournables : Un graissant pour le bas de ligne réduira les frictions sur la pellicule de l’eau, ce qui permettra un ferrage plus efficace et des arrachés plus délicats. Exemple : la graisse à bas de ligne Tiemco. Un dégraissant pour la pointe qui rendra la présentation plus discrète, immergeant le fil sur les quelques dizaines de centimètres précédant la mouche. Exemple : le mud de chez Hunt’s Original. Un séchant pour la mouche afin de lui redonner ses propriétés de flottaison. Exemple : le dry shake liquid Tiemco. Une graisse en gel pour assurer une flottaison accrue aux mouches, notamment en CDC. Exemple : la Lochsa de chez Loon Outdoors.
Crédit photo : Grégoire Juglaret

Bas de ligne et imitations

Le bas de ligne sera très important dans l’approche en sèche des grands plats. Il faudra qu’il soit discret, mais capable de se tendre malgré l’utilisation d’une mouche volumineuse. Avec une queue-de-rat un peu longue, il suffira d’adapter le porte-pointe et la pointe en fonction de l’imitation utilisée. Plus cette dernière sera volumineuse, plus il faudra que le bas de ligne soit directif.

Matière Nylon Nylon Nylon
Diamètre Queue de Finesse Trout Hunter 4X 5X 6X
Longueur 12' 50 120 à 150

Concernant les imitations, deux espèces sont fréquemment présentes à l’ouverture sous nos latitudes : la baetis rhodani, et la Rhithrogena Germanica, la fameuse March Brown. Ces deux insectes sont très complémentaires car, même s’ils éclosent à la même saison, ils ne colonisent pas les mêmes niches écologiques. La March Brown se trouvera sur les faciès avec un support minéral alors que la baetis sera plus présente sur les zones avec un substrat plus organique. La première de petite taille, environ 1 cm, aura des éclosions assez massives ce qui aura la faculté de mettre les poissons en activité. La seconde, de la famille des heptageniidae, aura, au contraire, des éclosions plus éparses, mais leur taille offrira aux truites un mets de choix, qu’elle ne pourra pas refuser. Il faudra, bien évidemment, posséder quelques exemplaires de chaque stade de ces deux insectes, de la nymphe au spent, si l’on veut mettre toutes les chances de notre côté. Si l’on veut se focaliser sur la pêche en sèche, les deux stades les plus importants seront le subimago et le spent. C’est à ces moments que les insectes sont vulnérables, car englués dans la pellicule de l’eau et donc plus facilement saisissables par les truites. Si vous arrivez à aligner toutes ces conditions lors de votre ouverture, il est fort à parier que les résultats seront au bout !

Prendre un tel poisson le jour J nécessite de bien préparer son ouverture à l’avance et de mettre en place une vraie stratégie spécifique.
Crédit photo : Her

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