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Pêche des ombres dans les eaux claires de la Sorgue

Avec les mois de mai et juin, arrive l’ouverture de la pêche de l’ombre. Quoi de mieux que d’aller le taquiner dans les eaux transparentes de la Sorgue, qui jouit aujourd’hui d’une réputation internationale. Ici, notre capricieux thymallus peut bien souvent se pêcher à vue, un régal pour tous les moucheurs.

Bastien et moi quittons nos montagnes tôt le matin un jeudi de juin, de manière à être à L’Isle-sur-la-Sorgue aux alentours de 8h. Une fois arrivés, nous retrouvons Hugo Gallinaro sur le parking du magasin Sorguett (merci d’ailleurs à Julien pour la garde de la voiture…). Hugo Gallinaro a passé son BP JEPS « Pêche de loisir » en 2019 dans le but de proposer des prestations sur cette rivière et en Espagne… Notre « barbu » nous explique le programme et la tendance du moment. Même si la technique du jour reste la pêche des ombres en sèche et en nymphe à vue, il évoque la possibilité de prendre quelques truites en sèche sur des imitations de mouche de mai. En effet, nous sommes à la fin de la période d’émergence de ces insectes, nous croisons donc les doigts pour que quelques poissons sympathiques pointent leurs museaux en surface. Nous nous mettons également d’accord sur les mouches et le matériel à avoir pour pêcher efficacement ce type de cours d’eau. Après quelques petits réglages, nous prenons la route avec notre guide vers le premier parcours…

Pêche à vue de quelques beaux ombres postés sous les frondaisons.
Crédit photo : Bernard Galliano

Ombres en poste

Une fois garés, nous nous équipons. Hugo nous raconte quelques anecdotes de guidages et nous partons à la pêche. Jusque-là, Bastien et moi n’avions pas eu beaucoup d’occasions de pêcher la Sorgue et, sur ses rives, nous restons bluffés par sa clarté et son calme apparent. Ça change de nos rivières de montagne ! Après quelques pas, Hugo nous montre plusieurs ombres postés de taille moyenne. En bon guide, il nous demande si l’on souhaite les attaquer, mais je lui laisse ce plaisir. Il noue alors une petite nymphe foncée ornée de la fameuse bille « chocolat ». Au second passage, c’est la touche, mais après deux ou trois rushs, ce premier poisson lui fausse compagnie. Fait obsolète, puisque notre guide s’attaque rapidement au second qui rejoindra l’épuisette dans la foulée. Une petite photo rapide et notre partenaire de jeu retrouve son élément. Nous continuons d’observer Hugo en action.

Notre guide du jour en action face à un bel ombre…
Crédit photo : Bernard Galliano

Il aperçoit très vite un gobage qu’il estime être sur une exuvie d’Ephemera Danica et noue l’une de ses imitations à sa pointe en 10 centièmes. Première dérive 3/4 aval et un bécard vient crever la surface, c’est pendu ! Notre ami se jette littéralement à l’eau à la descente pour contrer les puissants démarrages de ce poisson. Au bout d’un certain temps, il nous présente une belle zébrée méditerranéenne d’environ 45 centimètres avant de la remettre promptement à l’eau. Un coup de ligne on ne peut plus parfait. C’est plus en amont qu’avec Bastien nous décidons de nous mettre à l’eau pour tenter de beaux thymallus bien visibles. Nous démarrons avec la même artificielle que celle utilisée par Hugo précédemment, mais nous essuyons plusieurs refus et décrochons un poisson. Plus haut, notre guide rentre trois poissons et vient nous retrouver quelques minutes plus tard pour nous donner la « nymphe miracle » du moment : un petit casque d’or corps vert tag orange. Grâce à ça, Bastien prendra un beau spécimen aux reflets orangés et bleutés. Le temps passe vite en bonne compagnie et c’est déjà midi. Nous regagnons alors le restaurant Le Pescador au « partage des eaux » afin d’y déguster un bon repas et de faire le point sur notre matinée.

La tant attendue Ephemera Danica. Par sa présence, elle réduit la méfiance des ombres de la Sorgue et laisse place à de beaux moments de pêche en sèche.
Crédit photo : Bernard Galliano

Des spécimens de 50 cm

Rassasiés, nous suivons notre moucheur sur un parcours près du restaurant. Nous restons alors surpris par la belle population d’ombres communs de tailles petite à moyenne qui occupe ce bras de Sorgue. Ici, presque chaque dérive plein aval est récompensée par une prise. Nous ne comptons plus les poissons et, malgré leur taille modeste, nous prenons un plaisir fou à les leurrer à vue. En continuant notre descente, Hugo nous fait découvrir une zone qu’il connait encore manifestement bien. Il nous annonce la présence de quelques ombres de taille correcte. Nous confirmons ses dires, puisque deux sujets entre 40 et 50 cm environ s’y nourrissent activement. Je m’empresse d’attaquer le premier poisson avec la nymphe casque d’or de la fin de matinée. À la première dérive, rien ne se passe ; à la seconde, j’aperçois un léger décalage à droite du premier poisson, mais il refuse ma mouche. Je décide alors de rapprocher un peu plus ma canne de l’eau et à la troisième dérive c’est le second poisson qui la prend, je ne veux pas le perdre et penche alors ma canne sur le côté pour éviter une rencontre entre le poisson et l’embâcle. L’ombre dévie alors de sa trajectoire et, après quelques coups de tête, se laisse capturer. Épuisette dans l’eau, je l’observe quelques secondes… Il n’y a pas de doute, cette espèce est bien ma préférée, même si c’est sûrement celle que je côtoie le moins. Dominant parfaitement son sujet, Hugo n’aura pas de mal à prendre le deuxième poisson qui frôlera les cinquante centimètres. Une petite photo rapide dans l’eau et c’est déjà l’heure du retour.

Le plus bel étendard de la journée. Un poisson prestigieux d’une cinquantaine de centimètres.
Crédit photo : Bernard Galliano

Au coup du soir

Au moment de récupérer notre véhicule, Bastien et moi optons pour une virée chez Éric Arnaud, Nicolas et Julien au Sorguett. En tant que véritable institution dans la région, ce magasin propose absolument tout le matériel nécessaire aux moucheurs débutants comme aux passionnés. Tout cela étoffé par des conseils adaptés et nécessaires si l’on désire tirer notre épingle du jeu pour prendre des ombres sur la belle vauclusienne. Notre guide travaille en étroite collaboration avec le magasin, il nous accompagne et nous conseille dans le choix des nymphes et des sèches. Nous nous procurons alors celles du jour et quelques autres modèles susceptibles de fonctionner lors d’un éventuel futur séjour… Après cet arrêt, nous remercions et quittons notre ami. Nous retournons ensuite seuls au bord de l’eau pour un bref coup du soir. Il est déjà 18h30 et nous avons plus de deux heures de route pour rejoindre les Hautes-Alpes. J’espère pouvoir pêcher en sèche et monte alors une imitation de mouche de mai dans l’espoir de voir quelques gobages. Quant à Bastien, il profite des derniers rayons de soleil pour apercevoir un bel ombre sur une bordure creuse. Ce dernier réalise de beaux écarts à droite et à gauche pour s’alimenter et, cerise sur le gâteau, il se saisit de la mouche au second passage pour finir dans les mailles du filet. Mesuré dans l’eau à 48 cm, il repartira plus vite qu’il n’est venu.

Malgré la taille modeste des poissons du début d’après-midi, nous avons pris un plaisir fou à les leurrer à vue en dérive avale.
Crédit photo : Bernard Galliano

Sur le retour, nous nous remémorons les instants de pêche de la journée et il est certain que nous reviendrons bientôt traîner nos waders au bord de la Sorgue, car ses ombres nous ont envoûtés. Cette rivière française offre une pêche à vue de grande qualité avec des poissons majestueux par leurs robes, leurs tailles et leurs combats. Nous remercions encore Hugo qui nous a dévoilé sans tabou ses plus beaux parcours. Avoir recours à un guide est fortement conseillé ici. Il permet un gain de temps considérable au bord de l’eau et une prise de poissons largement facilitée. Il permet également d’acquérir une autonomie pour de futures sessions en solo.

Nos deux artificielles de la journée sur hameçon de 18. L’indétrônable « chocolat » et une nymphe type « casque d’or » corps vert, tag orange.
Crédit photo : Bernard Galliano

Informations

HUGO GALLINARO

Spécialisé dans la traque des salmonidés et toujours en recherche de nouvelles techniques d’approche, Hugo propose des prestations de guidages haut de gamme rythmées par des moments de pêche, de convivialité et de bonne humeur. Téléphone : 06 15 27 34 91 - Mail: hugogallinaro.fishing@gmail.com - Site Internet : www.hugogallinaro-fishing.com - Instagram : hugo.gallinaro.fishing - Facebook : Hugo Gallinaro

RÈGLEMENTATION

À la suite d’une demande de l’AAPPMA locale, la fédération de pêche du Vaucluse décide en 2016 d’interdire les prélèvements d’ombres communs sur la totalité du département. En même temps, des changements de réglementation voient le jour… Seule la conservation d’une truite fario de 30 cm par jour et par pêcheur est autorisée. Les pêcheurs sont tenus d’utiliser un seul hameçon simple sans ardillon toutes techniques confondues. La pêche à deux mouches y est donc strictement interdite.

UN POINT MATÉRIEL

En partenariat avec la marque Orvis, Hugo emploie une canne Hélios 3F de 8,6 pieds pour soie de 4, un moulinet manuel Mirage LT et une soie Pro Trout WF4F. Il préconise un bas de ligne « queue de rat » de 12 pieds se terminant en 12 centièmes auquel il vient ajouter une pointe nylon en 10 centièmes d’environ 2 m.

Bernard nous présente son plus bel ombre de la journée. Un individu de plus de 40 cm bien en forme.
Crédit photo : Bernard Galliano

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