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Réservoir : à l'ouverture, pensez subsurface !

L’ouverture de la pêche en réservoir intervient pour la plupart des lacs et plans d’eau français entre la fin septembre et le début novembre. Ces dates, imposées par les températures d’eau, fixeront très souvent les poissons à proximité immédiate de la surface, ce qui impactera directement les techniques à employer. Nous allons voir dans ces pages les lignes directrices imposées par ces conditions saisonnières.

Le début de saison réservoir rime très souvent avec chute des températures. C’est d’ailleurs grâce à elle que l’empoissonnement des plans d’eau est possible, car, dans la plupart des cas, les réservoirs français ne permettent pas la survie des salmonidés durant la période estivale, la température élevée étant létale pour le poisson. Les gestionnaires attendront donc une température de surface s’approchant des 16°C (température optimale pour la truite arc-en-ciel) pour garantir la réussite de l’empoissonnement. La chute des températures d’eau est principalement assurée par la chute des températures de l’air, et c’est au contact de ce dernier que l’eau de surface va se refroidir. Un vent du nord peut accélérer ce phénomène pour deux raisons. D’une part, le vent va créer des vagues, et de ce fait augmenter la surface de contact entre les deux éléments. D’autre part, le vent du nord étant plus froid, il garantira une chute rapide des températures. De plus, il accentuera le brassage de l’eau, ce qui augmentera le taux d’oxygène dissous, qui est également un facteur déterminant de l’activité des poissons. De ce fait, la chute des températures d’eau se fera graduellement de la surface vers le fond. Les poissons trouveront donc leur confort dans un premier temps à proximité immédiate de la surface. Même si la température létale de l’eau pour une truite arc-en-ciel est de 27°C, les températures à plus de 22°C impactent directement l’activité des poissons, et leur survie sur le long terme.

Selon l’auteur, une soie Hover permet de caler les mouches à proximité immédiate de la surface. Le résultat ne se fera pas attendre
Crédit photo : Grégoire Juglaret

Impact de l'activité piscicole sur la technique de pêche

Afin de vivre confortablement, les poissons cherchent systématiquement une zone où la température et le taux d’oxygène dissous leur convient le mieux. Si donc, la seule couche superficielle compile les facteurs idéaux à l’activité des poissons, il ne sera pas utile de descendre en dessous ! D’une part, il est extrêmement rare qu’un salmonidé baisse la tête pour aller chercher une proie en dessous de lui (d’où la position de ses yeux tournés vers le haut de la tête), d’autre part, cette action le ferait sortir de sa zone de confort, ce qui le mettrait en danger. Il faudra donc, pour être raccord avec les caractéristiques du moment, cibler les zones de confort de poissons, c’est-à-dire, comme nous avons vu précédemment, celles dont les caractéristiques de températures sont les plus adéquates à l’activité alimentaire des truites et donc… la surface ou sa proximité immédiate ! Si les caractéristiques physico-chimiques de l’eau du réservoir sont temporairement incompatibles avec la vie des salmonidés, les truites chercheront une zone se rapprochant de ce qui est tolérable pour leur survie et se mettront sur « off » le temps que les conditions s’améliorent. Dans ce cas, elles seront bien souvent collées à la surface, ou littéralement posées sur le fond.

En lac, les farios ont toujours un comportement plus territorial que les autres truites.
Crédit photo : Grégoire Juglaret

Les techniques incontournables de début de saison

Tant que les conditions de vie du plan d’eau ne seront pas optimales, les truites chercheront à dépenser le moins d’énergie possible pour s’alimenter. On peut faire facilement le parallèle avec le début de saison en rivière, par eaux froides. On privilégiera donc l’utilisation de techniques relativement lentes, parfois même statiques, en les associant de préférence avec des mouches plus incitatives qu’imitatives, les poissons étant dans un milieu « naturel » depuis peu de temps, ils ne seront pas encore habitués à une source de nourriture naturelle, mais resteront opportunistes pendant quelque temps et ce en fonction du type de milieu.

• Pêche au bung C’est une pêche parfaitement statique, à pratiquer avec une soie flottante. Une grosse mouche servant de « bouchon » va porter une ou deux « nymphes » à une profondeur fixe. Il suffira d’ajuster cette profondeur à celle à laquelle les poissons se nourrissent pour déclencher des touches régulières.

DIAMETRE LONGUEUR MATIERE
20/100 120 cm Nylon
16/100 De 50 à 100 cm Fluoro
16 à 12/100 De 50 à 100 cm Fluoro

Le poisson a pris la nymphe sous le « bung ».
Crédit photo : Grégoire Juglaret

• Pêche en washing line C’est un montage inversé par rapport au montage Bung, la mouche flottante se trouvant en pointe, les nymphes pendant au bout des potences telles que les vêtements sous une corde à linge. Cette pêche est généralement lente, mais ne peux pas être statique si l’on souhaite maintenir les nymphes à une profondeur donnée. Pour atteindre cette profondeur, nous avons deux possibilités. L’emploi de nymphes lourdes sur une soie flottante, mais qui impose une récupération « soutenue » pour maintenir les mouches dans la couche souhaitée; ou l’emploi d’une soie flottante à pointe intermédiaire, pointe plus ou moins courte, qui nous calera les mouches à la profondeur souhaitée, en imprimant juste une petite récupération.

DIAMETRE LONGUEUR MATIERE
50/100 Queue-de-rat 170 cm Fluoro
20/100 De 50 à 100 cm Fluoro
16 à 12/100 De 50 à 100 cm Fluoro

La pêche en washing line (corde à linge) est très efficace dès l’ouverture des réservoirs.
Crédit photo : Grégoire Juglaret

• Pêche au streamer/boobies Que ce soit équipé de streamer ou de boobies, les pêches de réaction de début de saison s’effectueront 9 fois sur 10 à l’aide de soies intermédiaires, et avec un seul et même bas de ligne.

DIAMETRE LONGUEUR MATIERE
50/100 Queue-de-rat 170 cm Fluoro
20/100    
18 à 14/100    

Munie d’une ou de deux mouches, nous veillerons à ce que ces dernières restent dans l’alignement parfait de la soie pour pouvoir ressentir la moindre touche. Si la pêche est rapide, pas de souci, on pourra utiliser n’importe quel poids de mouche. En revanche, si la pêche est lente, l’idéal sera d’utiliser une mouche dont la vitesse de plongée est la même que celle de la soie. Sinon nos mouches passeront en dessous des poissons ce qui est parfaitement rédhibitoire. Pour ce qui est des streamers, on utilisera principalement des imitations non lestées ou uniquement avec des billes laiton, alors que pour les boobies, nous utiliserons des modèles presque équilibrés, avec des petits yeux, pour qu’ils se calent à la profondeur souhaitée sans trop remonter à la surface.

Les poissons sont tout près de la surface à la reprise, il faut donc, comme l’auteur, concentrer notre approche sur les premiers centimètres d’eau.
Crédit photo : Grégoire Juglaret

Les soies indissociables du début de saison

Il va donc falloir pêcher généralement lentement et parfois même statique, et tout ça très proche de la surface. Il faudra utiliser un matériel très adapté si on veut pêcher au plus juste, et surtout sans passer sous les poissons. Le plus important sera donc de très bien choisir notre soie en fonction de la technique de pêche. Trois paramètres seront très importants : la vitesse de plongée, le profil et l’élasticité. Le bon ajustement de la vitesse de plongée de nos soies nous permettra de garder nos mouches le maximum de temps dans la zone d’activité des poissons avant de passer en dessous. Une fois trop profond (bien souvent, en dessous de 1m), il nous faudra immédiatement récupérer pour relancer et remettre nos mouches dans la bonne couche d’eau. Les soies les plus utiles en début de saison seront donc :

• Les flottantes : elles nous permettront de pratiquer différents types de pêche : bung, washing line, streamer. La détection de la touche se fera principalement à la vue du mouvement de la soie.

• Les midge tip : développées initialement pour les pêches au chiro, les soies à pointes intermédiaires sont bien souvent idéales pour les pêches de début de saison. Complémentaires de la soie flottante, elles permettront de pratiquer les pêches creuses en washing line et au streamer. Disponibles avec différentes longueurs de pointes intermédiaires, on pourra pêcher très précisément à une profondeur donnée.

• Les hover : les soies hover sont les soies ayant la plus faible vitesse de plongée. Dans l’absolue on cherche à les maintenir à quelques centimètres en dessous de la surface. Même si sa ligne d’immersion sera très proche de la ligne de flottaison d’une soie flottante, son utilité sera tout autre. Là où une flottante (ou une midgetip) servira à créer un ventre avec le bas de ligne, la hover, comme les soies intermédiaires, servira à pêcher parfaitement en ligne pour être en contact direct avec nos mouches afin de déceler la plus fine des touches.

Comme vous le voyez l’auteur dispose d’un grand nombre de bobines de rechange avec des soies différentes.
Crédit photo : Grégoire Juglaret

• Les intermédiaires : afin de pêcher précisément la bonne couche d’eau, on distinguera trois vitesses d’immersion. Les intermédiaires lentes : l’immersion est de 0,5IPS (inch/secondes) soit 1,27 cm/seconde. Les intermédiaires medium : l’immersion est de 1IPS soit 2,54cm/seconde. Les intermédiaires fast : l’immersion est de 1,5IPS soit 3,81cm/seconde. On choisira notre intermédiaire en fonction de deux paramètres : la profondeur des poissons et la vitesse de pêche, en gardant à l’esprit que le choix de notre soie déterminera le temps que nos mouches vont passer à la bonne profondeur.

VITESSES (de plongée/de pêche)

LENTE SOUTENUE RAPIDE
HOVER 0 à 50 cm 0 à 20 cm 0 à 10 cm
SLOW INT. 50 à 100 cm 20 à 50 cm 0 à 20 cm
MEDIUM INT. 100 à 150 cm 50 à 100 cm 20 à 50 cm
FAST INT. 150 à 200 cm 100 à 150 cm 50 à 100 cm

Afin d’ajuster au mieux nos profondeurs de pêche, et en connaissant exactement la vitesse d’immersion de nos soies, il ne nous restera qu’à compter dès l’impact de la ligne sur l’eau, afin de reproduire exactement la même action à chaque lancer. Dans le cadre spécifique de l’emploi des soies plongeantes (ici, les intermédiaires), nous veillerons à respecter quelques principes techniques : étant donné que nous allons pratiquer des pêches lentes, on cherchera des soies avec un minimum d’élasticité, afin de ressentir la moindre touche. On privilégiera l’emploi de soies avec des fuseaux assez longs afin qu’elles n’opposent qu’un minimum de résistance à l’eau pour éviter que le poisson ne ressente trop la lourdeur de la soie et ne recrache trop rapidement l’imitation.

Le choix de l'auteur

La soie du marché la plus en adéquation aujourd’hui avec ces principes est la sixth sense d’Airflo. Elle allie un fuseau long à la technologie Low-strech et existe en trois vitesses de plongée en intermédiaire. Tout ceci en fait la gamme de soie la plus adaptée aux pêches de début de saison dans nos plans d’eau ! Le numéro de la soie sera plus à choisir en fonction du volume des mouches à utiliser qu’en fonction de la distance de pêche. Petites mouches/soies fines (#6/7), mouches volumineuses/grosses soies (#7/8). La pêche de début de saison est souvent agréable car très visuelle du fait qu’elle se passe majoritairement à proximité immédiate de la surface. Dès lors qu’on adapte correctement le matériel à cette saison, et même si ces adaptations paraissent minimes, on augmentera de manière significative le nombre de touches, ce qui décuplera le plaisir ! Bonne saison à tous !

Un beau poisson pris en nymphe statique
Crédit photo : Anthony Desplat

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