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Le kayak à pales, une autre voie !

Crédit photo David Gauduchon
Occupant un segment du marché entre le bateau et le float-tube, le kayak à pales n’a cessé de s’imposer, au cours des dix dernières années, auprès des pêcheurs sportifs à la recherche d’une autre approche, épris d’une forme de liberté et d’efficacité. Avec son mode de propulsion innovant, à la fois silencieux, écolo et rapide, sa maniabilité et son confort en action de pêche, ce drôle d’engin a décidément tout d’une bête de pêche !

Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas tant de technique de pêche (un peu quand même !) que d’un moyen de navigation dont je vais vous parler. C’est suite à l’invitation d’Hervé Martin, dynamique patron de Savager’s, que je me suis retrouvé sur la Vienne par une belle journée de fin d’automne, non loin du siège de la société qui se trouve précisément à Ballan-Miré, près de Tours. Une jolie région, prompte à réconcilier les amateurs de vins et d’eau. La Vienne est souvent présentée comme une petite Loire, séduisante certes, mais aussi délicate que sa grande sœur en matière de navigation avec ses courants, ses hauts-fonds, ses radiers, ses bancs de sable… Bref, autant de pièges à hélice ou embase.

Un outil qui permet une pêche de prospection efficace, rapide et silencieuse.
Crédit photo : David Gauduchon

Par ailleurs, cela faisait longtemps que je lorgnais ces fameux kayaks à pale au gré des Salons et des témoignages récoltés ici où là. Étant propriétaire d’un kayak à pagaie, j’avoue que j’avais un peu laissé tomber l’affaire, en eau douce notamment, l’engin n’étant pas adapté, à mon goût, pour des pêches de prospection lente, de type verticale, ou a contrario en powerfishing et dans le cover dès qu’il me fallait pallier l’action du vent et du courant, tout en gardant les mains libres pour pêcher efficacement. Pas facile de pêcher lorsqu’on a la pagaie dans les mains ! N’ayant pas pour autant une âme de coureur cycliste, cette histoire de pédalier me laissait quelque peu interrogatif… Ne tordait-on pas le coup à l’idée même du kayak ? Ne tombait-on pas dans la pêche en pédalo customisé ? C’était bien méconnaître les kayaks Hobie, fameuse marque californienne distribuée par Savager’s, reconnue pour son niveau de qualité, à l’image de ses dériveurs qui ont formé des générations de « voileux ».

De très nombreux accessoires permettent de personnaliser votre kayak : système de barres, fixations et supports divers (marque Raibalza), poignées, trappes, protections de sonde et kits supports, sièges, sangles, chariots de transports, moteurs kayaks, etc.
Crédit photo : David Gauduchon

Un savoir-faire dans la customisation

Hervé Martin, tout autant passionné par la pêche que par sa rivière, est du genre lève-tôt. À mon arrivée, tout est prêt, même les croissants. Deux kayaks nous attendent pour cette journée pêche et découverte au fil de la Vienne. Je ne cache pas mon étonnement quand je découvre l’unité d’Hervé, un Pro-Angler 14 armé de pied en cape pour la pêche : « Qui peut le plus peut le moins. Il me suit partout, depuis des années, que je pratique en fleuve, en mer ou en lac. Je l’ai équipé pour faire face à toutes les situations et tous les types de pêche », s’amuse Hervé devant mon expression. Sondeur, porte-cannes, coffrets de rangement, supports articulés pour Go Pro, platine pour moteur électrique avant, et j’en passe, il ne manque plus qu’un mini-frigo et un percolateur pour naviguer en totale autonomie… « Notre savoir-faire chez Savager’s, c’est la customisation, autrement dit la préparation d’une unité en fonction des besoins de chacun. Nous sommes tous pêcheurs dans l’équipe, et nous n’hésitons pas à nous déplacer chez nos clients pour comprendre leurs besoins et découvrir leur terrain de jeu, d’une part pour leur conseiller tel modèle de la gamme plutôt qu’un autre, d’autre part pour leur établir un cahier des charges en matière d’équipement. On n’équipe pas un kayak pour la pêche du bar aux leurres comme pour la mouche. En eau douce, c’est la même expertise que nous développons selon les espèces convoitées et les techniques mises en œuvre », précise Hervé, qui a enfilé son waders, prêt à en découdre !

La gamme pêche des kayaks Hobie est large et propose des modèles adaptés à vos besoins. Il convient donc de bien les analyser avant de passer à une acquisition. Du type de coque et de son profil découlent de nombreux critères (station debout ou non, homologation mer ou non, longueur et poids, logeabilité et transportabilité, etc.) qu’il convient de bien analyser et de mettre en perspective avec son budget. Quel que soit le modèle, la qualité des matériaux et des équipements est sans reproche.
Crédit photo : David Gauduchon

Très maniable

Quant au modèle de démonstration qui m’est confié, il est beaucoup plus épuré, mais le principal y est : le fameux Mirage Drive 180 pédalier à propulsion à pale qui a fait la réputation de la marque Hobie. Pour l’anecdote, le concept des pales a été inventé à partir de l’observation de la nage des tortues carets et de celle du manchot empereur, convergence de forme et d’action de nage. Entièrement rétractable, son fonctionnement est des plus simples et complètement intuitif. En mode step, grâce à deux pédales réglables, le mécanisme se met en marche silencieusement, les pales en mouvement se synchronisent, et voilà que je me surprends à remonter le courant assez soutenu de la Vienne, sans effort, grâce à un système de démultiplication. Les pales sont souples et rétractables, équipées d’un système « Drive Kick Up Fins », autrement dit, elles se relèvent automatiquement au moindre choc. Mais, comble de la séduction, deux tirettes me permettent d’opter pour la marche avant ou arrière à tout moment. Côté direction, une molette sur le plat-bord gauche actionne directement le safran, lui aussi entièrement rétractable. Confortablement assis dans un siège surélevé, il me suffit de cinq minutes et de quelques ronds dans l’eau pour intégrer ces différentes fonctionnalités et tâcher de suivre Hervé, qui est déjà en action de pêche. L’habitacle est spacieux. Enfin, côté rangement, ce n’est pas la place qui manque sur cet ancien modèle Outback, qui en a vu de toutes les couleurs bien que son revêtement soit encore impeccable, gage de la qualité des polymères utilisés pour la fabrication de sa structure. Je loge mon sac photo sur la plage avant et mon bakkan à l’arrière sécurisé par un système de filet élastique très pratique.

Un engin qui permet de pêcher de vastes zones de pêche
Crédit photo : David Gauduchon

En action de pêche

Le tour du propriétaire étant fait, il ne me reste plus qu’à rattraper Hervé, qui décidément est d’humeur à pêcher ce matin. Une fois encore, je me surprends à remonter le courant aussi facilement, dans un silence qui ne rompt pas le calme olympien qui règne sur la rivière. Pas un souffle de vent, une lumière automnale qui se joue des ombres et des reflets, la clarté de l’eau qui dévoile la structure du fond, une alternance de végétation et de fond caillouteux : le spectacle est superbe, d’autant que le kayak permet d’être littéralement en osmose avec les éléments. De la même façon que le float-tube, mais au sec, et avec une vitesse de déplacement sans aucune commune mesure. Je rattrape enfin Hervé qui évolue tranquillement sur la berge de droite. Il navigue en remontant le courant tout en se tenant en retrait d’une pente douce, tapissée d’herbiers. Je suis aux premières loges, l’occasion de noter le comportement de son kayak en action de pêche proprement dite. « C’est généralement un bon secteur pour le brochet qui aime se tenir embusqué en limite de cassure, profitant du couvert végétal et du courant régulier pour se poster. Mais sur ce type de poste peu profond, a fortiori avec cette luminosité et la clarté de l’eau, la discrétion est primordiale », explique Hervé, qui fait du stationnaire pour insister sur un secteur qui lui a bien réussi la semaine passée. En mode powerfishing, il passe la trilogie spinnerbait, chatterbait et shad armé en texan pour savoir rapidement quel type de vibration les brochets du secteur vont être enclins à attaquer. De beaux chevesnes rôdent aussi dans les passages et jouent parfois l’effet de surprise. Alors qu’Hervé est concentré sur la précision de ses lancers avec sa St.Croix Tournament Bass de 7’1, la force de l’habitude lui permet de garder non seulement son cap, mais aussi l’angle de son kayak par rapport à la berge grâce à la précision de son gouvernail. Allié à la vitesse de progression, c’est donc trois variables qu’il gère tout en pêchant.

En mode prospection le long d’une bordure.
Crédit photo : David Gauduchon

Un long « ride »

En l’absence de touches – mais il est encore tôt – notre kayakiste décide de redescendre 1 km en aval, sur un secteur marqué par un seuil naturel. Il en profite pour prospecter un peu plus au large sur quelques centaines de mètres. L’occasion de me montrer le niveau de stabilité de son Pro-Angler, en se mettant debout tout en envoyant des lancers appuyés sans que ce dernier ne marque le moindre mouvement de bascule. Un sacré atout pour celui qui, comme Hervé, aime rechercher le brochet et le silure avec une canne à mouche. Alors que nous descendons la rivière, au fil de superbes postes selon les saisons et des niveaux d’eau – épis rocheux, haut-fond, aval d’îlots, bois immergés, petites fosses – je me surprends à passer dans très peu d’eau, pales et safran relevés, là où en float-tube et a fortiori en bateau, c’était l’échouage assuré. Le kayak rime décidément avec liberté de déplacement, même s’il convient de rester prudent. Hervé est resté fidèle à la rive droite, mais cette fois dos au courant. Il freine sa dérive par le jeu de la marche arrière décidément bien pratique.

La position rehaussée permet d’être correctement installé durant le combat.
Crédit photo : David Gauduchon

En mode combat

Un premier combat avec un petit brochet me permet de constater que, même en station assise, chaque mouvement est facilité par la position judicieuse du siège qui offre beaucoup d’aisance : la mise à l’épuisette et la remise à l’eau sont un jeu d’enfant. Bientôt, plusieurs prises vont suivre, même si les beaux spécimens ne sont pas dehors, l’action de pêche est d’autant plus ludique qu’elle est renforcée par la dimension kayak, qui permet de rester complètement maître de ses choix, une fois encore avec une grande liberté et finalement peu de contraintes. La démonstration est faite alors qu’Hervé s’intéresse cette fois à l’autre rive, beaucoup plus encombrée avec des profondeurs plus importantes. Tout en conservant un mode de prospection rapide, il me démontre combien son kayak est maniable en prospectant des entrelacs de branches et de troncs couchés et partiellement immergés. À ce petit jeu, l’alternance de la marche avant et arrière est un sacré atout, car elle permet de se glisser avec une discrétion absolue dans un mouchoir de poche. Mode 4x4 validé !

La remise à l’eau est largement facilitée.
Crédit photo : David Gauduchon

Passe-partout

Au retour de cette belle matinée, il nous faudra repasser le seuil qui barre la Vienne. Le courant s’accélère et des blocs de roche, à fleur d’eau, créent des turbulences. Un sacré poste à aspe, soit dit en passant, mais difficile à négocier autrement qu’en kayak. J’oubliais, quand ça pousse vraiment très fort, rien n’empêche de prendre les pagaies pour relayer le jeu de jambes. Le kayak à pales, c’est de la balle !

Pour retrouver et tester toute la gamme des kayaks Hobie Savager’s : ZA Carrefour en Touraine - 2, rue Yves Chauvin - 37510 Ballan Miré - Tél. : 06 80 38 27 08 - https://savagers.fr.
Crédit photo : David Gauduchon

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