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10 combos pour pêcher la truite un peu partout

Crédit photo Marc Delacoste
La préparation de la saison qui approche invite à se pencher sur son équipement. Les pêcheurs polyvalents, ceux qui aiment varier les plaisirs, savent qu’on ne peut pêcher partout et à toutes les techniques avec un même équipement. Au travers de dix situations types, voici de quoi aider au moment de s’équiper à neuf ou de compléter son matériel.

1 Au toc, en ruisseau

Végétation, encombrement, espace réduit et truites sur le qui-vive sont les contraintes du ruisseau, impliquant une approche de Sioux. Canne longue ou courte, deux écoles s’opposent ! La première, une téléréglable de 5 à 6 m, permet de rester en retrait et de déposer l’appât sous le scion à distance. À l’opposé, une trois ou quatre brins de 3,30 à 3,50 m impose de lancer la ligne pour rester discrètement en retrait. Il faut être précis mais le gain en termes de plaisir et de maniabilité est réel. L’action ne doit surtout pas être trop douce dans cet espace réduit où un simple coup de poignet doit assurer un ferrage efficace. Un moulinet à tambour tournant simple et léger sera parfait pour équilibrer la canne, offrant un maximum d’ergonomie pour éviter tout risque d’accroc supplémentaire dans la manivelle ou le pick-up. Peu sollicité dans ce type de pêche, il doit se faire oublier. On le garnira d’un nylon fluorescent assez fin (14/100), qui facilite les lancers et la précision avec une gestuelle minimaliste.

 

2 Au toc, en torrent

Les torrents bouillonnants rassemblent turbulences marquées et postes de petites tailles. Leurs eaux souvent froides une partie de la saison imposent une présentation insistante près du fond, au ras des rochers. Cahier des charges typique pour une canne de 5 à 7 m qui permet de s’affranchir plus aisément des turbulences et des courants marqués. Plus la canne est longue, plus grandes sont les possibilités, mais avec un poids supérieur et moins de maniabilité. L’action doit être assez rigide pour guider la ligne avec précision, tout en restant sensible pour éviter de manquer trop de touches. Étant assez peu sollicité, le moulinet gagne ici aussi à être simple et ergonomique pour se faire oublier. Un tambour tournant sera parfait, garni d’un nylon fluo 16/100, idéal pour soutenir une plombée moyenne à lourde.

 

3 Au toc, en rivière

En rivière, face à des truites souvent sélectives, la présentation doit être soignée. La pêche en dérive naturelle permet une bonne présentation et va faciliter la prospection des veines de courant longues, les meilleurs postes. Une canne de 4,20 à 4,50 m donne plus de facilité pour contrôler la ligne à distance, surtout avec des plombées lourdes. Plus courte (3,60 m), elle sera plus maniable, apportant une vitesse de pêche et un plaisir accrus. Mais si on recherche la polyvalence, opter pour une 3,90 m. Ni trop rigide ni trop molle, avec une action de pointe douce ou semi-progressive, c’est souvent parfait. Le moulinet est sollicité et en grande rivière un petit spinning (taille 1000 ou 1500) sera bien utile pour pêcher à distance. Un moulinet toc à tambour tournant démultiplié est préférable dans toute autre situation du fait de sa légèreté et de son ergonomie. On le remplira de 16/100 fluo, bon compromis entre facilité de lancer et résistance.

 

4. Aux leurres, en petit cours d'eau

L’encombrement des gros ruisseaux et petites rivières impose une canne assez courte et capable de lancer des leurres assez légers. Un modèle de 1,80 m pour 2-8g de puissance est souvent le bon choix, permettant notamment d’utiliser des leurres assez lourds en début de saison, dans des eaux froides et des niveaux assez soutenus, puis plus légers ensuite, lorsque les eaux baissent et se réchauffent. Une action regular fast apporte la précision nécessaire dans ces parcours, permettant d’utiliser à la fois la cuiller tournante, incontournable ici, et les poissons-nageurs de 3 à 5 cm, dans différentes densités. Pour équilibrer l’ensemble, un moulinet taille 1500 offre le bon compromis entre poids et diamètre de bobine, qui ne doit pas être trop faible. Pour le garnir, optez pour un nylon gainé de fluorocarbone (fluorine), plus élastique que la tresse et limitant les risques de décrochages. Un 16/100 costaud permet de bien lancer.

 

5. Aux leurres, en rivière

Dans les rivières de taille moyenne (8 à 15 m), la canne doit être plutôt polyvalente pour utiliser aussi bien leurres métalliques, durs et souples efficaces dans des conditions de débit variables. Un modèle de 2,10 m d’action fast permet de contrôler la présentation à des distances parfois importantes et de s’affranchir de courants souvent gênants. Une puissance de 2-10 g est un bon compromis pour des leurres pesant de 4 à 7 g, voire moins si les eaux sont basses. Un moulinet de type spinning en taille 2000 apportera la vitesse de récupération suffisante à une bonne maîtrise du leurre pour pêcher vers l’amont. Pour la ligne, il n’est pas toujours simple de choisir entre tresse fine et nylon. Avec son élasticité, une fluorine en 20/100 permet de réduire les décrochages, d’autant plus nombreux avec une tresse que la canne est rigide.

 

6. Aux leurres, en grande rivière

En grande rivière (plus de 30 m), on traque les grosses truites. Des leurres assez lourds sont nécessaires pour les veines d’eau puissantes et parfois profondes. Les longs lancers sont la règle pour ratisser large. La canne doit donc être assez longue (2,20 à 2,40 m) et puissante (5-20 g) pour lancer des leurres de 7 à 15 g. Pour les animer, souvent dans des couples vitesse-profondeur importants, une action fast est utile, la canne ne devant pas gommer les animations par trop de souplesse. Elle sera idéalement accompagnée d’un moulinet spinning en taille 2500, nécessaire avec ces leurres, et possédant un bon ratio pour les contrôler en pêchant vers l’amont. Une tresse assez fine (14/100), terminée par 1,50 m de fluorocarbone (24/100), facilite les lancers à distance et n’offre pas trop de résistance sous l’eau. Avec son manque d’élasticité, attention aux décrochages.

 

7. Au vairon, en petite rivière

Le vairon peut être redoutable dans les petites rivières, par eau froide, lorsque les truites restent cavées et ne réagissent pas à grand-chose. Une prospection insistante devant les abris se révèle fréquemment l’unique option. La pêche se fait le plus souvent sous la canne, une fil intérieur qui doit donc être assez longue (3,90 m) et rigide pour permettre des ferrages efficaces, sous peine de nombreux manqués. Le moulinet ne sert que de réserve de fil et un modèle toc à tambour tournant est préférable par son poids et son ergonomie. Pour la ligne, un nylon fluo en 18 ou 20/100 fait l’affaire en offrant une bonne visibilité et l’élasticité nécessaire pour réduire les décrochés avec une canne rigide.

 

8. Au vairon, en grande rivière

Capable d’aller chercher les truites dans des couples vitesse-profondeur mieux que toute autre technique en début de saison, le vairon fait la différence en grande rivière. Pour l’animer et le contrôler sur une monture de 4 à 10 g, une canne de 3,30 ou 3,40 m convient. Cela permet de lancer à distance et de soustraire la bannière au courant. Un peu fatigante parfois, on pourra lui préférer une 3 m, excellent compromis entre efficacité et confort. Une 5-20 g d’action de pointe va donner le répondant pour transmettre ses animations, assurer les ferrages et limiter les ratés. Un moulinet spinning en taille 2500 équilibrera parfaitement l’ensemble et apportera aussi une bonne vitesse de récupération. Avec une action rigide, préférez le nylon pour son élasticité qui réduit nettement les décrochages. On termine enfin avec un bas de ligne plutôt long (1 à 1,50 m) de nylon transparent 20/100.

 

9. En nymphe au fil

La nymphe au fil est efficace sur tous les parcours courants, à toute heure de la journée. Elle se pratique à courte distance, canne haute afin de soustraire la bannière au courant et d’obtenir une présentation la plus naturelle possible, comme au toc. Une canne longue est donc utile, 10’ étant un minimum. Une 11’ sera plus efficace encore pour le contrôle de ligne quoiqu’un peu moins confortable. Une action douce est indispensable pour lancer avec des soies très légères, seules capables de pêcher canne haute sans redescendre dans les anneaux. On peut aussi pêcher sans soie, avec un brin de nylon fluo en 16/100 pour optimiser la présentation. En permettant de faire varier la longueur de bannière, sans jamais abandonner la position optimale des deux mains, un moulinet mouche semi-automatique favorise une bonne cadence de prospection ainsi que l’enchaînement des dérives, paramètre clef avec cette technique

 

10. En sèche, en rivière

En sèche, la canne doit être assez longue pour lancer aisément à distance mais rester maniable et confortable. Une 9’ pour soie n°4-5 est un parfait compromis. Une action progressive facilite ces lancers en offrant la douceur nécessaire pour obtenir des présentations les plus délicates possible. Avec un diamètre de bobine bien plus important qu’un moulinet classique, un modèle dit large harbor préserve mieux la soie. Il doit bien équilibrer la canne et être équipé d’un frein correct, une garantie en cas de ferrage d’une belle truite. Quant à la soie, un modèle à fuseau décentré (WF4F) permet de rapidement charger la canne et de donner de la vitesse à la ligne lors des lancers. Attention aux fuseaux trop courts, qui certes facilitent les lancers à courte distance, mais n’aident pas à la délicatesse des posés.

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