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Dossier brochet : le top des techniques estivales (3) - Gros leurre souple au-dessus des herbiers

À l’opposé du downsizing, qui consiste à descendre en taille d’un leurre habituel pour pallier la méfiance des carnassiers, se trouve le raisonnement inverse : utiliser un très gros leurre en lieu et place d’un modèle habituel ! Il existe plusieurs raisons à cela.

Dossier brochet : le top des techniques estivales

  1. Frog et buzzing

  2. Les lames
  3. Gros leurre souple au-dessus des herbiers
  4. Les leurres de surface
  5. Texan et palette

L'opportunité alimentaire tout d’abord. Dans les périodes de faibles activités (qui se traduisent par peu de touches!), les poissons peuvent avoir la gueule « clouée ». Mais la très grosse bouchée qui passe à proximité offre un rendement calorique tellement important qu’elle est difficile à refuser. La concurrence alimentaire ensuite joue sur une défense instinctive du territoire. Les grands prédateurs solitaires n’aiment pas l’intrusion de concurrents sur leur territoire et n’hésitent pas à leur montrer leurs crocs, voire à les gober tout rond. Dans les deux cas, il faut mixer deux critères : grosse bouchée et animation provocante. Deux solutions pour cette dernière : passer très lentement pour rester longtemps dans la strike zone ou passer très vite pour ne pas lui laisser le temps d’analyser et de réfléchir.

Grosses vibrations

Quoi de mieux qu’un gros leurre souple pour réaliser cette tâche. Ils sont capables de déclencher de grosses vibrations même à vitesse très lente. Ils stimulent donc longtemps les sens du brochet afin d’initialiser la séquence d’attaque. L’orientation de la canne avec la surface est un élément clef. En pêchant canne basse, votre leurre aura tendance à « pêcher » plus creux. En tenant votre blank parallèle à la surface, vous maintiendrez votre leurre à une profondeur voulue, voire juste sous la surface si vous pointez le scion davantage vers le ciel. Cette notion est très importante pour pouvoir faire évoluer votre leurre souple au-dessus d’un champ d’herbiers (potamots, élodées, etc.) et cela quelle que soit la couche d’eau disponible entre la surface et la pointe de ceux-ci. Si vous ne déclenchez pas de touches ou que vous essuyez des refus, mais que vous êtes sûr de la zone, vous pouvez tenter l’approche inverse en pêchant très vite. On ne change rien au montage, mais on rajoute un poids relativement élevé sur le nez ou sous le ventre du LS. Le but de cet ajout n’est pas de faire descendre davantage votre leurre, mais de permettre de la ramener beaucoup plus vite sous la surface sans qu’il « décroche ». On change alors complètement d’état d’esprit pour déclencher des touches « réaction ». En passant très lentement, vous proposez une opportunité alimentaire très intéressante car facile à attraper. Mais vous laissez aussi le temps au poisson d’analyser avec précision le leurre et c’est rédhibitoire avec un brochet éduqué et donc méfiant. En accélérant franchement, vous ne lui laissez plus le temps de réfléchir, mais vous pouvez vous couper des poissons peu actifs… Ne vous inquiétez pas, un leurre n’ira jamais assez vite pour ne pouvoir être intercepté par un brochet.

Une grosse bouchée qui passe à proximité offre un rendement calorique tellement important qu’elle est difficile à refuser.
Crédit photo : Arnaud Brière

Il faut alterner les deux stratégies pour trouver la bonne

Les screw rigs, ces montages avec une vis qui se fixe dans le nez du leurre et un armement ventral, sont parfaits pour cet exercice. Ils se montent très facilement sur tous les leurres souples de grosse taille. Les « clous » qui tiennent les hameçons triples s’enfoncent dans le ventre du leurre. Il faut juste avoir un montage adapté à la taille du « souple », avec un hameçon au niveau de la gorge et un autre au niveau du dernier tiers. Les montages screw rigs sont maintenant très utilisés en Europe. Ils ont été adoptés par de nombreux pêcheurs de brochet car ils sont aussi redoutablement efficaces sur le ferrage. Ce moment clef de la pêche du broc, qui doit sanctionner la moindre touche, est facilité par le positionnement des hameçons. Comme ils sont solidaires du montage en lui-même, ils sont directement raccordés à votre bas de ligne, et l’inertie du poids du leurre devient moindre. Entre cela et leur positionnement sur le leurre, ils permettent un taux de réussite très élevé, ce qui est un avantage non négligeable.

Ma sélection de coloris

Les coloris firetiger et orange sont incontournables dès lors qu’il n’y a pas trop de luminosité. J’aime également les coloris naturels quand il fait très beau (poissons blancs au printemps et perches à l’automne). Le bleu est aussi très efficace dans ces conditions. Enfin, les coloris motor oil (marron transparent pailleté) peuvent être redoutables avec de la luminosité, mais dans des eaux chargées.

 

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Brochets, Sandres, Perches

Magazine n°134 - Juillet à septembre 2023

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